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Essai Renault Espace E-Tech : une affaire qui roule

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

Gaëtan réalise pour POA des essais « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains ou de la famille. Tout y passe. Aujourd’hui, il nous donne son avis sur le nouveau Renault Espace E-Tech full hybrid dans sa configuration 7 places, avec lequel il a parcouru plus de 600 km en famille.

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Mardi 2 avril 2024


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Photo Gaétan

Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Boulogne-Billancourt - 29 mars 2024, 11h. Ecartons tout de suite le sujet : non, le Renault Espace de sixième génération n'est plus un monospace, mais bien un SUV. Si la précédente génération cultivait encore une certaine ambiguïté sur son positionnement, la carrure et la garde au sol de cette nouvelle mouture ne laissent pas de place au doute. Sacrilège pour certains, pragmatisme pour d'autres, chacun se fera son idée. Il n'en reste pas moins que le Renault Espace offre une certaine stature, à défaut de réellement cultiver sa différence avec l'Austral, avec lequel il partage de nombreux éléments stylistiques et techniques. Si cette filiation peut sembler trop marquée aux yeux de certains, il se pourrait bien que ce soit justement ce "rationalisme" industriel qui permette à l'Espace de s'imposer, dans un segment qui va bientôt accueillir un concurrent de poids, le Peugeot 5008. 

En effet, quand on monte à bord de l'Espace, on découvre une planche de bord similaire à celle de l'Austral. Et c'est finalement, à mes yeux, plutôt une bonne nouvelle. La finition est satisfaisante, l'environnement agréable, les sièges confortables, et l'ergonomie intuitive à l'usage.

On retrouve également la grande dalle en "L" (également présente sur la Mégane E-Tech et plus récemment le nouveau Scénic et le Rafale), qui accueille tout simplement l'un des meilleurs systèmes multimédia du marché, grâce au recours à Android Automotive. C'est simple, intuitif, efficace, et on s'y retrouve rapidement. C'est finalement assez rare pour être signalé.

Renault a eu la bonne idée de garder quelques boutons physiques pour les fonctionnalités essentielles du quotidien, notamment la climatisation, ce qui permet de ne pas avoir le sentiment d'être enfermé dans du "tout tactile". Notons enfin que, dans cette finition haut de gamme Iconic, les sièges en cuir gris clair sont du plus bel effet et qu'ils apportent un sentiment d'espace et de luminosité très agréable, tout cela étant conforté par le grand toit panoramique de notre version d'essai.

Renault Espace E-Tech

Là où l'Espace se démarque vraiment de sa petite soeur, c'est au niveau de l'espace habitable : les 21 cm supplémentaires bénéficient grandement aux passagers arrières qui peuvent profiter d'un espace aux jambes absolument royal.  Si la modularité semble moins être une priorité qu'avec les précédentes générations d'Espace, on bénéficie tout de même d'une banquette arrière coulissante, fractionnable en 60/40, et de dossiers inclinables. Le service minimum quand on parle de modularité certes, mais qui, soyons honnêtes, devrait satisfaire la plupart des acheteurs. Le coffre offre 581 litres de contenance en version 5 places, et 477 litres en version 7 places. Et comme souvent, les 2 places supplémentaires sont surtout à considérer comme des places d'appoint pour de petits trajets, et plutôt pour des enfants.

En ville

On retrouve sous le capot de l'Espace la chaîne de traction hybride déjà présente sous celui de l'Austral, à savoir un trois cylindres turbo de 1.2l de cylindrée associé à deux moteurs électriques, pour une puissance totale de 200 chevaux. En ville, l'efficacité est au rendez-vous. On remarque vite que les phases de roulage en électrique sont très nombreuses et prolongées, ce que va vite confirmer l'ordinateur de bord après quelques dizaines de kilomètres en région parisienne : Il est aisé de descendre sous les 5L/100km, sans efforts particuliers. Un bilan très positif pour un véhicule de ce gabarit, et qui peut être optimisé grâce au freinage régénératif dont la puissance est réglable à l'aide de palettes au volant. On regrettera cependant que le silence de l'électrique soit parfois trahi, à basse vitesse, par le réveil du moteur thermique quand celui-ci recharge la batterie. Ce dernier est en effet peu avare en vibrations, surtout à froid. On remarque également quelques légers à-coups liés à une transmission parfois hésitante, lorsque le moteur thermique reprend ses droits. Si cela ne remet pas forcément en question l'agrément de conduite, notons que la concurrence japonaise, comme le Honda CR-V récemment essayé ici par exemple, offre un supplément de douceur dans ces situations.

En réalité, la botte secrète qui permet à l'Espace de faire la différence en milieu urbain, c'est bien son système de 4 roues directrices 4Control advanced (disponible de série dès le deuxième niveau de finition Esprit Alpine) qui offre à l'auto une agilité très impressionnante. On se faufile facilement, avec une précision peu commune pour une telle auto. Un véritable atout pour ceux qui affrontent la jungle urbaine quotidiennement, et qui fera partiellement oublier, pour les plus sensibles à ce critère en tout cas, la fermeté de l'amortissement, que les jantes de 20 pouces de notre modèle d'essai n'arrangent sûrement pas.

Sur la route

Sur route départementale, le Renault Espace offre un agrément certain. les bienfaits des 4 roues directrices se confirment et offrent une précision de conduite surprenante, bien aidée par un poids que Renault a eu la bonne idée de garder dans des proportions raisonnables : entre 1587 et 1698 kg en fonction des équipements et du nombre de places, quand un Honda CR-V 2WD pèse 1821 kg par exemple.

Cependant, le caractère débonnaire de la motorisation de l'Espace recentre vite le débat. Si les performances sont tout à fait acceptables et permettent d'être à l'aise en toutes circonstances, on comprend rapidement que l'auto préfère une conduite apaisée, ne serait-ce que par la relative lenteur de la boîte de vitesse, qui génère parfois des trous à l'accélération, lors d'un dépassement par exemple.

En adoptant une conduite calme, le Renault Espace vous le rendra au centuple, sachant que sa transmission évite tout effet d'emballement du moteur, comme sur certaines hybrides japonaises. Un très bon point pour l'agrément sur les longs trajets, car favorable au confort auditif des passagers.

Renault Espace E-Tech

Sur autoroute

Sans grande surprise, le Renault Espace se comporte de manière souveraine sur autoroute, offrant à la fois de la stabilité et un certain sentiment d'agilité. Le niveau sonore s'avère satisfaisant, même si les jantes de 20 pouces n'optimisent probablement pas le bilan, tout comme celui du confort sur certains raccords. L'ensemble est cependant très homogène et la mécanique permet de dépasser en toute sécurité, y compris quand la voiture est chargée. Les aides à la conduite sont également à l'avenant : le régulateur adaptatif prend ses décisions avec douceur, tout comme le système de maintien dans la voie. Surtout, si vous souhaitez désactiver ce dernier, il suffit d'appuyer sur un bouton à gauche du tableau de bord, et ce sera le cas, y compris après un redémarrage. Certains constructeurs seraient bien inspirés d'en faire autant ! 

Et la conso ?

Pour être franc, la plus grande surprise de cet essai vient probablement de la consommation mixte observée pendant les trois jours passés en compagnie de l'Espace. Lorsque j'avais pris possession de l'auto au parc presse de la marque, une information avait tout de suite retenu mon attention: l'ordinateur de bord m'indiquait une autonomie de 1000km avec le plein (58l). Je dois avouer que cela faisait bien longtemps qu'une voiture - qu'elle soit thermique ou hybride - ne m'avait pas tenu une telle promesse. Une information d'autant plus notable que nous sommes face à un beau bébé de 4,72m censé pouvoir transporter jusqu'à 7 personnes, et qui ne fonctionne pas au gazole. 

Après 600km accomplis à 75% sur autoroute, l'ordinateur de bord affichait 5,8l/100km au moment de rendre la voiture, avec plus de 30% de la distance parcourue en électrique. Un score excellent pour une telle auto, et qui corrobore les prévisions de l'ordinateur de bord quelques jours plus tôt. S'il faut préciser que le trafic très dense sur l'A13 en ce week-end pascal a généré de nombreux ralentissements favorables aux consommations, le résultat reste tout de même très positif. Et confirme le potentiel de la chaîne de traction hybride de la marque, mais aussi probablement les bienfaits d'un poids "contenu". 

On achète ou on n'achète pas ?

Spacieux, et maîtrisant sa technologie embarquée autant que ses consommations, le Renault Espace avance de solides arguments pour faire sa place sur le marché des SUV 7 places. Le positionnement tarifaire - et fiscal - est également à son avantage si l'on regarde le marché : dispensé de malus écologique grâce à ses faibles émissions sur toutes les finitions, la gamme Espace commence à 45 000 euros en finition Techno déjà bien équipée. Celle-ci promet par ailleurs un confort en hausse ainsi que des consommations encore plus basses, grâce à sa monte pneumatique plus modeste. Quant à notre modèle d'essai Iconic, très bien équipé, il s'échange contre 50 300 euros, soit moins cher qu'un Hyundai Santa Fe Hybrid d'entrée de gamme. Les bons côtés du pragmatisme industriel ?

L’avis des Petits Observateurs

1 commentaire au sujet de « Essai Renault Espace E-Tech : une affaire qui roule »

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Chic, c'est Gaëtan😉
Bon je suis un peu perdu pour la modernité et l' hyper contrôle. Je note un bon point et un bel effort sur le poids et fidèle à mon patronyme j'insiste sur le travail qui doit être fait sur l'embonpoint toujours plus important des autos d'aujourd'hui.
Imaginons les consommations que nous pourrions atteindre si nous parvenions à retrouver les poids d'il y a, ne serait ce que trente ans. Et le plaisir retrouvé😇

Jeudi 4 avril 2024 à 09h20

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