Banni de la Formule 1 en 1989, le turbocompresseur ne représenta plus le summum technologique pour un moteur essence. Pionnier du turbo, Renault l'abandonna au profit du 16 soupapes sur ses modèles de série à connotation sportive.
Renault 19 16 S : montée en régime
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Compacte
- Marque
- Renault
- Année
- 1990
- Modèle
- 19
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Youngtimers, France
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Lundi 10 novembre 2025
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Lancée fin 1988, la Renault 19 répondait à la nouvelle tendance des années quatre-vingt-dix portant davantage sur la sécurité passive. Son excellent châssis fit regretter la timidité de ses performances. Une version plus musclée vit le jour avril 1990 sous le sigle de 16 S. Fini le turbocompresseur ! La technologie passait désormais par l'accroissement du nombre des soupapes notamment seize pour un quatre cylindres réduisant ses émissions polluantes comparées à celles d'un turbo.
La 16 S adoptait le moteur F dont la cylindrée avait été poussée de 1721 cm3 à 1764 cm3 (F7P). Premier bloc Renault à bénéficier d'une culasse à quatre soupapes par cylindre entrainées par deux arbres à cames en tête livrant 140 chevaux à 6 500 tr/mn.
Esthétiquement la R19 16 S était plus agressive et plus aérodynamique (CX de 0,30) avec un spoiler enveloppant complété par un imposant becquet de coffre et des bas de caisse. Ses roues de 15 pouces garnies d'épais pneus de195/50X15 garnissaient mieux ses ailes. Sa suspension était durcie et son freinage renforcé faisait appel à des disques ventilés à l'avant. Proposée uniquement en trois portes au début, elle faisait davantage songer à un coupé malgré sa hauteur qui culminait à presque 1,40 m.
Dessinée par Giugiaro, la première Renault 19 se caractérisait par son absence de calandre comme de nombreuses voitures de cette époque
La Renault 19 S16 était compacte avec seulement 4,16 m en deux volumes
Zouhair devant sa SS dessinée par Franco Scaglione également auteur de la mythique 33 Stradale dont il rêve
D'Alfa à Renault
Alfiste connu et reconnu, Zouhair possède plusieurs voitures de collection dont deux Alfa emblématiques : une Montréal depuis 35 ans, depuis un quart de siècle une rarissime Giulietta SS Conrero sans oublier une Maserati Khamsin achetée il y a plus de 20 ans. De savoir qu'il roule en Renault 19 16 S m'a tout de même interpelé. "C'est une voiture que je voyais souvent dans un parking public où un ami gare les siennes. J'ai tournicoté autour plusieurs fois par curiosité car elle m'attirait surtout parce que c'était une 16 S. Quand j'ai appris qu'elle était à vendre, je me suis porté acquéreur car, avec le temps, je porte un intérêt accru envers les youngtimers. Elle est de 1991, en excellent état malgré ses 240 000 km au compteur. Tout d'origine sauf la peinture qui a été en partie refaite. Étonnamment, on dirait que les sièges sont neufs. Elle a été très soigneusement entretenue".
Ma mémoire conserve quelques souvenirs de l'essai de la 19 S 16 organisé dans la région marseillaise en 1990. Plaisante à conduire avec un châssis très équilibré et un train arrière idéalement mobile en conduite rapide. Malgré cela, son confort de suspension pour une sportive était bon. Son excellente aérodynamique lui permettait de frôler les 215 km/h, vitesse qui en faisait la "plus rapide" des voitures de son segment. Toutes ses qualités étaient toutefois entachées par sa nervosité jugée moyenne à l'époque surtout comparée aux Turbo. Son 16 soupapes avait un fonctionnement linéaire avec des chevaux trop timides en dessous de 4000 tr/mn. C'était un moteur à double face comme l'a analysé Zouhair.
La planche de bord de la Renault 19 était taillée à la serpe. Elle s'adoucira sur la Phase II de 1992
Moteur F 16 soupapes. Vous remarquerez la barre de renfort supérieure de série et le filtre à air direct qui ne l'est pas
La 16 S était équipée de sièges très confortables maintenant bien le corps. Sa finition était en progrès sur la Renault 11
Un excellent compromis
"J'ai découvert une voiture facile à conduire qui m'a étonné par son excellente tenue de route avec pourtant un bon confort pour une sportive. Son moteur est double. Souple et assez silencieux en dessous 4000 tr/mn et véritablement sportif passé ce régime. En plus, comme il est coiffé d'un filtre à air direct qui lui permet de mieux respirer, il a une superbe sonorité en montant en tours. Son moteur a du piment ! Je suis heureux d'avoir découvert cette voiture que je ne connaissais pas".
La 16 S connut une carrière commerciale moyenne car elle fut directement concurrencée par la Peugeot 309 16 S plus véloce mais aussi plus radicale autant niveau du confort que de son comportement. La 16 S qui vécut jusqu'en 1996 était un meilleur compromis entre confort et sportivité.
Zouhair est un boulimique des voitures. "Je ne sais pas encore si je vais la conserver longtemps car il y a encore tant de modèles coup de cœur qui me font rêver et le temps passe si vite. Pour essayer une voiture, je dois l'acheter. La liste est longue et la Renault 19 S a été parmi les heureuses surprises. Tu connais mon rêve absolu, c'est un jour de posséder une Alfa 33 Stradale". Zouhair est un homme de goût.
La version 4 portes offrait un accès plus aisé à la banquette arrière
Par rapport à la 19 GTS, la 16 S offrait un becquet plus imposant avec deux phares additionnels
La 16 S ne faisait pas dans la discrétion avec un épais bouclier troué par une grosse sortie d'échappement et un imposant aileron
Le toit ouvrant optionnel offrait une belle luminosité à l'habitacle
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