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Essai Peugeot 408 : Tout changer pour que rien ne change

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

POA a eu la chance d’être invité aux essais internationaux de la nouvelle Peugeot 408, en Espagne. Un premier galop d’essai très court, mais déjà riche en enseignements, en attendant de prendre la route plus longuement avec elle, dans quelques semaines.

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Mercredi 23 novembre 2022


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Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Lundi 14 novembre, Sitges, Espagne. Trop de design tue-t-il le design ? Le mieux est-il l’ennemi du bien ? Le premiumisation d’une marque s’exprime-t-elle avant tout par le design ? Ce ne sont pas les sujets du bac de philosophie de cette année, mais bien les questions que nous nous posons souvent quand nous essayons une voiture moderne, tant la concurrence exacerbe parfois l’envie des constructeurs de s’affirmer sur le plan stylistique. La nouvelle Peugeot 408 ne fait pas exception à la règle. C’est peut-être même un très bon exemple du genre, tant son design est affirmatif :  vous aviez été nombreux à réagir lors de sa première présentation il y a quelques mois sur POA.

La nouvelle Peugeot 308, que notre ami Philip Nemeth a déjà auscultée il y a quelques mois lors d’un secret de design dédié, avait déjà creusé ce sillon. Celui d’un dessin très détaillé, sculpté, où chaque détail de carrosserie et d’aménagement intérieur semble avoir été pensé. S’il est évident que ce travail traduit la volonté d’exprimer une montée en gamme, la nouvelle Peugeot 408 semble vouloir aller encore plus loin en affichant une très forte personnalité. 

Berline ou SUV ?

Quand on la découvre pour la première fois, il y a beaucoup d’informations à traiter, tant les artifices de design sont nombreux. Et il faut du temps pour décoder tout cela. Ce qui est sûr, c'est que la Peugeot 408 fait le show. Est-ce pour pour affirmer, qu’en plus d’être un nouveau modèle, la marque sochalienne arrive pour la première fois sur un segment majoritairement représenté par des marques premium ? (celui des SUV coupé, pour ceux qui seraient perdus).

La face avant est un morceau de choix à ce sujet : la calandre mouchetée aux couleurs de la carrosserie accroche inévitablement le regard, tandis qu’une foultitude de matières et de textures s’associent pour encadrer celle-ci. L’arrière n’est pas en reste. Si l’on retrouve des feux assez similaires à la 308, on remarque un pare-choc noir très imposant, qui fait plus référence à l’univers du SUV. Pourtant, le trois-quart arrière semble représenter la silhouette d'un coupé, avec des plis complexes, une custode fuyante, et un hayon à l'inclinaison très « fastback ».

Tout cela nous a naturellement amené, Renaud et moi, à nous poser une question lors de la découverte de la voiture : la 408 est-elle un SUV rabaissé ou une berline surélevée ? Pour ma part, je pencherais plutôt pour la deuxième option. Vous avez deux heures !

Peugeot 408

A l’intérieur, nous retrouvons un habitacle très similaire à celui de la Peugeot 308 : un design anguleux, une finition de bonne facture, et de la technologie à tous les étages. A commencer par le i-Cockpit qui affiche les informations de conduite en 3D. Cela fait toujours son petit effet, il faut le reconnaître. Et à l'usage, la hiérarchisation de l'information que cette technologie propose est efficace. On retrouve également le grand écran tactile de 10 pouces déjà vu sur la 308 qui, s’il nécessite un temps d’adaptation, offre toute la fluidité qu'on est en droit d'attendre d'une telle voiture. Petite nouveauté qui n'est pas passé inaperçue : la Peugeot 408 offre, et c’est une première dans la gamme, la possibilité de choisir les aides à la conduite qu’on souhaite activer ou pas, grâce à un bouton dédié, ce qui évite de repasser à chaque démarrage par la tablette. « Enfin ! » diront certains.

L’empattement allongée (2,787 m) par rapport à sa cousine 308 permet d’offrir un bon espace aux jambes à l’arrière. Le design fuyant de la partie arrière de la voiture, s’il n’offre pas l’aisance d’un SUV classique, ne compromet pas trop la garde au toit, si tant est que vous ne transportez pas tous les jours des basketteurs professionnels. Finalement, en ardent défenseur des intérieurs clairs, Renaud regrette surtout de ne pas pouvoir accéder à une sellerie beige pour contrebalancer l’atmosphère sombre de l’ensemble. Le cuir bleu Naboo, déjà vu sur la 308, sera par contre bien au rendez-vous, en option.

Il faut noter également que la sensation d'engoncement parfois ressentie par certains au volant de la Peugeot 308 paraît moins prononcé dans cette 408, chose que l'on doit sûrement à une position de conduite légèrement plus haute, et à un habitacle logiquement plus spacieux.

Le coffre, lui, offre un espace très correct de 471 litres (536 litres pour la version thermique équipée du 1.2 THP de 130 chevaux), dont l'accès est facilité par la présence d'un hayon. La vocation familiale de la 408 semble donc tout à fait légitime.

Peugeot 408

Une vraie Peugeot ?

S’il y a bien un terrain où l’on attend une Peugeot au tournant, c’est bien celui de la tenue de route. Ne prolongeons pas le suspens : la 408 est bel et bien une vraie Peugeot, et offre un excellent compromis confort/tenue de route. Si le feeling de conduite qui a fait le bonheur des possesseurs de l’ancienne génération de 308 n’est plus vraiment au rendez-vous, il faut alors se souvenir que notre version Hybride rechargeable pèse 1706 kg.  L’efficacité est pourtant bien là. Le poids est très bien maintenu. Et le centre de gravité, certes plus haut qu’une 508, mais moins élevé qu’un 3008, permet d’avaler sereinement les petites routes catalanes à vive allure, même si, doit-on le préciser, la 408 n'est pas une sportive.

Le reste sera soumis à la subjectivité de chacun : Renaud, habitué à rouler en Citroën C6, la trouve un peu trop ferme. Certains confrères avec lesquels nous avons échangé, eux, auraient aimé une direction plus informative. Pour ma part, la filtration me paraît convaincante, d'autant plus que notre modèle d'essai était équipée de (très impressionnantes) jantes de 20 pouces.

Sur la partie mécanique, pas de grande surprise : on retrouve sur notre modèle d’essai le désormais bien connu 1.6 THP qui développe 180 chevaux, associé à un moteur électrique de 110 ch, pour une puissance globale de 225 ch. Comme sous le capot des autres modèles du groupe (et notamment la Citroën C5 X récemment essayée par Renaud et Julien), on retrouve une douceur de conduite, très appréciable, et une puissance largement suffisante dans la vie de tous les jours. En conduite plus sportive, on se rendra vite compte que cette motorisation n'est pas faite pour ça : le moteur ne semble pas offrir une poussée à la hauteur de la fiche technique, tout en étant assez sonore. 

On pourra par contre se satisfaire d’une consommation constatée très raisonnable : sur une boucle de près de 200 km, mêlant autoroute et petites routes, réalisée exclusivement en mode hybride et avec une batterie pleine au départ, l’ordinateur de bord nous a affiché un très honorable 5,6L au 100 km, en roulant tranquillement certes, mais sans efforts d'éco-conduite particuliers non plus. Un score d’autant plus notable que la seconde moitié du trajet s’est faite uniquement grâce à l’apport de l’électricité générée par la récupération d'énergie au freinage. On est curieux de savoir ce qu'en pensera Julien, notre spécialiste incontesté des consommations, quand il conduira cette 408 dans quelques semaines.

Le pari de l'exclusivité

C'était déjà le cas, et cela se confirme avec cette 408 : l'ère des Peugeot pensées pour ne pas déplaire au plus grand nombre est bel et bien révolu. Plus spacieuse qu'une 308, plus exotique qu'une 508, et plus affûtée qu'un 3008, la Peugeot 408 semble vouloir jouer la partition de l'exclusivité dans la gamme Peugeot. Un pari louable pour une marque qui a les ambitions qu'on lui connaît, et qui se retrouve également dans les tarifs de cette berline surélevée made in France (Mulhouse pour être précis !).

Notre version d'essai PHEV 225 en finition GT s'échange contre 51 400 euros. La gamme commence à 37 750 Euros en 1.2 THP 130 ch, avec la finition Allure. Précisons que, comme pour la 308, la motorisation PHEV se décline également en version 180 chevaux, ce qui abaisse le ticket d'entrée de l'hybridation à 45 450 euros, en finition Allure également.

L'équipe POA vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour un road trip au volant de la 408 avec... quelques surprises.

 

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7 commentaires au sujet de « Essai Peugeot 408 : Tout changer pour que rien ne change »

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Même si je crois reconnaître la plume, j'aimerais que cet article soit signé par son auteur.
À part ça c'est la C5X de Peugeot🙄

Mercredi 23 novembre 2022 à 06h13

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La C5X est un achat plus raisonnable...
Meilleur habitabilité, meilleure confort grâce à des suspensions dernier cris, et moins cher !
Par contre le gros point noir de la C5X, c’est qu’elle est fabriqué en chine tandis que la 408 est faite en France.

Mercredi 23 novembre 2022 à 12h20

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En réponse à Romuald B

Et surtout thp de 180ch dispo tout seul sans les 300 kg de batteries et de moteur elec qui ne servent à rien. Dans la c5x je voulais dire.

Vendredi 25 novembre 2022 à 22h29

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Belle auto, le dessin anguleux parfois exacerbé chez Peugeot semble plus adapté à ce profil long .
A voir «  en vrai » . Cependant, j’ai un peu de mal à accepter ce pare choc proéminent en plastique gris noir mat, qui se fond certainement mieux avec les teintes foncées.
Effectivement, dommage qu’il n’y ait pas d’habitacle clair pour égayer un peu l’ensemble.
5, 5 l au 100?
Imaginons ce qu’il pourrait être fait pour des modèles pesant 300 kg de moins!

Les nouvelles familiales ont pris trop d’embompoint, impossible à garer, ne parlons pas des parkings souterrains, etc….


Pour rebondir sur le post de Romuald:
Boycottons tout modèle Diit «  français » fabriqué en Chine , tout simplement, pour leur «  apprendre la vie»! ;-)
Qu’ils ne viennent pas ensuite nous parler de «  conception éco responsable » etc, etc…tout ce baratin fumant traduisant encore une fois simplement notre déclassement en tant que grande «  ex » nation industrielle

Jeudi 24 novembre 2022 à 11h20

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