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Essai BMW 320e Touring : la dernière vraie BMW ?

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

Gaëtan réalise pour POA des essais « dans la vraie vie ». Il prend une voiture quelques jours, et il part à son volant avec femme et enfants. Ville, route, week-end, points de vue des copains ou de la famille. Tout passe. Cette fois, c’est la BMW 320e Touring, animée par la motorisation d'accès PHEV de la Série 3, qui l’emmène en week-end. Verdict.

 

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  • Type de véhicule
  • Break

Jeudi 18 mai 2023


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Photo Gaétan

Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Vendredi 5 mai, 11H, Montigny-le-Bretonneux. Je vais vous faire une petite confidence, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas conduit une BMW « moderne ». La dernière fois que cela était arrivé, les voitures de la marque bavaroise utilisaient encore leurs fameux compteurs à aiguilles blanches sur fond noir. Ces derniers, en plus d’avoir grandement contribués à la légende de la marque sur ces quarante dernières années, ont incontestablement nourri chez moi une véritable madeleine de Proust automobile. C’est aussi pour cela que j’en avais beaucoup voulu à BMW lorsque ces derniers avaient commencé à disparaître de la gamme. Et c'est peut-être aussi pour ça, entre autres bien sûr, que je prends autant de plaisir à conduire mon E30, véritable machine à voyager dans le temps. 

Mais vivre dans le passé, c'est bien joli, mais cela a aussi ses limites. C’est donc avec circonspection, mais non sans une certaine émotion, que je prends place pour la première fois dans cette 320e Touring qui m’attend au siège de BMW France. Avec quelques questions hautement existentielles dans la tête : est-ce une vraie BMW ? vais-je retrouver ce feeling si particulier ? l’ADN de la marque est-il préservé quand il s'agit d'une motorisation hybride ?

La première installation à son volant a vite dissipé certaines de mes interrogations : petit volant à jante épaisse, position de conduite très basse et un peu allongée, et un sentiment immédiat d’être en contrôle, même à l’arrêt. Ça se présente bien.

Sous mes yeux, je découvre la grande dalle incurvée récupérée de la BMW i4, constituée de 2 écrans. Celui en face du conducteur propose les informations de conduite, quand celui de droite propose tout ce qui est lié au multimédia et aux différents réglages de la voiture.

Si j'ai bel et bien perdu mes compteurs adorés, l’effet « wahou » est bien là, il faut le reconnaître, tout comme la réactivité de l’ensemble d'ailleurs. Mais il faut du temps pour s’y retrouver, notamment en ce qui concerne l’écran installé sous les yeux du conducteur : les informations y sont très nombreuses. 

BMW 320e Touring

Le reste de l’habitacle est à la hauteur de ce que l'on est en droit d’attendre d’une BMW : sérieusement assemblé, et avec des matériaux de qualité. Dans sa finition M Sport, notre modèle d’essai affiche une sportivité certaine, avec des boucliers spécifiques, et des jantes de 19 pouces. A quelques détails près, on pourrait presque se croire devant une M3. Idem à l’intérieur avec ses sièges sport en alcantara/similicuir, et ses placages en aluminium brossé, qui vous mettent tout de suite dans une ambiance très... bavaroise.

La BMW des papas

Cette version Touring se prête assez bien au jeu de la famille. L’habitacle offre un espace satisfaisant, sans être impressionnant si l'on prend en considération les dimensions déjà généreuses de notre break : 4,71 m. Même constat pour le coffre, amputé de 90 litres par rapport aux versions thermiques, qui offre 410 litres de contenance. Suffisant, mais pas énorme, compte tenu de la vocation familiale de la voiture.

Pour le reste, la surface vitrée est suffisamment généreuse pour ne pas se sentir engoncé (c'est encore plus vrai avec le toit panoramique ouvrant qui équipait notre modèle d’essai) et on peut même bénéficier, en option, de rideaux occultants sur les vitres latérales arrières, comme à la bonne vieille époque des monospaces. 

Une vraie alternative au diesel

Il est temps de prendre la route. Au démarrage, batterie chargée à 100%, notre BMW 320e Touring s’élance par la seule force de l’électrique, en douceur, et dans un silence de cathédrale, qui vous donnerait presque envie de chuchoter, de peur de le perturber. De nombreux kilomètres effectués sur autoroute confirmeront plus tard la très bonne insonorisation de l’habitacle. Le moteur électrique, quant à lui, permet des démarrages réactifs, et offre une puissance suffisante pour un usage urbain et périurbain. 

Surtout, nous avons réussi à réaliser 60 km en électrique avant que le moteur thermique se réveille, sur une trajet majoritairement constitué de route à 110 km/h et de périphérique parisien, et sans effort d'éco-conduite particulier. C’est un excellent résultat compte tenu de la taille de la batterie qui est, elle, tout juste dans la moyenne. Intéressant pour les trajets quotidiens donc.

Rappelons que nous évoluons à bord de la version « d’accès » des motorisations PHEV de la série 3. Au programme, le conducteur bénéficie d’une puissance cumulée de 204 chevaux, obtenue de l’association d’un 2.0l turbo de 163 chevaux et d’un moteur électrique de 109 ch. La batterie offre une capacité de 12kWh (11,15 kWh utile). La boîte automatique à 8 rapports passe cette puissance uniquement au roues arrières, la transmission intégrale xDrive étant également disponible sur cette version Touring.

Si la priorité est donnée à la douceur et à la fluidité, ce que cette BMW offre avec un certain raffinement, les performances sont également d’un bon niveau, malgré son statut de motorisation "d'accès". Le 0 à 100 km/h annoncé en 7,6 s est tout à fait crédible, et cette motorisation offre toujours une belle marge de puissance en toutes circonstances. Clairement, les 204 chevaux de cette BMW sont bien présents, voire plus que chez certaines motorisations hybrides concurrentes de puissance supérieure.

BMW 320e Touring

Mais là où notre BMW nous a vraiment épatés, c’est au niveau de son efficience lorsque la batterie est vide. Un Paris-Caen réalisé majoritairement à 130 km/h avec batteries vides s’est soldé par une consommation de 6,7l/100km. Certes, une version diesel aurait fait mieux, mais c’est un score notable pour un break de 1845 kg, qui tourne au sans-plomb, avec 4 personnes à bord, et un coffre rempli au maximum.

Surtout, notre trajet retour, abordé avec une batterie remplie à 45%, s’est soldé par un joli 5,9l au 100km. Ce résultat a été obtenu en mode hybride Eco Pro, couplé à la gestion active de l’énergie basée sur les données GPS. Dans ces conditions, les performances du diesel sur autoroute ne sont pas si éloignées. Concrètement, avec ce niveau d'efficience, notre BMW 320e Touring se présente donc comme une alternative réellement crédible face au diesel, si tant est qu’on puisse la recharger régulièrement et qu’on ne passe pas sa vie à faire des Paris-Marseille. 

Pour ce qui est de la recharge, il faudra par contre composer avec une capacité maximum de 3,7 kW. Largement suffisant pour recharger pendant la nuit (environ 3h30 pour un plein d'électrons sur cette base de puissance), mais en-dessous de ce que proposent de nombreux concurrents, et un peu juste pour une recharge impromptue, pendant une pause déjeuner par exemple.

 

Une vraie BMW ?

Alors, une BMW efficiente, c’est bien, me direz-vous. Mais une BMW agréable à conduire, c’est encore mieux. Là encore, malgré l’embonpoint, notre break bavarois coche les bonnes cases : direction consistante et précise, mouvements de caisse bien maintenus, on conduit bien une BMW, c'est-à-dire une voiture qui vous implique dans la conduite... et qui vous le rend bien. Le moteur est très silencieux aux allures légales, et si l'on est loin des vocalises du 6 cylindres maison, il offre tout de même un timbre métallique pas désagréable dans les tours.

Sur autoroute, la stabilité et la rigueur de l’ensemble font de cette 320e une belle machine à rouler, tandis que sur petites routes, elle demeure agile et précise. Bien sûr, les versions thermiques, plus légères, auront forcément l’avantage sur ce terrain, mais nous sommes déjà là sur une proposition d'un tout autre niveau que celle d'un SUV par exemple.

Revers de la médaille, tout cela se paie au prix d’une suspension un poil ferme. Ce n’est pas inconfortable pour autant, mais il faut le savoir. Notons également que, si le freinage se montre puissant, la course de la pédale de frein m'a paru particulièrement longue, ce qui n'aide pas à trouver le bon dosage, sur les premiers kilomètres en tout cas. 

BMW 320e Touring

On achète ou on n'achète pas ?

Une vraie BMW ? Oui, assurément. Agréable à mener et rigoureuse, tout en étant habitable, raffinée, et peu portée sur la boisson, cette BMW 320e Touring sait tout faire, et avec un certain panache. D'ailleurs, ces prestations de haut niveau font que nous pouvons légitimement questionner l'idée de choisir sa grande soeur, la 330e, certes beaucoup plus puissante avec ses 292 ch, mais plus gourmande, et beaucoup plus chère (63 050 euros).

Pour ce qui est de notre BMW 320e Touring, il faudra débourser au minimum 56 550 euros. Une somme certes déjà coquette, mais à mettre également en perspective avec celui de la 320d de 190 ch : c'est seulement 2 000 euros plus cher que cette dernière, ce qui est peu. Conclusion ? Dans le cadre d'une utilisation mixte de sa voiture et avec la possibilité de la recharger quotidiennement, l'hybride rechargeable peut s'avérer être un choix gagnant sur le plan économique, et assez vite rentabilisé. Toutes les PHEV du marché ne peuvent pas en dire autant.

Ce qui est certain, c'est que, comme souvent chez BMW, il faudra par contre être raisonnable au moment de cocher les options : notre modèle d’essai, suréquipé, s'échange contre 69 750 euros.

 

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L’avis des Petits Observateurs

3 commentaires au sujet de « Essai BMW 320e Touring : la dernière vraie BMW ? »

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Qu'en des termes choisis ces choses là sont dites. Merci Gaëtan pour votre belle plume même si c'est pour une auto qui m'en touche une sans faire bouger l'autre. J'aime l'effort littéraire dans le journalisme auto trop souvent remplacé par une énumération de détails techniques reliés entre eux par les éléments de langage consciencieusement élaborés par les équipes marketing des constructeurs eux même.

Vendredi 19 mai 2023 à 11h24

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Je ne comprends pas qu on puisse acheter ca. 4m75 de long, coffre de 410L. A quoi cela sert il ? Si un coffre de 410L convient alors une voiture plus petite convient.
Et cet écran posé. Les journaleux auto s allonge de respect devant ce bond technologique.
Vous ne voyez pas que ca permet d economiser des centaines d euros par planche de bord. Plus aucun bouton, plus d assemblage de pièce. Juste un truc plat et un écran posé à l arrache. Faites une photo de l arrière des écrans la prochaine fois. Vous verrez 2 pauvres pattes pour le fixer à la pdb.
Lamentable.

Vendredi 19 mai 2023 à 12h16

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Elle semble très bien cette voiture, mais très, très chère. Vous le dites en fin d'article, le modèle essayé vaut 70 k€. Soit tenez vous bien, 23,3% de plus que le modèle de base. Je suis sûr que l'essai ce même modèle en base, pourtant aux performances strictement semblables sera beaucoup moins enthousiasmant...Alor s produire un avis sur un véhicule qu'on n'achète pas, et très (trop) souvent prêté aux journalistes en configuration maxi optionné n'a pas beaucoup de sens.
Ceci étant, cher Gaëtan, j'aime bien vos articles, bien rédigés.

Dimanche 21 mai 2023 à 09h01

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