Essais auto • Renault

1 000km en Renault Scenic E-Tech : quel verdict ?

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

Gaëtan réalise pour POA des essais auto « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant, parfois avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains, de la famille, des collègues... tout y passe. Aujourd’hui, il nous donne son avis sur le Renault Scenic E-Tech 220 ch Grande Autonomie, avec laquelle il a parcouru plus de 1000km. 

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Mardi 5 novembre 2024


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Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Vendredi 25 octobre 2024 - Boulogne-Billancourt. Lorsque je récupère, au parc presse de la marque, le Renault Scenic E-Tech Grande Autonomie qui sera mon partenaire de route pendant quelques jours, je m'interroge sur la manière dont je vais aborder l'essai de cette voiture. Bien évidemment, il n'aura échappé à personne que ce nouveau Scenic n'a pas grand chose à voir avec les précédentes versions du Scenic. Pourtant, et cela n'a rien d'anodin, la marque au losange a décidé de maintenir ce patronyme. Un patronyme qui évoque encore, dans l'imaginaire collectif, une certaine idée de la voiture familiale, voire même de la voiture "à vivre", concept que Renault a porté pendant très longtemps. Pour savoir si la promesse est toujours tenus, nous avons fait 1000 km pour le savoir.

Cela n'est un secret pour personne, le Renault Scenic n'est plus un monospace, genre automobile tombé en désuétude. Mais qu'est-il donc ? Si la marque le positionne officiellement comme un SUV, terme incontournable aujourd'hui pour faire des ventes, il convient de nuancer ce constat. Car, les lignes bougent aujourd'hui : les SUV se "berlinisent", les berlines se "SUVisent". Et ce nouveau Scenic est une parfaite incarnation de cette tendance. Si son design musclé s'apparente effectivement à la famille des SUV, sa faible hauteur, son empattement important, et ses porte-à-faux réduits, lui confèrent plutôt une design qui s'apparente à celui d'une grosse compacte légèrement réhaussée, un peu à l'image d'une Hyundai Ioniq 5

Au fil des rencontres lors de la semaine passée en sa compagnie, certains l'ont trouvé un peu trop "massif", d'autres l'ont trouvé "très beau". Pour ma part, je le trouve réussi. Si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, il faut saluer le choix de Renault d'avoir maintenu des dimensions raisonnables pour ce Scenic. Sa longueur de 4,47m est l'une des plus modetes du segment. Le nouveau Peugeot e-3008 est à 4,54m, tandis qu'un Tesla Model Y culmine carrément à 4,75m. Tout cela permet au Scenic d'être relativement à l'aise en ville, bien aidé par un rayon de braquage correct, et d'une bonne visibilité périphérique.

Nouveau Renault Scenic E-Tech Grande Autonomie

Le sens de l'accueil

Malgré ses dimensions mesurées, le Scenic accueille très bien ses passagers. L'habitacle est vaste, et offre un bel espace, notamment à l'arrière, aussi bien pour les jambes que pour la tête, même pour de grands adultes. Un sens de l'accueil rendu possible grâce à un empattement important de 2785mm précisement, et à l'architecture de l'ensemble, exclusivement dédiée à des motorisations électriques. Notre modèle d'essai, en finition Iconic, bénéficiait par ailleurs du fameux toit Solarbay, qui s'opacifie à la demande. Si cette fonctionnalité fait son petit effet auprès des enfants, il apporte par ailleurs une belle luminosité dans l'habitacle, de par sa grande taille. En termes de modularité, la marque au losange assume un gros pas en arrière par rapport aux précédentes versions. On a bien la trappe à ski et la banquette fractionnable/rabattable, mais c'est tout. On apprécie, par contre, l'astucieux accoudoir central arrière "ingenius", qui intègre des supports pour smartphones et tablettes. 

C'est finalement le coffre qui pourra décevoir les familles nombreuses. Avec 440 L (norme VDA), c'est correct dans l'absolu, mais moins bien que les 520 L du Peugeot e-3008 par exemple. 

Essai nouveau Renault Scenic E-Tech Grande Autonomie

Le sens de la technologie aussi

Le Renault Scenic E-Tech propose une planche de bord très similaire à ce que nous connaissons sur la Megane E-tech ou bien encore le nouveau Renault Espace. Même si l'on aurait pu espérer quelque chose de plus singulier, cet agencement se révèle agréable, et bénéficie d'une finition dans la bonne moyenne. Surtout, en s'appuyant sur Google Automotive pour son interface digitale, Renault a réalisé un joli coup. C'est tout simplement l'une des meilleures du marché. Simple à utiliser, très réactive, l'interface est également en mesure de proposer des données précises, et donc réellement exploitables.

Le meilleur exemple est sans doute le planificateur d'itinéraire qui nous a toujours proposé des arrêts recharge pertinents, avec des projections de pourcentage de batterie à l'arrivée toujours précises, ou dans le pire des cas, prudentes. Par ailleurs, lorsque vous rentrez une destination dans le GPS, la voiture est en mesure de vous dire, en fonction du niveau de charge actuelle, si vous êtes capable de faire l'aller-retour, et si oui, avec quel pourcentage de batterie vous terminerez. Fiable, et donc très rassurant, surtout pour les nouveaux électromobilistes, pour lesquels ce nouveau Scenic semble avoir été pensé. Dans le même esprit, on apprécie également l'indicateur d'autonomie restante, qui affiche plusieurs estimations en fonction des usages : ville, autoroute, et mixte. Tout bête, mais très pratique.

Essai nouveau Renault Scenic E-Tech Grande Autonomie

Notre version d'essai haut de gamme embarquait également un rétroviseur caméra. Déroutant au début, plutôt agréable par la suite, même si pas indispensable. Toutes les aides à la conduite sont évidemment de la partie, et elles nous semblent correctement calibrées : le régulateurs adaptatif réagit de manière réactive, mais en douceur, alors que le maintien dans la voie se montre progressif. Un bémol cependant pour la caméra de recul : si elle fait le job, sa qualité nous a paru très loin des meilleures. Le système Hi-Fi Harman Kardon qui équipait notre Scenic, lui, s'est montré puissant et précis.

Sur la route

Le nouveau Renault Scenic se montre bien plus dynamique que n'importe lequel de ses prédécesseurs. La direction se montre directe et précise, et le positionnement des batteries dans le plancher lui permet d'être bien collé à la route. Si la grosse batterie de 87 kWh qui équipe le Scenic ne fait pas de lui une ballerine, il faut noter les efforts consentis par la marque pour maintenir le poids à un niveau "raisonnable" : 1853 kg, contre 2183 kg tout de même pour le Peugeot e-3008, malgré une batterie de plus faible capacité (73 kWh). S'il est difficile de parler de légèreté, ces efforts permettent tout de même au Scenic d'éviter tout sentiment de lourdeur à la conduite, et d'offrir un réel agrément, y compris quand les virages se font nombreux. Notons également une filtration bien calibrée... même si l'on est loin de la souplesse de suspension des monospaces du même nom. Notons au passage que notre version d'essai Iconic était équipée en option gratuite de jantes de 19 pouces, au lieu des 20 pouces habituelles sur cette finition, ce qui semble être un choix pertinent pour le confort. Le freinage, quant à lui, s'avère puissant et facilement dosable. Le freinage régénératif est par ailleurs configurable sur plusieurs niveaux, grâce à des palettes situées derrière le volant. Utile en zone urbaine ou quand il y a du relief.

Sur autoroute, le Scenic semble être sur son terrain de jeu favori. Stable, et bien insonorisé, on peut enchaîner les kilomètres dans un confort de bon aloi. Si beaucoup de constructeurs proposent des puissances tonitruantes sur leurs modèles électriques, y compris familiaux, le Scenic ne tombe pas dans ce piège. Si ses 220 ch et ses 300 Nm de couple sont largement suffisants dans toutes les conditions (0 à 100 en 7,9s), la motorisation du Scenic privilégie la douceur et la force tranquille, ce qui sert, au final, le confort.

Et la conso ?

En termes de consommation et de recharge, le Renault Scenic souffle le chaud et le froid. Sur les routes départementales (plutôt plates) de Charente Maritime, nous avons enregistré une honorable consommation de 15,1 kWh/100 km sur un trajet de plus de 200 km, réalisé majoritairement à 80/90 Km/h. Un score qui permet d'envisager environ 550 km d'autonomie, grâce à la très grande batterie de 87 kWh. Sur autoroute à 130 km/h, nous avons enregistré une consommation moyenne de 22,5 kWh/100km sur un aller-retour Paris-La Rochelle. Un résultat correct, mais pas au niveau d'une Tesla Model Y par exemple. Mais là encore, la grande batterie permet d'offrir tout de même une autonomie très rassurante d'environ 380km, avec une charge complète. Une valeur qui place ce Scenic dans le club assez fermé des voyageuses électriques capables de s'approcher des 400km d'autonomie sur autoroute.

En ce qui concerne la capacité de recharge, le Renault Scenic E-Tech accepte une puissance de recharge de 150 kW en DC et annonce une recharge de 15 à 80% en 37mn. Un temps que nous avons pu vérifier dans la vraie vie, mais qui s'avère un poil décevant, compte tenu de ce que la concurrence propose aujourd'hui. Cependant, là-encore, dans la vraie vie, la grande capacité de la batterie compense en partie le problème. Notons que le Scenic embarque un chargeur 7 kW pour les recharges à domicile ou sur les bornes publiques. Un chargeur 22 kW est également disponible en option.

Essai Renault Scenic E-Tech 220 ch Grande Autonomie

On achète ou on n'achète pas ?

Une voiture à vivre ? oui assurément, car facile et confortable au quotidien. Très homogène, à l'aise sur longues distances, et fabriquée en France, le Renault Scenic E-Tech avance de solides arguments pour faire sa place sur un marché qui est chaque jour un peu plus concurrentiel. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la version Grande Autonomie débute à 42 990 euros, bonus déduit, en finition Techno, déjà correctement équipée. C'est précisément le prix d'une Tesla Model Y Grande Autonomie Propulsion, certes mieux équipée et avec un plus grand coffre, mais plus clivante, et moins confortable. Du côté de la concurrence française, la Peugeot e-3008 commence à 44 990 euros dans sa version Allure 73 kWh, et à 46 990 euros pour la version 97 kWh, toujours en finition Allure (51 490 euros en finition GT). Pour notre Scenic d'essai en version Iconic, quasiment toutes options, il faut débourser 48 490 euros, bonus déduit.

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L’avis des Petits Observateurs

4 commentaires au sujet de « 1 000km en Renault Scenic E-Tech : quel verdict ? »

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Si Renault s'avère enfin fiable, il pourra tailler des croupières à la concurrence Stelantis qui semble parti pour de gros emmerdements et une image qui se dégrade. Merci Gaëtan pour cette belle écriture.

Mardi 5 novembre 2024 à 08h34

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Que le véhicule soit formidable, je n'en doute pas même si en 2024, il serait logique que Renault sache faire des voitures comme les autres.
Mais il reste encore beaucoup d'inconnues concernant le fait de la recharge électrique.
Par exemple, le véhicule essayé ici était neuf avec une batterie neuve mais au bout de 2 ans de recharge, la batterie est-elle aussi performante ?
Et à la revente, on parle de la décôte ? Etc, etc...
Et il faudrait acheter une voiture de ce prix les yeux fermé en se disant bah, ça va aller ?
En attendant 2035, merci pour cet essai. 😉

Mercredi 6 novembre 2024 à 14h06

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En réponse à GEORGES P

En effet.......je pense que pour les années à venir, vaut mieux une LOA ou LDD
pour des véhicules comme ça. Après, c'est une façon d'avoir une auto, être
locataire et puis surtout accepter de rouler dans les conditions les plus onéreuses
même si on veut nous faire croire le contraire!
Ca permet aux annonceurs de présenter un montant à trois chiffres au lieu du prix
de vente faramineux sur leurs affiches publicitaires! 😁

Mercredi 6 novembre 2024 à 15h51

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