Depuis la naissance de POA, la Citroën SM fut l'une des voitures les plus fréquemment évoquées. Et ce n'est pas fini avec le témoignage de Jean Louis qui roule au volant de cette voiture extraordinaire depuis plus de cinq ans.
Citroën SM : la meilleure voiture du monde ?
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Coupé
- Marque
- Citroën
- Année
- 1972
- Modèle
- SM
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, France
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Mercredi 17 décembre 2025
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
« Oubliez tout !» martelaient les vendeurs Citroën aux clients venus essayer une SM en ce début des années 70. Pourtant, il s’agissait souvent de conducteurs de DS qui savaient à quoi ils pouvaient s’attendre en matière de freinage brutal et de réactions de la suspension. Ils devaient d’abord assimiler cette direction à rappel asservi terriblement vivante dont l’économie de mouvements à basse allure exigeait un patient apprentissage. Après avoir digéré la conduite de sa voiture, roulé à fond sous la pluie et rafales de vent, avalé la nouvelle autoroute Paris-Lille à 200 de moyenne dans des conditions de confort et de sécurité ahurissantes, le conducteur d'une SM savait qu’il avait acheté la meilleure voiture du monde.
La SM de Jean Louis brun scarabée sortie fin 1971 est alimentée par carburateurs jugés plus fiables que l'injection à cause de l'usure du temps
Surtout par sa face avant toute en optiques, la SM ne ressemblait à aucune voiture de son temps
Le compte-tours électronique brille par son absence car il était en révision ce jour
Rêve de jeunesse
La SM était une vitrine du savoir-faire des idées les plus novatrices et les plus osées du vibrionnant bureau d’études de Citroën.
A l’époque de sa conception à la fin des sixties, ses créateurs pensaient que les grands de ce monde continueraient à de déplacer dans le futur en voiture sur autoroutes à vitesse libre à plus de 200 km/h de moyenne. Citroën n’imaginant pas qu’une restriction de vitesse viendrait limiter uniquement ce mode de déplacement en 1974 et que l’avion puis le TGV concurrenceraient bientôt ce mode de locomotion.
Jean Louis dont vous ne verrez pas le portrait par discrétion, évoque l'achat de sa SM. " Deux voitures me faisaient rêver pendant mes études d'ingénieur dans les années 70. La Berlinette Alpine et la Citroën SM. J'ai attendu l'âge de 50 ans pour acheter une Berlinette et l'année 2020 pour avoir une SM. J'ai cherché longtemps un modèle en bon état aidé par mon ami Marc qui en possède cinq. J'ai trouvé ce modèle à carburateurs 1972 déjà fiabilisé par rapport aux premières, couleur Brun Scarabée avec un moteur en échange standard qui avait 116 000 km. Elle avait été restaurée puis suivie par Regembeau qui l'avait chaussée de ses jantes en alliage remplaçant les roues optionnelles RR en résine Michelin que j'ai toujours en roue de secours ".
Tout a été dit et écrit sur la SM que j'ai traité dans de nombreux articles et 3 ou 4 bouquins. Rappelons qu'elle était animée par un moteur V6 de 2,7 l calé à 90 degrés en alliage léger d'origine Maserati extrapolé du V8 4,2 l délivrant sur les versions carburateurs 170 ch DIN (178 en injection). Si ce moteur était robuste, les premiers blocs souffrirent d’une maladie chronique de détente de chaînes de distribution et de joints de culasses défaillant qui ternirent sa réputation.
Mais, grâce à une aérodynamique soignée pour l’époque, elle pouvait débouler à 220 km/h, ce qui était bien en avalant les 1000 mètres en un peu plus de 30 secondes ce qui l'était moins.
Ses fabuleuses qualités dynamiques compensaient largement ces quelques faiblesses car sur route, cette voiture était invincible autant de jour comme de nuit, été comme hiver. Adhérence, confort, sécurité, freinage, fabuleux éclairage confié à une rampe de six phares dont deux directionnels, aucun véhicule ne pouvait rivaliser avec.
V6 2,7 l alimenté par 3 carburateurs est monté en position centrale avant très reculé vers l'habitacle.
6 phares à hauteur constante dont ceux du centre, des LP sont directionnels commandés par hydraulique
Superbe sellerie cuir restaurée. Les ceintures à enrouleurs ne sont pas d'origine
Superbe bruit avec les pots inox
Jean louis n'avait jamais piloté de SM avant de prendre son volant pour la ramener chez lui avec un long trajet de plusieurs centaines de kilomètres. " J'ai dû m'habituer à la pédale de frein champignon, éviter au début les écarts de direction, à son encombrement assez conséquent, ceci sans trop monter les régimes. Depuis, j'ai parcouru avec 10 000 km sans problème et je suis bluffé par ses qualités de confort, de tenue de route et de son bruit magnifique à hauts régimes surtout avec la ligne d'échappement en inox. Sans oublier le formidable éclairage directionnel la nuit et sa direction à laquelle je me suis bien habitué. Avec son volant, j'ai participé à des sorties du club Alpine et elle m'a étonné par son étonnante maniabilité sur petites routes en positions semi haute qui durcit sa suspension. Un régal ! C'est une voiture que je ne vendrai pas comme la Berlinette d'ailleurs car toutes les deux symbolisent les rêves de mes 20 ans".
Regembeau proposait des jantes en alliage léger au dessin s'inspirant des roues en résine Michelin RR
Grace à sa garde au sol variable comme la DS, la SM pouvait s'aventurer en chemin creux
Jamais plus jamais !
Après seulement 12 920 exemplaires produits et des ventes qui avaient sérieusement commencé à mollir dès 1972, la SM quitta notre vallée des larmes en mai 1975 suite à la décision de Peugeot qui avait repris, quelques mois plus tôt, la firme au double chevron exsangue.
Une fin tragique puisque les dernières carrosseries toujours construites par Chausson furent carrément ferraillées par Guy Ligier à Abrest qui monta les 140 derniers modèles. Tous ses amoureux savent que plus jamais un constructeur automobile ne construira une voiture comme la SM dont la destinée est superposable à celle de Concorde pensée à une époque où l’on croyait que rien et même pas Dieu ne pourraient arrêter le progrès.
Dessin ovoïde original des cadrans épaulés par ceux montés au centre
Grosse canule chromée grossissant visuellement la sortie des deux échappements
Il y a déjà 40 ans pour une gazette auto, j'essayais déjà une SM Citroën en version injection

L’avis des Petits Observateurs
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