La Golf fête ses 50 ans et ses presque 38 millions d'exemplaires à travers huit générations. Son histoire a rappelé à ma mémoire de les avoir toutes essayées. Débutons cette saga par l'essai de la Golf première génération.
50 ans de Golf (épisode 1)
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Compacte
- Marque
- Volkswagen
- Modèle
- Golf
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, Allemagne
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Jeudi 11 janvier 2024
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
VW n'allait pas bien au début des années 70. Les ventes de l'éternelle Coccinelle s'essoufflaient, la 1600 et la 412 à moteur arrière n'avaient pu s'imposer comme la K70 traction avant issue de NSU, marque rachetée en 1969. Après avoir trop cru au moteur arrière, VW s'était enfin tourné vers la propulsion avant. Ce particulièrement sous l'impulsion de son nouveau président Rudolf Leiding remplaçant Kurt Lotz poussé à démissionner face aux difficultés. Leiding lança VW dans un vaste programme de développement. Mais avant que ces nouveaux modèles sortent et s'imposent, VW vit sa production annuelle dramatiquement chuter de près de 1,622 000 millions de voitures en 1971 à 955 000 en 1975.
La première à adopter la traction fut l'Audi 80 fin 1972 qui donna le jour à la Passat un an plus tard. Traction à moteur longitudinal tandis que la Golf lui préféra une implantation transversale. Lors de son étude, au sein du bureau d'études, les ingénieurs disséquèrent de nombreuses berlines compactes notamment la Fiat 128 dont la Golf reprit fidèlement l'esprit. Le coup de génie fut certainement de l'habiller d'une carrosserie particulièrement réussie signée Giorgetto Giugaro. Elle vit le jour en mai 1974 quelques semaines après le coupé Scirocco qui en était dérivé. Elle ne fut commercialisée chez nous qu'au salon de Paris 1974... en même temps que l'Austin Allegro fort proche au niveau de l'esprit.
En 50 ans, à travers 8 générations, près de 38 millions de Golf ont été produites
Ce prototype EA276 était encore animé par le flat-four de la Cox, il donnera le jour à la Gol brésilienne
Sympa .... mais chère
C'est seulement en janvier 1976 que j'ai commencé à publier des essais d'auto (Mon Dieu !). J'ai découvert, pour de vrai, la Golf pour me rendre dans le Burzet voir le rallye de Monte-Carlo. La Golf était proposée en deux cylindrées en trois ou cinq portes. En 1100 cm3, animée par un moteur inédit développant 50 ch ou en 1500 de 70 ch emprunté à la Passat. C'est surtout la 1100 qui se vendit chez nous à cause de sa fiscalité plus légère (vignette à 100 francs contre 240 francs). Une cylindrée de 1500 cm3 pour nous, Français, n'était pas en adéquation avec son petit gabarit de voiture urbaine (3,70 m).
Je fus extrêmement séduit pas son esthétique jeune et lumineuse, par son espace intérieur eu égard à sa compacité et son étonnante visibilité intérieure. Autre point fort, la qualité de sa fabrication et de sa finition bien meilleure que celle de ses concurrentes hexagonales. Clés en main, lors de sa commercialisation en octobre, la Golf 1100 coûtait déjà 17 490 francs en 4 portes. Une Simca 1100 GLS 60 ch mieux équipée valait 16 172 francs contre 17 000 pour une Renault 12 TL. En 1975, suite à l'inflation très forte ces années là, une Golf 1100 L valait déjà près de 20 000 francs conte 23 450 francs en 1976 hors option comme la lunette dégivrante. Soit plus de 35 % d'augmentation en moins de deux ans !
Le superbe dessin de Giorgetto Giugaro a joué un rôle extrêmement positif sur sa carrière
Mai 1974, la Golf est dévoilé en 12 versions, trois et cinq portes, 1100 et 1300 cm3
Du bon et du moins bon !
La Golf 1100 me séduisit par son excellente tenue de route, sa boîte de vitesses douce et bien synchronisée, sa direction légère et précise, sa bonne position de conduite due au vaste recul des sièges avant et l'onctuosité de son petit 1100 cm3. Avec 50 ch DIN, elle n'était pas un foudre de guerre (135 km/h) mais son moteur se montrait très économique en se contentant d'essence ordinaire moins chère que le Super. Un plus à l'époque !
Sur la 1100, le freinage confié à quatre freins tambour sans servo (seulement sur la L) exigeait d'appuyer trop fort sur la pédale. La dureté de la suspension comparée à celle d'une Simca 1100 et ses sièges trop fermes pourtant redessinés en 1975 suite aux critiques m'avaient en revanche moins plu. J'avais été aussi noté l'absence d'enjoliveurs de roues sur cette version et les trop petits pare-chocs protégeant mal sa carrosserie.
Au retour du rallye, le moteur qui cafouilla nous contraignit à nous arrêter dans une concession VW qui détecta une distribution décalée. Mal protégée, la courroie de distribution, sous l'impact visuel d'une pierre, s'était décalée. Réparation effectuée, la Golf repartit vaillamment dans le froid de ce mois sec de janvier 1976.
Finition de grande qualité mais grande sobriété intérieure
La Golf devient une nouvelle voiture populaire destinée à remplacer la Coccinelle
Pas encore un mythe
Ce jugement peut sembler trop critique surtout face à l'engouement quelle connut. A l'issu de cet essai, malgré ses qualités, comment imaginer que cette première mouture serait produite à 6,9 millions d'exemplaires y compris les dérivés comme la Jetta, jusqu'en 1983 ? Je n'étais pas le seul à le penser puisque voici en photo numéro 9, le résumé de l'essai de la Golf par l'Auto-journal fin 1974. Il s'agissait pourtant d'une version 1500 plus véloce au freinage plus efficient grâce aux freins avant à disque proposés en option sur la 1100.
Volkswagen répondra avec une version GL mieux équipée aux glaces teintées, de nouvelles motorisations 1300 60 chevaux et 1600 75 ch plus toniques, une suspension et des sièges légèrement revus. Des pare-chocs plus massifs en composite dès 1978 qui provoqueront un grand nombre de fausses déclarations de collisions auprès des assurances de la part de possesseurs des premières Golf aux petits pare-choc, feux arrière agrandis, planche de bord redessinée en 1980, etc. Et surtout l'apparition de la GTI en 1976 qui va lui donner une image magique sans omettre une fabuleuse communication signée DDB qui va en faire une voiture prescriptrice de mode et de tendance. Ainsi la Golf va imposer le snobisme de la couleur noire jugée complètement oubliée alors. Mais une prochaine fois, du moins si vous le voulez bien...
La Golf a 50 and épisode 2 ici
La Golf a 50 ans épisode 3 ici
Conclusion de l'Auto Journal d'octobre 1974 après l'essai de la première version 1500
De gros boucliers en composite dès 1978 viriliseront sa silhouette
Feux rouges agrandis en 1980
Cette même année, nouvelle planche de bord
Version Jetta 3 volumes qui a reprit un nom de vent comme la Passat et Scirocco
L’avis des Petits Observateurs
3 commentaires au sujet de « 50 ans de Golf (épisode 1) »
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Un peu plus de 40 ans de Golf pour moi, de ma première GTI
en 81......à la "7" qui est devant la maison aujourd'hui.
C'est un peu celle vers laquelle je reviens toujours, une sorte
de fil rouge automobile et pourtant, pas de passion, juste une
bonne auto, choisie en différente carrosserie en fonction des
besoin de la vie, jamais deçu mais pas non plus à l'élever au
panthéon de l'automobile.
Son classicsime au fil des générations, fait qu'on est toujours "à
la maison", loin des autos originales ou à la personnalité très marquée!
Finalement, c'est le seuil de chargement du coffre qui a le plus changé
pour moi! 😀
Jeudi 11 janvier 2024 à 15h45
UN excellent ancien concessionnaire VW m'a envoyé ce commentaire que je publie qui explique mieux le contexte de 1974. "Eh oui, un belle carrière qui a commencé assez difficilement,,, le constructeur nous gratifiait la première année de commercialisation d'une prime au véhicule vendu pour imposer ce nouveau modèle..L'aide financière n'a pas durée !! ... Le changement était brutal pour un commercial habitué à vendre la Cox."
Dimanche 14 janvier 2024 à 10h02
Le renouveau stylistique qui engendrera, au delà de la Golf, la Polo, la Passat, la Scirocco puis la Jetta ainsi que la "révolution" de la traction avant (pour VW s'entend) pourrait être mis en comparaison avec la gamme ID : Volkswagen espérait créer une nouvelle ère VW.
Las, au delà du bond technologique, bien plus important, que représente la traction électrique (plutôt propulsion en l'occurence chez VW), le contexte du marché automobile n'était pas aussi prometteur que les années 70 : démocratisation de l'automobile, bi motorisation des foyers... Malgré la crise pétrolière, les perspectives de développement du marché automobile ne subissaient pas encore les contraintes écologiques et sécuritaire, ni la concurrence chinoise.
Alors que faire pour passer le cap de l'électrification ? VW n'a pas voulu "sombrer dans le "néo rétro" (échec de la Beetle ?), alors que c'est ce que s'apprête à faire Renault, avec, semble t'il, de gros espoirs du côté de la clientèle. A l'inverse de Citroën, qui fait avec l'ë-C3, une proposition très "dans l'air du temps SUVisant" ni révolutionnaire esthétiquement , ni néo-rétro. Cette future "Citron" semble également très attendue du public.
Comme quoi , le changement dans la continuité, orchestré chacun à sa façon par Renault et Citroën, semble être la bonne recette. N'est pas ce que VW a fait pendant 50 ans avec sa Golf ? N'est ce pas l'ID2, aux influences néo-rétro certes moins prononcées que la R5, qui serait la "nouvelle Golf" ?
Dimanche 14 janvier 2024 à 22h18