Les Essais de Patrice • Alfa Romeo

Alfa Romeo 156 : le retour de l'émotion

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Fin 1997, l'apparition de l'Alfa 156 séduisit enfin tous les Alfistes et bien davantage. Il y a longtemps qu'on n'avait pas vu une Alfa Romeo aussi excitante.

Exclu communauté POA : un lavage programme 5 (valeur 17 euros) offert pour un premier achat de 35 euros avec le code POA35 !

Jeudi 21 décembre 2023


Écrit par

Photo Patrice

Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

Lire la suite

Cette séduction était le fait de son esthétique novateur et néo-retro aux formes fluides et pourtant musclées signées Walter de Silva. Tout était réussi depuis son célèbre scudetto vertical, son regard étiré, ses jantes à trous Télédial ou ses poignées arrière noyées dans la custode donnant l’illusion d’un coupé.  Avec sa ceinture de caisse haute, ses hanches généreuses, ses formes douces et sensuelles, la 156 était une sacrée réussite esthétique.  L’habitacle reprenait les mêmes gimmicks avec autant de charme. Tout était beau, fin,  latin, bref formidablement réussi.

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

L'Alfa Romeo 156 V6 Phase 2 de Jean François est d'un fascinant bleu Nuvola qui change de couleur selon le soleil (Les photos sont signées Nico Delpierre)

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Une silhouette sobre comparée à nos productions actuelles trop tourmentées

Voiture de l'année 1998

Aujourd'hui en charge des relations presse Opel France, Jean-François avait été précédemment responsable du produit chez Alfa Romeo puis de la presse. Il se souvient du jour d'avril 1997 où il a vu pour la première fois en statique, la nouvelle 156. " C'était une voiture hyper attendue. C'est donc avec beaucoup d'émotion que nous l'avons découverte. C'était une perfection esthétique même si au premier regard, j’avais trouvé les phares un peu ‘’timides’’. Avec sa calandre enchâssée dans le bouclier, ses élégantes poignées chromées, elle faisait référence au passé sans tomber dans le retro design. Plus tard, lors de son essai, elle m'est apparue très plaisante à conduire car fort équilibrée".

L’Alfa 156 qui était une traction réussie, reprenait sensiblement les dessous de la précédente 155 mais bien améliorés avec empattement allongé, des voies élargies et une suspension bien mieux guidée avec double triangulation à l’avant.

Ses 4 cylindres 16 soupapes coiffés d'une culasse Twin-Spark à double allumage et variateur de phase étaient proposés en trois cylindrées s'articulant de 1,6 à 2 litres (120 à 155 ch). Ils étaient complétés par le V6 Busso en version 2,5l également à 4 soupapes par cylindre avec une puissance portée à 190 ch, accouplé à une boîte à 6 rapports encore rare il y a plus de 25 ans.

Lors de ses essais réalisés au Portugal fin 1997, nous fûmes véritablement conquis par ses qualités dynamiques. Par la précision de sa direction (2 tours un quart), sa façon d’enrouler les virages, sa maniabilité, son freinage endurant et également par la générosité de ses mécaniques. Autant de qualités qui lui valurent le titre de Voiture de l'Année 1998.

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Musical V6 24 soupapes de 2,5 l délivrant 190 chevaux

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Planche de bord très épurée toute en courbes douces

Bleu Nuvola

Quelques mois plus tard, elle reçut des moteurs diesel à injection directe Common Rail, en première mondiale, autant en 4 cylindres 1,9 l qu'en 5 cylindres 2,4 l, puis une inédite boîte robotisée suivie d'une version break aussi peu habitable qu'adorable baptisée Sportwagon. Enfin, la GTA 3,2 l et ses 250 ch coiffa la gamme en 2002 avant un restylage signé Giugiaro afin de s’aligner sur l’identité styliste de sa petite sœur 147 et de la future 159. Dernier opus : une originale version 4x4 Crosswagon.

Entièrement séduit par l’Alfa 156, Jean François a en acquise plusieurs.

" J'ai commencé avec une 156 1,6 l essence, puis deux 2,4l JTD avant de m’offrir une 2,5 V6. En 2013, l’ancien concessionnaire de Nice m'a proposé une V6 Q System phase 2 de 2002 (avec la nouvelle planche de bord) affichant seulement 56 000 km. Au départ, j'ai hésité à cause de sa boîte automatique 4 rapports assez lente. Mais quand j'ai découvert la voiture couleur Bleu Nuvola dans un état exceptionnel, j'ai craqué ! Je ne le regrette pas car sa conduite est toujours aussi plaisante et sa transmission finalement bien agréable ".

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Jean-François partage sa passion des Alfa Romeo avec Opel

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

La console centrale de couleur alu compte d'adorables petits cadrans

Ce n'est pas un bruit, c'est une musique !

Jean François roule depuis 10 ans au volant de sa 156, pas assez à son goût puisqu’ elle n'affiche que 70 000 km. La particularité de sa voiture tient d'abord dans sa teinte irisée bleu Nuvola. "Elle change de couleur selon le temps en couvrant tous les spectres des coloris du presque jaune paille le matin au bleu profond le soir. Le défaut ; Si on a un accrochage avec, il faut repeindre entièrement la voiture ! C'est un modèle encore très actuel au plan de la conduite avec son ESP, son régulateur de vitesse, ses 6 airbags et pas trop d'électronique. Un parfait compromis. Son V6 n'émet pas un bruit mais une véritable musique. Comparée aux modèles actuels, elle apparait certes petite pour sa catégorie mais sa ligne d'une grande pureté, très équilibrée, est toujours aussi élégante. Au final, je préfère sa face avant plus personnelle que celle de la phase 3. Et notamment ses phares ! ".

Troisième Alfa Romeo la plus vendue de l’histoire, la 156 s'effaça en 2006 après plus de 670 000 exemplaires produits. Avec 147, Elle permit à la firme au biscione de dépasser les 213 000 unités en 2001. Un record ! Contre 52 000 en 2022. Il faudrait qu'une autre 156 voit le jour !

Aujourd'hui, Jean François est au service du blitz Opel, une marque dont il a découvert la personnalité encore trop méconnue. Mais sa passion pour les voitures du trèfle reste intacte : outre sa 156, il profite également d’un coupé GTV 3,2 l, d’un GT V6, d’une 4C et d’une Alfasud Quadrifoglio de 1983 miraculeusement épargnée par la rouille. Promis, on en reparlera sur POA.

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Un volume intérieur moyen surtout à l'arrière pour une voiture de 4,43 m

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Superbes jantes Teledial 5 trous rappelant les prototypes Alfa de compétition

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

La 156 innova par sa poignée noyée dans le montant de la porte arrière

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

Vous remarquerez le nom du concessionnaire. Un grand pilote Alfa des années 70 !

Illustration - Alfa Romeo 156
Alfa Romeo 156

L'Automobile de novembre 1997 essaie la 156.  " Enfin une vraie Alfa Romeo"

L’avis des Petits Observateurs

3 commentaires au sujet de « Alfa Romeo 156 : le retour de l'émotion »

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Incontestablement une vraie Alfa qui fait date dans l'histoire de la marque. Mais un style pour moi un poil trop discret, qui fait regretter que la génération suivante, la superbement dessinée 159, ait malheureusement fait les mauvais choix techniques.

Jeudi 21 décembre 2023 à 15h08

Signaler ce message

Une très chouette pub de la 156 berline : www.youtube.com
Une autre de la version break : www.youtube.com

Je n'arrive pas à retrouver la video POA ou Jean-Français Serre nous présente une 156 GTA remisée dans les hangar de FCA à Trappes.
En voici d'autres où il démontre que, contrairement à d'autres marketeux, Alfa Roméo n'est pas pour lui juste un job, pour notre plus grand plaisir :
poa.tv
poa.tv
poa.tv
poa.tv

Jeudi 21 décembre 2023 à 19h03

Signaler ce message

Je ne résiste pas au plaisir d'adresser un hommage à la 156. De mes 14 Alfa, ma 156 V6 2,5 (boîte 6) que j'ai eu de 2002 à 2006 occupe sans doute le haut du podium (avec mon actuelle, la Giulia Veloce Q2) par son charme (avec ses roues téléphones, sa couleur bleue foncée "Adriatique" et le magnifique cuir fauve de ses sièges), son moteur à la musicalité fabuleuse et son homogénéité générale (tenue de route très sûre, freinage excellent, boîte rapide et précise, confort général et même équipement - il y avait déjà un GPS, certes un peu rudimentaire mais qui faisait le job). Comme pratiquement toutes mes Alfa, elle s'est révélée très fiable au cours des 95.000 kms parcourus à son volant, avec en plus une très bonne qualité des équipements dans le temps. C' était évidemment le moteur qui était le morceau de bravoure, ronronnant en bas et hurlant en haut des tours, toujours disponible grâce à un très bon étagement de la boîte, comme on le dit souvent, on avait le frisson quand on remontait les rampes de parking vitre ouverte, c'est ce qui me manque sur ma Veloce, malgré sa très grande efficacité et des performances nettement supérieures. On n'a jamais fait mieux dans le genre que le V6 Busso, assassiné par les normes anti-pollution (et par la volonté de Fiat de se désengager des blocs à essence au début des années 2000 dans ses accords absurdes avec GM, une autre histoire). Les seuls défauts tenaient à un poids un peu excessif du V6 sur l'avant de la voiture, qui devenait un peu lourde dans les enchaînements de virages rapides (contrairement à la version 4 cylindres Twin Spark, moins chargée sur le train AV) et aussi un rayon de braquage très médiocre qui rendait compliquée la conduite en ville malgré la dimension contenue de la carrosserie.
Mais c'était vraiment une "grande" Alfa qui faisait suite aux errements de Fiat quand il avait racheté la marque en 1985 (ayant lancé la 155 sur une base Fiat et remplacé -avant de faire heureusement machine arrière- le Busso par des 4 cylindres turbo. J'en garde une forte nostalgie aujourd'hui.

Vendredi 22 décembre 2023 à 10h59

Signaler ce message