Rover 3500 Vitesse : fascinante !

Élue Voiture de l'Année 1977, la Rover SD1 a été produite de 1976 à 1986 à plus de 303 000 exemplaires. Elle a d'abord vu le jour en V8 3500 cm3  de 155 ch motorisée par un bloc d'origine Buick en alliage léger qui équipait déjà le Range. Mais sa consommation élevée et sa forte fiscalité limitèrent des ventes. Aussi en 1978, Rover dévoila une motorisation six cylindres plus économique en 2,3 l et 2,6 l puis en 1982 en  quatre cylindres deux litres  de 101 ch au prix d'une grosse perte de tonus. Année où elle avait été également fiabilisée (pas tout à fait) qui n'était pas sa première qualité et rajeunie esthétiquement : face avant revue et plus aérodynamique (phares affleurant), hayon redessiné, planche de bord  et finition en progrès. Fin 1982, sa large gamme  se complétait par une version 3500 plus affutée baptisée Vitesse. Tout un programme !

Dessinée par David Bache, la Rover 3500 ne manquait pas d'allure surtout dans sa version Vitesse à l'impressionnant spoiler

Cette vaste berline a été proposée avec un large choix de motorisations, du 4 cylindres au huit en passant par six, essence et même diesel VM

Son V8 de 3500 cm3 en alliage léger avait vu sa puissance portée à 193 ch notamment grâce à l'injection

193 chevaux, 217 km/h !

La Vitesse, un nom qui serait certainement interdit aujourd'hui avait une allure folle avec sa suspension surbaissée de 2,5 cm et ses larges strippings courant le long des flancs. Elle se particularisait par un imposant becquet secondé par un aileron arrière et ses remarquables jantes en alliage à rayons de 15 pouces chaussées d'épais pneumatiques sans oublier un freinage renforcé (4 pistons à l'avant). Son V8 de 3,5 l avait été poussé à 193 ch grâce à l'injection électronique. La Rover venait justement de remporter le titre de championne de France des Voitures de Production 1982 pilotée par René Metge au volant d'une voiture délivrant 300 ch puis 350 en 1985 lorsqu'elle s'imposa de nouveau avec cette fois Jean-Louis Schlesser.

Thierry évoque sa passion pour la marque au Drakkar notamment la SD1 " J'aimais bien cette voiture notamment sa ligne fuselée. A 20 ans, j'ai eu ma première SDI 2600 6 cylindres suivie d'une 2400 Turbo-Diesel qui n'était pas très fiable autant au  niveau du moteur que de la boîte. Puis, j'ai acheté une P6 3500 et de nouveau une SD1 2600  que j'ai conservé dix ans. Avec ses 138 ch, elle  marchait bien. Enfin, il y a un an, j'ai trouvé sur le Bon Coin cette 3500 Vitesse de 1984 de couleur rouge qui annonçait 220 000 km. Elle était dans un état exceptionnel avec quelques options comme l'intérieur cuir et le toit ouvrant électrique. La Graal des SD1 !  J'ai craqué.".

Le petit observateur Thierry a déjà évoqué sur POA sa Jaguar XJ6 et se BMW 728

La planche de bord symétrique avait été revue. Le volant n'est pas celui d'origine

Boiserie et cuir donnaient un aspect cossu à l'habitacle

Des pouces levés dans la rue !

Chaque fois que Thierry sort sa Rover qu'il partage avec une BMW 728 et une Jaguar, il remarque des pouces levés dans la rue et des félicitations. "C'est étonnant ! J'ai vérifié sur la plaque constructeur qu'il s'agissait d'une vraie Vitesse et non d'une Vandan Plas transformée en Vitesse comme on en voit parfois. Bien sûr, j'adore sa ligne et surtout sa couleur rouge qui lui va bien. Évidemment j'aime aussi énormément le bruit de son V8. Certes c'est une voiture puissance mais comme la boîte de vitesses tire long elle ne donne pas la même sensation de nervosité que ma 728. A 185 km/h (en Allemagne !) le moteur ne tourne qu'à 3 500 tr/mn. Son comportement routier est excellent du moins sur le sec. Sur le mouillé, il faut être plus prudent. Pour l'époque son équipement était rare avec la clim, toit ouvrant, bois précieux véritable, ordinateur.   C'était une voiture exceptionnelle. Dommage que Rover n'ai pas eu suffisamment de moyens pour en faire une concurrente des BMW "

En effet, victime d'une fiabilité médiocre, la Rover SD1 aurait mérité une meilleure carrière. Les ventes de la Vitesse ont été inférieures à 4 000 exemplaires sans dépasser quelques dizaines d'unités en France. Ses 20 CV fiscaux et sa consommation élevée et la mauvaise image de la marque anglaise ont freiné ses ventes dans notre pays. La Vitesse rouge que possède Thierry est peut être celle que Rover France m'avait prêtée pendant une semaine fin 1984 ? Malgré une chaussée hivernale, j'avais un peu abusé de ses régimes pour jouir auditivement du staccato de son V8 au solide appétit en jouant beaucoup de sa  boîte exigeant une poigne ferme. Son freinage toujours à tambours à l'arrière perdait vite de sa superbe et l'adhérence de l'essieu arrière toujours tristement rigide se révélait des plus médiocres. Lors d'un démarrage certainement trop rude, sur une chaussée grasse, il avait violemment rué en partant dans tous les sens. Mais quelle voiture fascinante !

La Vitesse recevait un large becquet arrière améliorant son CX

Fortement inspiré par celui de la Ferrari Daytona, sa face avant avait été  modernisée et aérodynamisée en 1982

Suspensions surbaissées et superbe jantes larges spécifiques en alliage de 15 pouces chaussées de 205. Stripping latéral peu discret

Vitesse, tout un programme ! Un mot banni aujourd'hui

La Rover a connu une belle carrière en compétition notamment en Angleterre. En France, elle a remporté deux fois le championnat des voitures de production