Mini Cooper S Cabriolet : Mini fait de la résistance

Alors que l'industrie automobile européenne, sous pression, délaisse de plus en plus les voitures "plaisir" pour favoriser les modèles à fort potentiel de ventes, certains rares constructeurs font de la résistance, et se permettent encore d'investir dans de petits marchés de niche. Parmi ces constructeurs, il y a Mini, comme en témoigne l'arrivée sur le marché de cette nouvelle Mini Cooper Cabriolet, qui semble cultiver, avec une certain panache, un réel esprit de contradiction : quatre-cylindres 2.0 l Turbo sans même une petite micro-hybridation, aspects pratiques totalement négligés, une conduite orientée vers le plaisir et pas le confort, ainsi que des tarifs assumés. Si l'on prend soin de regarder attentivement le marché, ce genre d'auto se fait rare, si l'on met bien sûr de coté les marques de Luxe. Une bonne raison de plus de l'essayer, alors que les soleil a enfin accepté de pointer le bout de son nez.

Mais le clou du spectacle est assurément cet écran OLED circulaire de 24 cm de diamètre, qui trône fièrement au milieu du tableau de bord. Comme nous l'avions déjà constaté au volant des autres modèles de la gamme Mini, celui-ci offre une résolution impressionnante et une fluidité parfaite. L'ergonomie des menus est cependant peu intuitive, mais on finit par s'y faire. Heureusement d'ailleurs, car la très grande majorité des commandes passent par cet écran, si ce n'est quelques raccourcis physiques, situés sur un panneau de commande juste en-dessous. C'est ici par ailleurs qu'on pourra choisir "l'expérience" de conduite souhaitée, qui influera sur les paramètres de conduite et l'ambiance intérieure : Go Kart, Green, Core, Vivid, et Timeless. Notez que l'expérience Go Kart change radicalement le ressenti de la voiture, mais on y reviendra plus tard...

On terminera ce chapitre en rappelant, si tant est que cela soit réellement nécessaire, que l'habitabilité n'est clairement pas le point fort de la Mini cabriolet. Cependant, des enfants pourront voyager à l'arrière, dans un confort certes sommaire : l'espace aux genoux est très limité, et le dossier de la banquette très vertical. Pas de miracle non plus pour le coffre, qui peut emporter 215 litres capote fermée, et 160 litres, capote ouverte. Suffisant pour les courses quotidiennes ou pour un petit week-end, mais pas plus.

On se consolera aussi en ayant la possibilité, dès que le soleil daigne se montrer, de pouvoir décapoter en seulement 18 secondes, manoeuvre possible même en roulant, sous les 30 km/h. On apprécie également le mode découvrable, très pratique, qui permet d'ouvrir le toit sur 40 cm, tel un toit ouvrant, et cela, à n'importe quelle vitesse. Notons que l'insonorisation de la capote nous a semblé tout à fait correct, comme nous avons pu le constater sur route.

Sur route

C'est évidemment sur route que notre Mini Cooper S Cabriolet offre son plein potentiel. Agile, précise, et puissante, la conduite de la petite puce anglaise donne le sourire, en offrant des sensations finalement devenues assez rares, encore plus lorsqu'on roule décapoté. Bien sûr, le fermeté des suspensions se confirme sur route, mais tout cela participe aux sensations de conduite. En mode normal (Core), le moteur offre déjà de bonnes sensations, bien accompagné par la boîte de vitesse DKG7 qui fait son travail sans broncher. Mais c'est réellement en activant le mode Go Kart qu'on découvre réellement le vrai potentiel de "machine à sensations" de cette Mini : le moteur semble prendre 30 chevaux de plus, la boîte exécute le passage des rapports plus rapidement, tout en gratifiant le conducteur de rétrogradages bien sentis. Le bruit du moteur, un peu timide en mode normal, prend de la voix, grâce à un système d'amplification du système hi-fi. Un brin artificiel, mais assez jouissif au final. Seul bémol, on aurait aimé bénéficier de palettes au volant pour une conduite encore plus engagée, mais cela est malheureusement réservé à la sulfureuse version JCW qui développe 231 ch.

Sur autoroute, pas forcément le terrain le plus adapté à ce genre de voiture, la Mini Cooper S Cabriolet s'est montrée rassurante, car stable et dotée d'aides à la conduite très bien calibrées, dans la grande tradition du groupe BMW. Si le confort n'est toujours pas sa qualité première sur ce terrain, on notera tout de même une insonorisation acceptable, qui permet de voyager dans un confort auditif tout à fait correct.

On achète ou on n'achète pas ?

A-t-on réellement besoin d'une Mini Cooper S Cabriolet dans la vie ? D'un point de vue purement rationnel, probablement pas. Cependant, on salue l'initiative de Mini de continuer à la faire vivre, car elle incarne plus que jamais une certaine idée du plaisir automobile, celui qui prend le pas sur toute autre considération. Un plaisir qui se mérite : si la gamme de la Cooper S commence à 36 800 euros, notre version d'essai full options s'échange contre 44 160 euros, sans compter le malus. En étant un peu raisonnable, on pourra porter son attention sur la version Cooper C, qui offre déjà 163 ch, et dont le prix commence à 33 450 euros. Un choix avisé sur le catalogue d'options permettra alors de maintenir la note à un niveau "acceptable".