Dans cette version E-Tense de 360 chevaux, la DS 9 se présente comme l’un des fleurons de l’industrie automobile française. Cela valait bien un essai longue distance afin de voir si la promesse était tenue.
Essai DS 9 E-Tense 4x4 360 : Ode à la berline française
Écrit par
Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Berline
- Marque
- DS
- Année
- 2022
- Modèle
- DS9
- emission
- Essais auto
- Tags
- Les Modernes, France
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Jeudi 2 juin 2022
Écrit par
Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement
Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.
Mercredi 25 mai, 21h30. Je progresse difficilement sur l’A10, englué dans les premiers bouchons du week-end de l’Ascension. Le GPS annonce près de 4H de trajet pour parcourir une distance qui devrait normalement être avalée en 2H30. J’oscille alors entre frustration et satisfaction : frustration, car les bouchons sont très souvent une épreuve pour les nerfs. Satisfaction, car quitte à être coincé à 30 km/h sur une autoroute, autant l’être dans une voiture très confortable, offrant une multitude de petites observations.
C’est donc au milieu du chaos que je profite sereinement du programme de massage « lombaires » intégré à mes magnifiques sièges en cuir bracelet « Opera noir basalte », dont l’odeur envahit tout l’habitacle. On pourrait croire que tout cela n'est que de l’ordre du gadget. Il n’en est rien : l’essayer, c’est l’adopter. Les passagers qui m’accompagnent pourront aussi le confirmer, les sièges arrières étant également massants. On notera aussi le moelleux des assises qui, à défaut d’offrir beaucoup de maintien latéral, offrent un confort royal. Les places arrières, très accueillantes, profitent d’un empattement allongé de 11 cm par rapport à la Peugeot 508, avec laquelle notre DS 9 partage de nombreux éléments techniques. La qualité des matériaux est de très bonne facture, tout comme l’assemblage.
L’ergonomie est typiquement DS : un peu déroutante au début, pas toujours optimale à l'usage, mais on s'y fait. C’est peut-être ça le charme des voitures qui revendiquent leur différence pour sortir de la mêlée. En termes de style, c’est « un peu chargé » pour certains, « très classe » pour d’autres. Ces retours valent également pour l’extérieur de la voiture.
Ce qui est sûr, c'est que la DS 9 ne laisse pas indifférent, comme en témoignent les nombreuses réactions collectées tout au long du week-end. A commencer par celles de mes compères Renaud et Julien, que j'ai pu croiser à Brive lors de leur essai de la Citroën C5X. Julien y est allé d'un "elle est vraiment super belle cette caisse" tandis que Renaud, alors aveuglé par son enthousiasme pour la cousine de chez Citroën, lui a reconnu une certaine "stature".
Pour ma part, je trouve la ligne très élégante, même si je ne suis pas totalement fan du chrome à outrance. La calandre proposée sur la DS 4 me paraît plus équilibrée sur ce point. Enfin, la peinture de notre exemplaire, qui répond au doux nom de Crystal Pearl, est magnifique.
Silence Monacal
Revenons sur la route. Régulateur adaptatif activé, la voiture progresse toute seule dans les bouchons, dans un silence étonnant, ce qui participe grandement au sentiment de sérénité qui règne à bord. Il n'y a guère que l'alerte vigilance, qui a tendance à prendre son travail un peu trop au sérieux, pour venir troubler notre quiétude, avec ses remontrances sonores. Le silence de marche, dans ces conditions de roulage, est également favorisé par l’électrique qui prend très souvent le relai. Je me dis que c’est probablement le bon moment pour tester la HiFi FOCAL Electra, une option facturée à 1200 euros.
Si le son est tout à fait honorable, Il ne m'a pas semblé offrir la profondeur sonore dont on peut profiter chez certains concurrents. L’autre déception vient du système multimédia embarqué qui manque de réactivité, tout en souffrant d’une ergonomie peu intuitive. C'est peut-être là le seul vrai défaut objectif de la DS 9 d'ailleurs. Certes, ce n'est pas forcément bloquant pour tout le monde, mais on regrette que la DS 9 n’ait pas pu bénéficier de la nouvelle interface inaugurée par la DS 4 récemment commercialisée.
La GT à la française
Après 1H30 de pare-chocs contre pare-chocs, la route se fluidifie et nous pouvons enfin exploiter le potentiel de cette DS 9. Dès la première barrière de péage passée, j’écrase l'accélérateur : les 360 chevaux vous propulsent comme une balle jusqu’à 130 km/h, mais toujours avec une douceur typique des produits DS. La lecture de la fiche technique s’impose alors : le 0 à 100 km/h est donné pour 5,6 s, un chiffre de voiture de sport qui semble tout à fait réaliste. Pour afficher de telles performances, la DS 9 fait appel au bien connu 1,6 l PureTech de 200 ch, associé à deux moteurs électriques de 110 ch et 113 ch, le tout géré par la boîte EAT8, également bien connue des productions Stellantis. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, Il s’agit de la même motorisation que la redoutable Peugeot 508 PSE.
Plus que les 360 ch, on remarquera le couple de 520 nm qui offre de la ressource à tous les étages. Les dépassements ne sont qu’une simple formalité, ce qui profite également au confort général. Si elle n’est pas la plus rapide du marché, la boîte de vitesse fait son travail en douceur et orchestre parfaitement les transitions thermique/électrique de l’ensemble.
Si cette DS 9 est fabriquée en Chine - ce qui n’a pas manqué de faire parler lors de sa commercialisation - elle est éminemment française dans sa conception : le savoir-faire des ingénieurs du groupe en termes de mise au point est bien là. Pensée pour être une vraie GT, la synthèse confort/efficacité de cette auto est une réussite. Certes beaucoup plus ferme que les versions E-Tense 225 et 250, la DS 4x4 360 perd en moelleux de ce qu’elle gagne en agilité et en stabilité, tout en préservant une filtration soyeuse fidèle à ce qu’on attend d’une grande berline. La suspension pilotée DS Active Scan Suspension, livrée d’office, fait son travail.
Pour le reste, c’est du billard. Le centre de gravité situé très bas, vertu typique des berlines, est ici renforcé par la présence des lourdes batteries, ce qui rend la voiture bien ancrée sur la route. Un vrai bonheur, notamment sur autoroute, encore plus quand on est habitué à conduire un SUV. C’est presque comme redécouvrir la conduite.
Malgré son poids de 1 909 kg, le sentiment de lourdeur est très bien contenu. Sur les petites routes secondaires m’amenant à ma destination, la DS 9 s’est révélée précise, agile, rassurante, tant qu’on ne flirte pas trop avec les limites de la physique. Mode sport activé, la direction offre une bonne consistance, et le châssis permet des vitesses de passage en virage assez impressionnantes pour une telle masse. Enfin, la présence des 4 roues motrices est également un atout dans ces conditions, assurant une motricité à toute épreuve, notamment en cas de forte accélération en sortie de virage. Le freinage, renforcé par rapport aux autres versions, est à l’avenant, puissant et facilement dosable.
Presque raisonnable à l’usage
Lorsque j’ai récupéré la voiture, la batterie de 11,9 kWh était chargée à 100%. Cette capacité de stockage permet d’accomplir, dans la vraie vie, environ 40 km en 100% électrique. Batterie pleine, le mode hybride m’a permis de relever une consommation de 3,6l au 100 km sur un trajet urbain et péri-urbain de plus de 60 km. Ce trajet sera aussi l’occasion pour moi de vérifier le très bon rayon de braquage de l’auto, qui aide beaucoup à se mouvoir dans un environnement pas très favorable à une voiture de 4,93 m de long.
Autre bonne surprise, la consommation affichée au terme d’un trajet autoroutier de plusieurs centaines de kilomètres, réalisé batterie vide. A l’aller, l’ordinateur de bord affichait un joli 7,0l au 100 km. Une consommation à mettre au crédit des nombreux bouchons et ralentissements connus pendant le trajet, conditions qui favorisent la recharge de la batterie grâce au freinage régénératif, et donc le roulage en électrique à basse vitesse.
Le retour, qui s’est également effectué batterie vide, mais sur une autoroute dégagée avec le régulateur à 130 km/h, s’est soldé par une consommation de 7,8l au 100 km. Un score plus qu'honorable compte tenu du poids et la puissance de l'ensemble.
Cela permettra peut-être de relativiser la faible contenance du réservoir de 42 l qui limitera l’autonomie à environ 500 km dans de telles conditions. Cela semble incongru pour une grande routière, mais c’est la règle parmi les véhicules hybride-rechargeables pour le moment. Et comme toujours avec ce type de motorisation, il convient de la recharger le plus souvent possible pour bénéficier un maximum de ses avantages. Précisons d'ailleurs que la DS 9 embarque un chargeur de 7,4 kW qui permet une recharge totale en 2h environ sur une borne adaptée.
Un petit supplément d’âme
Accessible à 70 400 euros sans options, notre modèle d’essai richement équipé s’échange contre la coquette somme de 81 250 euros. Un tarif certes pas accessible à tout le monde, mais qui pose surtout une question : la DS 9 E-Tense 4x4 360 a-t-elle les qualités pour faire face aux redoutables concurrentes allemandes que sont les BMW Série 5, Audi A6, ou Mercedes Classe E ? Objectivement, la réponse est oui, notamment si l’on se focalise sur ses qualités routières de premier ordre, son confort de très haut niveau, sa très belle finition intérieure, et un rapport prix/équipement qui lui est favorable. Il n’y guère que la partie « techno » qui reste encore un cran en dessous, ce qui pourra rebuter les plus geeks d’entre nous. Mais ne boudons pas notre plaisir. Au-delà de ses qualités objectives, cette DS 9 apporte un petit supplément d’âme à un segment plutôt axé sur le conservatisme, ce qui ne peut que nous réjouir chez POA. Vive la berline française !
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6 commentaires au sujet de « Essai DS 9 E-Tense 4x4 360 : Ode à la berline française »
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Article remarquablement bien écrit d'une plume légère et enjouée, avec ce qu'il faut d'informations et une bonne contextualisation.......au sujet d'une voiture qui ne semble pas amener beaucoup de renouveau au monde de l'auto, à part peut être se faire masser les rouleaux dans les embouteillages. Ça changera des doigts dans le nez, même si ça n'empêche pas😉
Jeudi 2 juin 2022 à 17h10
En réponse à Chapman L
Je vous confirme que l'un n'empêche pas l'autre :-). Merci beaucoup pour votre sympathique commentaire. GoPOA. Gaëtan
Vendredi 3 juin 2022 à 17h22
"Ode à la berline française" Pour une berline conçue pour le marché chinois (berline statutaire à long empatement), fabriquée en Chine, vous vous emballez cher Gaëtan ! Elle fait plus Tang (la boisson en poudre goût orange des années 70, pas la célèbre famille chinoise...) qu'Oasis de Carlos (la boisson fruitée du tirelipimponesque chanteur, pas le refuge du narco-trafiquant...).
Pourtant notre galaxiant constructeur américano-(tiens, encore une boisson) franco-italien sait faire du français, fabriqué en France voire en Europe sur des segments moins rémunérateurs (DS4 à Russelsheim, DS3 Crossback à Poissy, DS7 à Mulhouse (et Shenzen, certes...).
Je préfère avec cette motorisation, la philosophie plus sportive de sa cousine sochalienne.
Il n'en reste pas moins que votre prose, cher Gaëtan, m'a pourtant tenue en haleine jusqu'au bout. Ce doit être cela le génie français...
Jeudi 2 juin 2022 à 21h42
En réponse à Fred G
Merci beaucoup Fred ! Pour ce qui est du titre, il est en effet un brin provocateur, mais je l'assume. Je souhaitais réhabiliter cette voiture qui, à mon sens, a été injustement traitée dans les médias, et qui gagne à être connue. Effectivement, le made in China peut paraître dissonant pour une marque qui revendique l'esprit français, mais il faut se souvenir que cette voiture a été conçue pour le marché chinois. Produire au plus près de sa zone de chalandise est un choix selon moi tout à fait entendable d'un point de vue industriel. Ce qui est différent d'une délocalisation sauvage pour réduire massivement les coûts. Tout ça pour dire que, finalement, le seul vrai choix à interroger, c'est peut-être celui de l'avoir commercialisée en Europe :-) Amicalement, Gaëtan.
Vendredi 3 juin 2022 à 17h36
J en ai vu une sur Compiegne. C est vrai que c est elegant et que sa a une presence.
Mais pas une presence comme un gros GLE amg, non une belle presence.
Mais bon ca se vendra au compte goutte. Ca pense qu allemand. Et puis aucun diesel...
Jeudi 2 juin 2022 à 21h57
“une question : la DS 9 E-Tense 4x4 360 a-t-elle les qualités pour faire face aux redoutables concurrentes allemandes que sont les BMW Série 5, Audi A6, ou Mercedes Classe E ? Objectivement, la réponse est oui,”
Voilà ce que vous écrivez…..
Ma modeste réponse est “non”.
Et je souhaite que cette voiture se plante misérablement.
À quel cadre très bien rémunéré allez vous faire croire qu’elle est en mesure , à plus de 70000 euros de concurrencer Mercedes, BMW ou Audi ?
Comment lui faire avaler que sa voiture, fabriquée en chine va pouvoir lui apporter le “ statut “( tout critiquable soit-il) qu'il recherche?
Je souhaite en tous cas personnellement que ce type de “ maquillage Franco/ chinois boive le bouillon et se ridiculise sur le marché européen.
Pour le marché chinois, c’est une autre affaire, longue vie à cette belle voiture, au pays du soleil levant.
Mardi 28 juin 2022 à 23h15