Essai Mini Aceman SE : la bonne pioche ?

Dans la famille Mini 2025, voici donc le nouveau Mini Aceman. Ce petit SUV urbain, disponible uniquement en 100% électrique, entend combler le vide abyssal qui s'est installé entre la Mini Cooper et le nouveau Countryman, dont le gabarit a considérablement augmenté (4,44 m de long). Une place que ce nouveau Mini Aceman prend avec un certain panache, en ne reniant aucun des fondamentaux de la marque : du fun, du chic... et des prix salés. Va-t-il réussir à séduire la clientèle des beaux quartiers ? Nous avons fait près de 500 km pour nous faire notre idée.

On retrouve en effet dans l'Aceman une planche de bord très similaire à celle de la Mini Cooper et du Countryman. Nous avons là un aménagement intérieur qui tranche radicalement avec les standards de la production automobile actuelle. S'il ne plaira peut-être pas à tout le monde, reconnaissons qu'il se dégage de cet intérieur une atmosphère unique, colorée, et chaleureuse. Comme dans les autres membres de la famille Mini, le clou du spectacle est indiscutablement cet écran circulaire de 24 cm de diamètre qui offre une excellente résolution (OLED), dont il est difficile de détourner le regard. On notera tout de même une ergonomie compliquée, qui nécessite un certain temps d'adaptation pour se retrouver dans les innombrables menus. Sous les yeux du conducteur, pas de combiné d'instrumentation, mais un affichage tête haute, dont la lisibilité fait le job. Notre modèle d'essai était équipé de nombreuses options (incluses dans le Pack XL). Il en résulte un bagage technologique digne d'une BMW haut de gamme, avec toutes les aides à la conduite du moment, un park assist très évolué et d'une grande précision, et un GPS à affichage en réalité augmentée, qui se révèle efficace, même si pas indispensable. Et bien évidemment, on dispose d'un planificateur d'itinéraire, qui s'est avéré plutôt précis dans ses recommandations.

Sur route et autoroute

Sur route, le Mini Aceman est fidèle à l'esprit de la marque en offrant un comportement ludique. C'est ferme, ça talonne un peu (en tout cas avec les jantes de 19 pouces de notre modèle d'essai), mais c'est précis, stable, et très agile. On se régale à enchaîner les virages grâce à une direction très franche, sans roulis, tout en profitant d'accélérations canons. On est là sur un comportement plus proche d'une Mini Cooper, que d'un Countryman, au comportement plus sage et au confort plus ouaté. Sur autoroute, le Mini Aceman affiche une stabilité à toute épreuve, et un confort correct, la fermeté des suspensions étant moins sensible sur ce terrain. Les reprises sont convaincantes et font des dépassements une simple formalité. Si les bruits de roulement sont relativement audibles, les bruits aérodynamiques sont, eux, très bien contenus. Comme souvent dans le groupe BMW, les aides à la conduite sont bien calibrées, ce qui fait qu'on ne les déconnecte pas...

En ce qui concerne la recharge, le Mini Aceman offre une puissance de 95 kW en pic, sur les bornes à courant continu. Un puissance modeste qui permet tout de même au constructeur d'annoncer un 10-80% en 31 minutes, ce qui semble réaliste, compte tenu de ce que nous avons observé lors de nos recharges. Ce sont là des valeurs également dans la moyenne du marché, ni plus, ni moins. En courant alternatif, le Mini Aceman accepte par défaut du 11 kW, voire 22 kW, si l'on choisit de pack d'options adapté.

On achète ou on n'achète pas ?

Plus proche d'une grande Mini Cooper que d'un petit Countryman, le Mini Aceman propose néanmoins un supplément de praticité plus que bienvenu par rapport à la première, tout en étant plus facile au quotidien que le second, désormais moins citadin. Pour le reste, l'ADN de la marque est bien là, tant au niveau de la conduite, que du style. En attendant le rapatriement de sa fabrication à Oxford dès 2026, le Mini Aceman, tout comme la Mini Cooper, est fabriqué pour le moment en Chine, ce qui ne le rend pas éligible au bonus écologique, sans parler des taxes à l'importation. Une situation, certes temporaire, mais qui ne lui facilite pas la tâche sur le plan tarifaire, malgré les récents efforts de la marque sur ce point : la Fiat 600e équipée d'une batterie de taille similaire, commence à 35 900 euros, quand le Mini Aceman SE, plus premium dans son positionnement, démarre à 37 350 euros. Un écart relativement faible. En revanche, pour une version Favoured qui offre, entre autres, le cuir, le toit panoramique et les sièges chauffants, il faudra monter à 42 730 euros. Dans ce dernier cas, la comparaison avec le Countryman, fabriqué en Europe et donc éligible au bonus écologique, est douloureuse. En effet, le Mini Countryman E en finition Favoured se permet le luxe d'être moins cher, tout en étant plus grand, et bénéficiant d'une batterie de plus grande capacité. Une situation qui devrait évoluer, lorsque la production anglaise de l'Aceman débutera en 2026.