Gaëtan réalise pour POA des essais auto « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant, parfois avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains, de la famille, des collègues... tout y passe. Aujourd’hui, il nous donne son avis sur le nouveau Mini Countryman E, équipée de la motorisation d'accès en électrique, avec deux roues motrices.
Essai Mini Countryman E : esprit, es-tu là ?
Écrit par
Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- SUV
- Marque
- Mini
- Année
- 2024
- Modèle
- Countryman
- emission
- Essais auto
- Tags
- Les Modernes, Royaume-Uni
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Mercredi 4 décembre 2024
Écrit par
Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement
Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.
Montigny-le-Bretonneux - Vendredi 22 novembre. Lorsque je me présente au siège de BMW France pour récupérer la Mini Countryman E qui sera ma partenaire de route pendant quelques jours, je suis en premier lieu frappé par les dimensions de la voiture. En effet, ce nouveau Countryman a pris 14 cm par rapport à sa devancière, ce qui n'est pas rien. Cela n'a bien sûr pas manqué d'être commenté lors de sa présentation l'année dernière. On se souvient, d'ailleurs, que cela avait été le cas également lors de la sortie de la précédente génération, elle-même en pleine crise de croissance. Et dont le succès ne s'est pas démenti pour autant. La marque anglo-allemande fait donc le choix de ne pas céder à l'injonction que lui impose son propre patronyme pour encore faire grandir son Countryman, au même rythme que les enfants de sa clientèle déjà acquise. Un choix rationnel qui s'explique également par la nécessité de laisser de la place à sa petite soeur Aceman (que nous essaierons bientôt) et qui ne doit pas occulter d'autres questions. La première étant de savoir si l'esprit de la marque a survécu à cette crise de croissance !
Esthétiquement, le nouveau Mini Countryman s'apparente à une sorte de break surélevé. Cela tient notamment au porte-à-faux arrière carré et proéminent, qui allonge visuellement la voiture, et qui rend d'autant plus évidente sa crise de croissance. Pourtant, s'il est indiscutable que le Countryman a beaucoup grandi, sa longueur de 4,44 m le place encore parmi les plus petits des SUV compacts. Le BMW iX1, qui partage la même plateforme culmine à 4,50 m, tandis qu'un Renault Scenic E-Tech, qui figure parmi les plus raisonnables du segment, est à 4,47 m. Terminons sur ce point avec quelques mots de notre ami Renaud, jamais avare en commentaires sur la marque : "sur la partie arrière, je lui trouve des airs de petit Ranger Rover", ce qui est évidemment, dans la bouche de Renaud, plutôt un compliment.
En bonne Mini, le Countryman n'oublie pas les fondamentaux de la marque, et propose une très haut niveau de personnalisation, avec des couleurs sophistiquées, que ce soit pour la carrosserie, le toit, les rétroviseurs, mais aussi l'aménagement intérieur. Comme souvent avec les voitures disponibles en parc presse, nous avons été gâtés, en disposant d'un très belle configuration associant une couleur de carrosserie Smokey Green/toit noir, à un bel intérieur Vintage Brown.
Arts décoratifs
Mais assurément avec ce nouveau Mini Countryman, le spectacle se déroule à l'intérieur de la voiture. Soyons clairs : cela peut plaire ou déplaire, mais les partis-pris sont bien là, et ils sont très forts. Tout comme sa soeur Mini Cooper, la planche de bord, épurée, arbore des couleurs dignes d'un catalogue Farrow & ball, alors que le design des aérateurs couleur laiton, par exemple, semble inspiré de ce que l'on voit dans les magazines de décoration d'intérieur. Mais le clou du spectacle est indiscutablement cet écran circulaire de 24 cm de diamètre qui capte inévitablement le regard. Bénéficiant d'une excellente résolution (technologie OLED), cet écran trône fièrement au milieu de l'habitacle, tel un élément de décoration. C'est en réalité tout l'inverse, car la plupart des fonctions sont principalement accessibles par cet écran. Réactif et fluide dans son fonctionnement, il imposera par contre un certain temps d'adaptation, l'ergonomie étant assez inhabituelle. Notons que le Countryman ne propose pas d'écran sous les yeux du conducteur, mais son absence est compensée par un affichage tête haute assez efficace, de série sur la Finition Favoured. Dans l'ensemble, on notera une qualité de finition correcte, malgré la présence de plastiques durs ici et là, et la relative rugosité des tissus recyclés du tableau de bord et des contre-portes.
Si l'on ajoute des surfaces vitrées de bonnes dimensions, et le toit panoramique ouvrant de notre version d'essai, on obtient un habitacle lumineux, à l'atmosphère unique et chaleureuse, qui tranche fortement avec la production actuelle. L'augmentation des dimensions de la voiture permet par ailleurs d'offrir un espace plus important que la précédente version du Countryman : 4 adultes peuvent voyager confortablement. Le coffre, lui, offre un volume respectable de 460 l pour embarquer les bagages. Pas énorme par rapport à la concurrence, mais probablement suffisant 90% de l'année. Notons que les versions thermiques bénéficient d'une banquette coulissante, ce qui n'est pas le cas de notre version électrique.
Sur la route
Comme évoqué précédemment, le Mini Countryman E reprend les éléments techniques de la BMW iX1. Lors de notre essai de cette dernière, nous avions testé la version 4x4 de 313 chevaux. Si le Countryman propose également cette combinaison (Countryman SE), nous avons souhaité essayer la motorisation d'entrée de gamme qui promet une meilleure efficience et un tarif bien plus abordable. La "E" propose une moteur électrique de 204 chevaux transmis aux roues arrières, mais avec la même batterie NMC de 64,6 kWh utiles. Agréable, et largement suffisant dans l'absolu, le Countryman ainsi motorisé nous a paru moins dynamique qu'un Renault Scenic par exemple, dont le moteur évolue pourtant dans des sphères relativement similaires (220 ch). Un constat qui pourra peut-être s'expliquer par les quelques dizaines de kg supplémentaires du Countryman (1940 kg dans sa version de base). Cela se confirmera à la lecture des fiches techniques respectives : Mini annonce un 0 à 100 Km en 8,6 s pour son Countryman, contre 7,9 s pour le Scenic.
Au niveau du confort, la tradition de la marque en termes de fermeté de suspension, associée aux grandes jantes de 19 pouces de notre version d'essai, nous ont fait craindre le pire. Il n'en est rien. Sans être d'un moelleux absolu, la filtration offerte par le Countryman prodigue un confort de bon aloi, et devrait convenir à la plupart des automobilistes. Et sans parler d'agilité, le Countryman se montre convaincant à la conduite, grâce à une direction précise, et à une neutralité à toute épreuve. Rien à dire non plus sur le freinage qui s'est avéré rassurant. Celui-ci dispose par ailleurs d'un mode brake afin de forcer la régénération de la batterie.
Sur autoroute, le niveau sonore est maîtrisé, tandis qu'on profite des aides à la conduite made in BMW, c'est-à-dire des aides bien calibrées, et douces à l'usage. Il n'y a guère que la reconnaissance des panneaux qui nous a parfois imposé des ralentissements injustifiés. La fonctionnalité est heureusement désactivable. Mention spéciale par contre au GPS en réalité augmentée, qui indique sur l'écran central le chemin à suivre, grâce à des indications intégrées directement aux images de la route filmées par la voiture. Très efficace, tout comme le planificateur d'itinéraire qui s'est montré précis, malgré une ergonomie perfectible.
Et la conso ?
Sur ce point, notre Countryman a soufflé le chaud et le froid, dans des conditions certes très particulières qu'il convient de rappeler. Le premier trajet effectué en sa compagnie s'est déroulé dans des conditions dantesques : température très basse, tempêtes de neige, et fortes bourrasques de vent nous ont accompagné sur la totalité de notre trajet autoroutier en Paris et Rouen. Il en est ressorti une consommation d'environ 25 kWh/100 km, ce qui est élevé. Cependant, il est difficile de considérer ce résultat comme une référence, les conditions de roulage ayant été les pires qui soient pour une voiture électrique. Dans des conditions plus normalisées, on peut se risquer à imaginer une consommation plus basse d'environ 10-15% ce qui, ramené à la capacité nette de la batterie de 64,6 kWh, amènerait l'autonomie autoroutière à pas loin de 300 km.
Un second trajet de plus de 150k m réalisé dans des conditions climatiques "normales", et sur un itinéraire mixte (ville et route), s'est soldé par une consommation moyenne de 18 kWh, ce qui nous paraît plus en phase avec ce qu'on peut attendre du Countryman au quotidien sur le long terme. Sur cette base, l'autonomie "de la vraie vie" s'approche des 360 km, voire probablement plus à l'arrivée des beaux jours.
En ce qui concerne la recharge, Mini propose une puissance de recharge en pic de 130 kW ce qui promet une recharge de 10 à 80% en 29 mn sur des bornes DC. Un résultat que nous avons pu approcher. Pour ce qui est de recharges en AC, le Countryman propose un chargeur embarqué de 11kW, tandis qu'un chargeur 22kW est disponible en option. Des prestations dans la moyenne du segment, ni plus, ni moins.
On achète ou on n'achète pas ?
Alors, un vraie Mini ? Au risque d'en faire bondir certains, oui assurément. Ne serait-ce que par l'apparente liberté avec laquelle ses concepteurs se sont amusés, notamment au niveau de l'aménagement intérieur. En termes de tarif, la marque n'a jamais été connue pour être bon marché, et ce n'est toujours pas le cas. Cependant, il convient de relativiser ce constat. Mini a récemment revu sa politique tarifaire à la baisse. Un Mini Countryman E commence, à l'heure où nous écrivons ses lignes, à 39 150 euros en finition Essential. Comptez 44 260 euros, avant options, pour la Finition Favoured similaire à celle de notre version d'essai, déjà bien équipée (cuir, affichage tête haute, sièges chauffants, etc...). A ce prix, le Countryman se retrouve par exemple face à Renault Scenic E-Tech Grande Autonomie finition Techno dont les prix débutent à 42 990 euros. Plus rationnel, et potentiellement moins charmeur, ce dernier aura l'avantage de proposer plus de confort d'utilisation, grâce à une batterie de capacité supérieure.
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1 commentaire au sujet de « Essai Mini Countryman E : esprit, es-tu là ? »
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Trop mignonne la Punto cab jaune canari ! 😁
Revenons-en à notre sujet :
Elle est clairement en phase avec sa clientèle aisée : look, techno multimédia...
Fabriquée à Leipzig (contrairement à sa petite soeur Cooper), elle contentera les chasseurs de bonus (certes en forte réduction), et le patriotisme industriel européen.
Pas de raison qu'elle n'ait pas une jolie carrière.
Bravo pour le diaporama détaillé avec des zoom bien ciblés (tout est dans le détail, cher M Ferey) 👍
Mercredi 4 décembre 2024 à 18h43