Gaëtan réalise pour POA des essais auto « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant, parfois avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains, de la famille, des collègues... tout y passe. Aujourd’hui, il nous donne son avis sur la Renault 5 E-Tech Autonomie confort, équipée d'une batterie de 52 kWh et d'un moteur électrique de 150 ch.
Essai Renault 5 E-Tech : small is beautiful
Écrit par
Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Citadine
- Marque
- Renault
- Année
- 2025
- Modèle
- Renault 5
- emission
- Essais auto
- Tags
- Les Modernes, France
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Lundi 20 janvier 2025
Écrit par
Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement
Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.
S'il y a bien une voiture qui a marqué l'année 2024 en France, c'est bien la nouvelle Renault 5 E-Tech. Incontestablement, il se passe quelque chose avec cette voiture, quelque chose qui semble dépasser - de bien loin - le simple cercle du bagnolard, comme en témoigne le nombre incalculable de réactions observées pendant ces quelques jours à son volant : sourires, pouces levés, interpellations dans la rue... jamais une voiture, au cours de ma modeste carrière d'essayeur, n'avait autant attiré l'attention. Notons par ailleurs que le profil des personnes concernées était très varié : des hommes, des femmes, des plus jeunes, et des plus vieux. La Renault 5 serait-elle l'une de ces rares voitures universelles qui font consensus ? Avant de se laisser aller à toutes digressions supplémentaires, tentons d'abord de répondre à la question qui est souvent revenue pendant le week-end : le ramage est-il à la hauteur du plumage dans la vraie vie ? Nous avons fait 600km en famille pour répondre à cette question.
Lorsque je récupère ma Renault 5 E-Tech au parc presse de la marque, je prends quelques instants pour faire le tour de l'auto. Bien sûr, je l'ai déjà vue, notamment au dernier Mondial de l'auto, mais comme on le dit souvent sur POA, observer une voiture sur un salon et dans la rue, ce n'est pas la même chose.
Premier constat : le vert pop ! de notre modèle d'essai lui va comme un gant. Certes, cette couleur ne fait pas dans la discrétion, mais après tout, on n'est pas tous obligés de rouler en voiture grise. Deuxième constat : la Renault 5 paraît plus grande qu'elle ne l'est en réalité. Avec 3,92 m de long pour 1,77 m de large, la Renault 5 est beaucoup plus petite qu'une Clio, et s'aligne sur les dimensions d'une Mini. Pourtant, elle semble plus imposante que cette dernière : le design musclé (notamment au niveau des ailes, légèrement gonflées, en référence à la Renault 5 Turbo), ainsi que les porte-à-faux très courts, donnent l'impression d'une voiture "massive" et bien posée sur la route.
Bref, au-delà de son évidente "mignonnerie", la voiture semble nous promettre également que la conduite sera un moment ludique. Une malice qui s'exprime également par ce petit clin d'oeil que nous fait la Renault 5 E-Tech avec son phare gauche, lorsqu'on la déverrouille.
A l'intérieur, la Renault 5 continue son petit numéro de séduction. Si les références au modèle original sont bien présentes avec la présence de sièges "pétale" revisités, d'un tableau de bord rectangulaire, et d'une console "ondulée" face au passager avant, nous sommes bien dans une voiture de 2025 : le conducteur a sous les yeux un combiné de 10,1 pouces pour les informations de conduite, et un autre écran de la même taille pour les fonctions multimédia. Comme toutes les Renault récentes, celui-ci fait appel à Google Automotive pour son architecture dont on connaît désormais l'efficacité. L'ergonomie générale est bonne, et la Renault 5 E-Tech se prend facilement en main. Il n'y a guère que le levier de vitesse, situé sur la colonne de direction, qui nécessitera un peu d'habitude pour les néophytes : dans la précipitation, on aura parfois tendance à le confondre avec la commande des essuie-glaces.
Notre version d'essai Techno était équipée de jolis sièges en Jean, confortables, et offrant un bon maintien. Avec 3,92 m de long, pas de miracle au niveau de l'espace à bord, mais reconnaissons que celui-ci est bien optimisé : juste pour des adultes, l'habitabilité arrière est suffisante pour que des enfants puissent voyager confortablement. Idem pour le coffre, dont le volume est annoncé à 326 litres par la marque. C'est juste dans l'absolu, mais plutôt bon pour une voiture de cette taille, et suffisant pour un long week-end.
En ville
Les premiers kilomètres en ville se font facilement. Les dimensions mesurées permettent de se faufiler facilement, tandis que la réactivité du moteur électrique de 150 ch permet de facilement laisser sur place la plupart des automobilistes, quand cela est nécessaire. Une réactivité qui nécessite parfois le déclenchement de l'anti-patinage d'ailleurs ! La direction très directe permet une conduite ludique dans un confort assez bon. Typé plutôt ferme, celui-ci ne s'avère cependant jamais cassant. Le freinage est puissant et relativement facile à doser, mais certains regretteront l'absence de mode One-Pedal, ou de réglage de la régénération. Il faudra alors se contenter d'un mode "brake", plutôt bien calibré au demeurant. Bien évidemment, comme la plupart des voitures électriques, il est agréable de se déplacer en silence et sans aucune vibration, ce qui incite, au final, à adopter une conduite apaisée.
Sur route et autoroute
C'est probablement sur petites routes viroleuses que la Renault 5 E-Tech surprend le plus : très agile et bien suspendue, la petite française affiche un comportement presque sportif qui la rend très agréable à mener. La caisse est bien maintenue, et on enchaîne les virages avec le sourire. La voiture pivote de manière très incisive, qualité que l'on doit sûrement au train arrière multibras commun à sa cousine Alpine A290, un luxe très rare sur une citadine. Le confort est ferme, mais c'est au bénéfice du plaisir de conduite. Les sièges, très confortables, compensent en partie cette fermeté. Notre modèle d'essai bénéficiait du Pack advanced driving assist qui rassemblent toutes les aides à la conduite nécessaire à la conduite autonome de niveau 2. Le régulateur adaptatif s'est avéré efficace et sain dans ses réactions, mais le système de maintien dans la voie nous est apparu un peu moins bien calibré que sur le Renault Scenic E-Tech par exemple : s'il fait le job, il nous a semblé un peu moins précis que sur cette dernière. Pour finir sur les aides à la conduite, notons que l'assistance au parking offre beaucoup de précision, même si l'on regrettera la résolution de la caméra de recul, en deçà de ce que propose la concurrence.
Sur autoroute, la Renault 5 E-Tech se montre également à son aise. Même si son statut de citadine fait que cela n'est pas forcément le terrain où on l'attend le plus, elle se montre stable, rassurante, et relativement silencieuse, malgré quelques bruits d'air au niveau des montants de fenêtres. On peut même dire que la petite française donne le sentiment d'être au volant d'une voiture du segment supérieur. Les 150 ch sont par ailleurs suffisants pour offrir des reprises sécurisantes, même à haute vitesse. Le planificateur d'itinéraire se veut rassurant et facile à utiliser, même s'il m'a semblé parfois très pessimiste sur ses projections de pourcentage de batterie à destination. Vous me direz... c'est mieux que l'inverse !
Autonomie et recharge : le chaud...et le froid !
Equipée d'une batterie de 52 kWh brute, notre Renault 5 E-Tech annonce une autonomie WLTP de 411 km. Comme la plupart de ses concurrentes, ce sont des chiffres qui ne sont atteignables que dans des conditions optimales, difficiles à reproduire dans la vraie vie. Sur ce terrain, notre petite star française a montré plusieurs visages, en fonction des conditions d'utilisation de notre essai, réalisé il est vrai dans des températures qui ont rarement excédé les 3°. En ville, nous avons réussi à obtenir des consommations sous les 15 kWh au 100 km, ce qui, sans que cela soit exceptionnel, permet déjà une autonomie du quotidien supérieure à 300 km. A n'en pas douter, des températures plus clémentes auraient favorisé une meilleure efficacité énergétique, et donc une meilleure autonomie.
Sur un long trajet autoroutier, également réalisé dans des conditions difficiles (températures proches de 0°, 4 personnes dans la voiture, et coffre bien chargé), la Renault 5 E-Tech a plus souffert. Il nous a été difficile de descendre sous les 25 kWh au 100 km, ce qui est élevé pour une citadine. Cependant, là-encore, il est difficile de tirer des conclusions définitives sur son véritable potentiel, compte tenu des conditions.
En ce qui concerne la recharge, la Renault 5 E-Tech promet une recharge en pic à 100 kW sur les bornes en courant continu, c'est-à-dire celles que l'on retrouve sur toutes les aires d'autoroutes de France. Là aussi, notre petite citadine a soufflé le chaud et le froid. Après une étape de plus de 150 km, et donc avec une batterie bien chaude, notre R5 a expédié le 15-80% en une petite demi-heure, ce qui est conforme à la promesse du constructeur, et dans la norme du marché. Cependant, le lendemain, une autre recharge, réalisée au petit matin, une nouvelle fois dans des températures glaciales, s'est soldé par un temps de recharge bien supérieur. Cette forte sensibilité au froid n'est pas un problème pour celui qui charge à domicile pendant la nuit, mais c'est un paramètre qu'il faudra savoir gérer si ce n'est pas le cas : un bon préchauffage sera nécessaire pour optimiser la charge.
Conclusion
Ne tournons pas autour du pot, Renault a réussi un petit coup de maître avec cette nouvelle Renault 5 E-Tech. Séduisante, fun à conduire, fabriquée en France, nous avons là une citadine accomplie qui a, en plus de son évidente charge émotionnelle, toutes les cartes en main pour s'imposer. Si elle est parfaitement capable d'affronter de longs trajets, on aurait aimé toute de même une batterie un peu plus conséquente (ou au moins une meilleure gestion thermique de sa batterie, gage d'efficience) pour parfaire sa polyvalence. Ce qui est sûr, c'est que les premiers chiffres de vente annoncés par le constructeur semblent confirmer ce fort intérêt observé dans la rue. La Mini a trouvé à qui parler. La référence à la Mini n'est d'ailleurs pas fortuite, car le Renault 5 E-Tech, dans cette version Techno Autonomie Confort, demande un chèque 31 490 euros, ce qui peut sembler élevé pour une citadine. Cependant, sa concurrente anglo-germanique a prouvé qu'il y avait un vrai marché pour ce genre de citadines "chics". Pour une Renault 5 plus "populaire", il faut se tourner vers la version 120 ch Autonomie Urbaine, dont le prix début à 25 990 euros. Une version d'accès 95 ch arrive bientôt également.
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L’avis des Petits Observateurs
1 commentaire au sujet de « Essai Renault 5 E-Tech : small is beautiful »
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Comment faire passer la pilule d’une autonomie « moyenne », d’un confort un peu trop sacrifié à une tenue de route presque trop sportive, d’un espace au jambes (et pieds) un peu mesuré à l’arrière ? Un look craquant !
Espérons que cela ne va pas faire le même « pschit » que la Fiat 500E… 😬
Lundi 20 janvier 2025 à 23h15