Dernier modèle de la doyenne des marques française, la Panhard 24 a été produite de fin 1963 à 1967 sous deux carrosseries différentes. La 24 CT déjà évoquée sur POA et en version allongée baptisée BT
Panhard 24 BT : regrets éternels....
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Coupé
- Marque
- Panhard
- Année
- 1964
- Modèle
- 24
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, France
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Mardi 18 mai 2021
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Le coûteux lancement de la Dyna Z en 1953, contraignit Panhard à chercher à se rapprocher de Citroën en 1955. Mauvais plan. Si la marque au double chevron assura sa survie financière, elle ne lui permit pas de lancer son 4 cylindres à plat en X plus ambitieux que son 850 cm3 flat-twin, ni une berline milieu de gamme jugée trop proche de sa future Type F qui finalement ne sortit pas. Panhard put seulement produire un coupé extrapolé de la berline 17 ne concurrençant pas Citroën. Il vit le jour en juillet 1963 sous le nom de 24 rappelant les victoires de catégorie de la marque au Mans. Pour tenter d'élargir ses ventes trop étroites, fin 1964, Panhard en dériva une version allongée de 25 cm pouvant accueillir 4 personnes, comme celle d'Antony.
Recouverte de poussière
La 24 BT est sa première voiture de collection. " En 2000, J'habitais dans un immeuble où dans le parking du sous-sol, il y avait cette 24 BT. Recouverte d'une belle couche de poussière, elle ne roulait plus depuis 12 ans. Elle appartenait à un voisin qui ne voulait pas la vendre malgré mes demandes répétées. Pourquoi une 24 BT ? J'aimais sa ligne, son tableau de bord et le nom de Panhard qui symbolisait pour moi la course et les victoires des D.B Panhard au Mans. Je préférais une voiture à refroidissement par air et sans joint de culasse après en avoir beaucoup claqués sur la 4 CV de ma jeunesse".
A force d'insister, son voisin se résout enfin à lui vendre une somme très raisonnable. Antony installe une batterie neuve, change les bougies et après 12 ans de silence, la Panpan redémarre. " C'était une première main achetée en 1965 et elle affichait 90 000 km à son compteur. Elle était dans son état d'origine. Seule la peinture avait été refaite 18 ans avant, ai-je appris plus tard" raconte Antony.
25 centimètres de plus
Certains trouvent qu'avec 4,49 m, la BT plus élancée est plus réussie que la 24 CT longue 4,24 m alors que d'autres pensent le contraire. Néanmoins, tous son unanimes à reconnaître que son dessin est un petit chef d'œuvre signé Louis Bionier et René Ducassous. Sa silhouette tendue très réussie se distinguait par ses flèches d'acier reliant le pavillon aux flancs assurant une excellente visibilité et rigidité. Il. L'habitacle encore plus novateur que l'extérieur, offrait de confortables sièges réglables dans tous les sens, un chauffage avant et arrière et surtout une magnifique planche de bord constellée de cadrans sur la version sportive à moteur Tigre c'est à dire CT et BT. Les 24 C et B offraient avec un moteur moins poussé (42 ch DIN) lié à une présentation moins sportive.
Nous touchons le principal point faible de la 24 avec son petit 850 cm3 flat-twin refroidi par air qui accusait déjà une conception âgée d'une vingtaine d'années. Un moteur à la conception originale et certes puissant pour sa cylindrée puisque dans la BT, il annonçait 50 ch DIN. Il est évident qu'une silhouette aussi suggestive aurait mérité le 4 cylindres que Citroën refusa. Dommage car en bonne traction avant, la 24 offrait une bienveillante tenue route et un confort remarquable pour une voiture de sa cylindrée.
6 litres aux 100
La BT d'Antony n'est pas en état concours, loin de là. Mais pour une voiture âgée de plus de 55 ans, elle se tient encore bien. Il a fait peu de réparations et n'a fait refaire que la sellerie dans la couleur du skaï d'origine et les tapis de sol. " J'aime sa position de conduite. Nous avons fait un parcours de 1300 km avec dans des conditions dans d'excellente condition de confort. Sur autoroute, elle a consommé seulement 6 litres aux 100. Au chapitre des défauts, la direction est un peu dure et malgré ses freins à disque, le freinage est moyen avec une pédale trop dure et des freins qui collent après arrêt". Il adore la sonorité si particulière de sa Panhard que son épouse juge trop bruyante" Comme il est un peu sourd, il l'entend moins " précise-telle avec le sourire.
En revanche, il se plaint de sa tenue de route sous la pluie, ce qui m'a étonné car c'était l'une principales qualités de la 24. J'ai compris lorsque j'ai inspecté ses Michelin ZX qui ont été fabriqués en.... 1977. Ceci expliquant cela. Heureusement, il ne l'utilise plus que pour les petites sorties du club auto de Sanguinet Véhicules d'Antan. Pas question de la vendre. Sa 24 BT le rend heureux.
148 km/h
Grace à sa silhouette profilée et des rapports assez longs, la BT frôlait les 148 km/h contre environ 155 km/h pour la CT. Vélocité unique pour une 850 cm3 qu'elle payait par un manque de reprises compensées par une faible consommation de carburant. N'oublions pas qu'avec sa carrosserie sous traitée chez Chausson, la BT était chère à 11 900 francs en 1965, comparée à une Peugeot 404 1600 Super Luxe intérieur cuir ou une Citroën ID Luxe.
Malgré leur longueur, les B et BT n'offraient tout de même pas l'accessibilité ni l'habitabilité d'une véritable berline. Elles permirent néanmoins d'accroître la production de la 24 puisque 12 848 furent produites contre plus de 16 000 24 C et CT en 4 ans sur un total de 28 651. Face aux ventes qui s'étaient écroulées, Citroën décida de l'arrêter en juillet 1967 entraînant la disparition de la doyenne des marques en tant que constructeur automobile. Quel gâchis !
Les Panhard 24 se particularisaient par leur silhouette originale aux lignes tendues faisant appel à un bourrelet de caisse inspirés par les Chevrolet Corvair
La 24 BT d'Antony de couleur prune est un millésime 1965, première année de production de ce modèle qui comptait désormais 4 freins à disque (double étriers à l'avant)
La BT allongée au niveau de la custode arrière (4,49 m) mesurait 25 cm de plus que la CT et 2 cm de plus en hauteur avec 1,24 m
La planche de bord très flatteuse de la version sportive à moteur Tigre accueillait de nombreux cadrans
La banquette arrière confortable pouvait accueillir deux adultes mais l'accessibilité restait celle d'un coupé. A droite, on aperçoit le conduit de chauffage des places arrière
Un feux rouge s'allumait lorsque la porte était ouverte. Classe !
Distributeur rotatif de chauffage qui permet même de chauffer le pavillon.
Très beaux feux rouges ceinturant la carrosserie. BT signifiait berline Tigre contre coach Tigre pour la CT
En porte à faux, le petit Flat-twin type M8S de 850 cm3 refroidi par air dont on devine la turbine de refroidissement à droite et le volumineux tranquillisateur d'air au dessus du moteur
La BT est la première voiture de collection d'Antony achetée en 2000 à l'un de ses voisins parisiens
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Quelle berline de luxe pour moins de 10 000 € ?
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