Par Patrice Vergès. Produite à 8 135 000 exemplaires entre fin 1961 et 1994, la R4 n'est pas une voiture rare excepté cette version Super R1122 vendue uniquement en 1962 dans cette motorisation.
Renault 4 Super 1962 : Aussi rare qu'étonnante !
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- Type de véhicule
- Citadine
- Marque
- Renault
- Année
- 1962
- Modèle
- 4L
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, France
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Mardi 22 décembre 2020
Lorsque la Renault 4 est sortie en septembre 1961, ulcéré, le patron de Citroën songea à faire un procès à Renault pour plagia. Par sa philosophie, la Renault s'en inspirait étroitement en améliorant tous les défauts de la 2 CV déjà âgée de 13 ans. D'ailleurs, cette Renault obligea à la 2 CV figée à enfin évoluer à travers une version plus musclée et l'AZAM mieux habillée. La R4 était proposée en plusieurs finitions et motorisations. Un modèle dépouillé sans chromes à seulement deux glaces latérales avec deux mécaniques au choix à quatre cylindres dérivées de la 4 CV. Soit en 603 cm3 de 21 ch sous le nom de R3 (3 CV fiscaux) dont la fabrication fut rapidement arrêtée fin 1962 après 2 526 exemplaires, soit en 4 CV fiscaux de 747 cm3 de 26 ch SAE baptisée R4.
Une version plus luxueuse à 3 glaces latérales baptisée R 4 L pour limousine les complétait, elle même coiffée par un haut de gamme appelée Super dont le 747 cm3 était poussé à 32 ch SAE (110 km/h. Plus raffinée, elle se reconnaissait à ses double pare-chocs, ses sièges plus cossus et surtout son hayon différent s'ouvrant vers le bas et qui avait la particularité d'avoir une lunette arrière descendante. Fin 1963, après avoir remplacé son 750 cm3 par le 850 cm3 de la Dauphine, la Super perdit sa spécificité esthétique en adoptant le même hayon relevable en haut et pare-chocs que la version L.
Jusque là, c'est clair ?
Lancée fin 1961, la R4 était proposée en trois versions et deux motorisations. La Super rouge Estérel qui illustre cet article était le haut de gamme
La Super 62/63 se caractérisait par son hayon différent de celui des autres versions
Les versions Super 62/63 offraient une lunette arrière descendante avant de revenir au classique hayon en 1964
Avec l'aide des copains de sa promo
La R4 Super de Pierre qui semble neuve a pourtant été acquise à l'état d'épave en 2009 près de Toulouse. Voiture abandonnée dans un pré depuis 20 ans et vandalisée. Avec l'aide de plusieurs copains de sa promo de l'école d'ingénieurs, ils l'ont transformée en voiture quasi-neuve en quatre ans en travaillant dessus le week-end et le soir après leurs cours en changeant et refaisant de nombreux éléments de carrosserie pourris et cherchant des pièces disparues spécifiques à ce millésime. " Je possède deux autres R4, une L parmi les premiers 5000 exemplaires construits 1961 et aussi une L de 1966. En fait, j'ai découvert ce modèle lorsque, étudiant, on m'a donné une Renault 4 de 1966 à l'état d'épave que j'ai entièrement démontée et remontée. C'est une voiture très intelligente comme la Renault NN Torpédo des années 20 que je possède également. Hélas, par manque de temps, je ne roule pas assez avec totalisant au maximum 1200 km par an. Je m'intéresse seulement aux premières versions des modèles comme ma 61 et 62, celles qui étaient le plus proche du travail des ingénieurs qui l'avaient conçue". Un garçon passionnant et passionné.
Première planche de bord ses R4 remplacée en 1967 par un ensemble plus esthétique. On remarque le levier de vitesses coulissant style 2 CV également
La R4 était mue par l'ancien moteur 3 paliers de la 4 CV qu'elle conserva jusqu'en 1986. Dans cette version Super en 747 cm3, il délivrait 32 ch SAE contre 26 pour la version L
De R4 à Renault 4
Rebaptisée Renault 4 en 1966 par la Régie, on continua à appeler 4L car nous l'avions adoptée sous ce nom. Elle faisait partie de la famille. C'était une voiture idéale pour le père de famille avec un volume habitacle conséquent et une grande malle accessible par un hayon inédit en 1961. Elle était étonnamment confortable avec sa suspension très souple à barres de torsion. Son vaillant petit moteur de 747 cm3 était increvable, économique (6 à 7 litres aux 100) et suffisamment performant avec ses 105 km/h qui lui permettait de doubler les 2 CV avec qui elle faisait la course sur la route. Excepté une finition médiocre, deux ou trois détails améliorables (3 rapports avec première non synchro), il n'y avait rien de bien méchant à lui reprocher. C'est qui explique son fabuleux succès puisque 36 mois après sa naissance, elle fêtait son premier million d'exemplaires et son deux millionième en 1969. Au fil des années, elle continua à bénéficier de d'améliorations qui la rendirent toujours attractive et de plus en plus jeune plus elle vieillissait à travers des séries spéciales (Savane et Sixties). Comme la 2 CV avec la Dyane, elle enterra la Renault 6 qui devait la remplacer.
Bruyante mais vivante
Redécouvrir une R4 nourrit des émotions car j'en ai possédé une et en ai conduite plusieurs. D’abord, il y a la sonorité sans pareille de sa mécanique, sorte de ronronnement tranquille de machine à coudre Singer. Qu’est ce qui a vieilli le plus dans une voiture âgée de 60 ans ? Eternel leitmotiv. Certes, il y a la position de conduite, assis droit sur les sièges trop minces, ce curieux petit pare-brise plat mangé par le rétroviseur à la forme curieuse sur ce premier millésime, l’étroitesse de la voiture où les coudes se frottent, la légèreté des portes qui se ferment sans prévenir, la minceur du volant, l’entêtante odeur de caoutchouc. A l'intérieur, on vit avec le moteur qui est monté presque dans l'habitacle. Ses tôles minces expliquant en partie ses 595 kilos, son absence d’insonorisation, son CX de boîte à chaussures génèrent de violents remous dés 90 km/h et quelques vibrations et résonances des barres de torsion en flexion. La R4 est incroyablement bruyante à l’intérieur mais aussi incroyablement vivante.
Aucune voiture actuelle ne propose autant de sensations et surtout affiche autant de personnalité qu'on retrouvait sur la 2 CV évidemment, la Citroën DS et aussi les Panhard et quelques autres comme une Porsche. C'est certainement pour cette raison qu'elles sont les voitures les plus aimées et collectionnées.
Mille mercis à Hugues Chaussin, excellent journaliste au magazine Gazoline pour avoir déniché et photographié cet exemplaire unique.
Pierre est un grand amoureux de la Renault dont il possède 3 exemplaires
Les premières R3 et R4 avaient des pare-chocs tubulaires remplacés par des lames un peu plus tard. La Super avait des doubles pare-chocs
En bonne traction avant, la R4 offrait une excellente tenue de route et un confort moelleux dû à sa suspension par barres de torsion
R4 coté empattement long. Les premières L et Super avaient des feux rouges chromés, des enjoliveurs à ailettes et des glaces de custode qui s'entrebâillaient
Pour lutter contre la 2 CV très dépouillée à cette époque, les R3 et R4 étaient proposées dans une version déchromée se caractérisant par deux vitres latérales seulement
Sa R4 en 2009 achetée à l'état d'épave
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