Véritable GTI avant l'heure surtout dans sa version plus affutée TI, l'Alfa Romeo Giulietta a inventé le concept de la petite berline sportive dès le milieu des années cinquante.
Alfa Romeo Giulietta TI : "Elle me sourit !'
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Berline
- Marque
- Alfa Romeo
- Année
- 1959
- Modèle
- Giulietta
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, Italie
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Mercredi 19 juillet 2023
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Début 1955, Alfa Romeo lança sa berline 1300 cm3 Giulietta fortement inspirée par la grosse 1900 apparue quelques années plus tôt. Sous une silhouette plus compacte, elle cachait un magnifique 4 cylindres de 1300 cm3 tout en aluminium double-arbre (le fameux Busso) du coupé lancé en 1954 mais dans une version légèrement dégonflée à 53 ch Cuna (mix entre DIn et SAE). Une puissance qui lui permettait de frôler les 140 km/h, une performance déjà rare dans ce segment où une Aronde et 203 ne dépassaient pas 125 km/h.
La Berline Giulietta qui a vu le jour en 1955 après le coupé Sprint a été produite jusqu'en 1964 avant d'être remplacée par la Giulia 1300
La Giulietta était une berline compacte dépassant à peine les 4 m de long pour 1,55 m de large et un poids de 985 kilos
Fidèle à l'esprit de la marque milanaise, la Giulietta était une véritable sportive autant par sa mécanique puissante que son freinage performant confié à de gros tambours ventilés en aluminium que sa suspension bien guidée. Son seul gros défaut était son prix de vente supérieur de 50 % à celui d'une Fiat 1100 même en Italie. C'était bien pire en France, alourdie en plus par 30 % de droits de douane où elle coûtait une petite fortune. Somme qui ne l'empêcha pas de séduire quelques pilotes qui avaient compris qu'elle allait être imbattable en compétition.
Position de conduite très années 50 au volant haut placé. Tachymètre horizontal et cerclo avertisseur au grand volant
En 1959, l'avant fut redessiné en intégrant davantage les moustaches en donnant un visage "plus souriant"
Naissance d'un sigle
Fin 1957, elle fut épaulée par une version TI (Turismo Internazionale), sigle que BMW reprit plus tard pour sa 1800. Animée par la mécanique poussée à 65 ch (carburateur double corps) du coupé, la Giulietta TI frôlait cette fois les 155 km/h. Vitesse extraordinaire pour une berline de cette cylindrée. Affuté par de nombreux préparateurs, son petit double-arbre grimpa au fil des ans à 90 ch pour dépasser les 120 au début des années 60 !
Elle hérita d'une face avant aux moustaches remodelées en 1959 liée à des feux rouges arrière différents. Puis, fin 1961, un ultime rajeunissement porta sur la calandre élargie intégrant les clignotants avec une puissance grimpant à 75 ch.
Le célèbre Busso en 1290 cm3 alimenté par un carburateur double-corps sur cette version donnée pour 65 ch Din, soit environ 75 ch Cuna
En 1959, la série 2 hérita de nouveaux feux rouges générant une ligne plus actuelle inaugurée sur la version TI un peu plus tôt
En avance sur son temps
Dès son enfance, Jean-Marc a épousé la religion au trèfle à quatre feuilles puisque son père roulait en Giulia et sa mère en Alfasud TI. Adulte, il a évidemment roulé en Giulia qu'il a vendue en la regrettant pour acheter de nouveau une Alfa Romeo.
"Pour son ambiance, j'ai préféré la Giulietta berline qui était en fait l'ancêtre de la Giulia. Une GTI avant l'heure. J'adore sa ligne et surtout son visage, on dirait qu'elle me sourit quand je la vois. La berline est devenue très rare et j'ai dû aller en Italie en 2014 pour dénicher ce modèle de 1961 à la ravissante couleur "Aquadifonte blu". C'était une voiture qui était très en avance sur son temps autant au niveau moteur, freinage que tenue de route. Je ne crains pas de prendre la route pour de longs trajets et je suis même allé en Angleterre avec. J'ai parcouru plus de 20 000 km à son volant "
Compte-tours mécanique en bout du tachymètre gradué jusqu'à 180 km/h
Jean-Marc est un passionné d'italiennes
C'est vrai dans ce coloris bleu clair, son Alfa est superbe. D'ailleurs c'est pour cette raison qu'elle avait été choisie par l'éditeur ETAI pour parer la couverture du livre Alfa Romeo que j'ai commis avec Nico Delpierre en 2019.
"On trouve très peu de berlines aujourd'hui comparées au coupé Sprint. Celle-là avait les portes piquées par la rouille. Quand nous les avons démontées, nous les avons trouvées garnies de sintofer, papier et même.... plâtre. Comme on ne retrouve pratiquement plus de pièces de carrosseries, nous avons dû les refaire à la main "
"Elle me donne du bonheur"
En 1961, la TI était vendue 16 700 francs en France. Plus de deux fois le tarif d'une Simca Aronde Montlhéry de 58 ch ! Bien évidemment, ces deux 1300 n'étaient pas comparables puisqu’aucune autre voiture ne pouvait être opposée à l'italienne aux performances dignes d'une 2 litres de l'époque. Malgré ses rajeunissements esthétiques et ses discrets ailerons rajoutés dès 1958 sur la TI, sa silhouette rondouillarde qui fait tout son charme aujourd'hui, s'était vite démodée. Remplacée par la Giulia 1300, elle tira sa révérence après un peu moins de 130 000 exemplaires fin 1964.
Née avec des formes rondes particulièrement au niveau du dessin du pavillon, la Giulietta succomba à la mode des ailerons en 1958
Fin 1961, la Série 3 se reconnaissait à sa face avant modernisée et sa puissance portée à 75 ch
Jean-Marc qui roule avec parfois au quotidien avoue que son moteur réglé aux petits oignons respire bien d'autant l'a équipé d'une boîte de vitesses à 5 rapports (4 à l'origine) de Giulia. Elle offre plus d'allonge au Busso et de meilleures reprises sans trahir sa personnalité.
Notre Alfiste aime les voitures italiennes en général et les Alfa en particulier. Il compte également une belle Alfa 164 2 litres ainsi qu'une Autobianchi A112 première série dont nous reparlerons certainement. Son rêve serait un coupé Giulietta Sprint. "Mais pas question de se séparer de la Giulietta qui me donne du bonheur !"
Imbattables dans leur catégorie et même au delà, les Giulietta était spectaculaires à voir évoluer notamment en circuit
Toutes les photos sont signées Nicolas Delpierre.
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2 commentaires au sujet de « Alfa Romeo Giulietta TI : "Elle me sourit !' »
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Je serais curieux de savoir si l'Alfa d'aujourd'hui va réussir à raviver la flamme qui ne manquait pas de s'allumer dans mes yeux quand je voyais passer une Alfa Romeo dans les années soixante et soixante-dix.
J'ai jeté l'éponge depuis les années 80 même si certaines 156 ou 159 ont pu me faire de l'oeil....
Mercredi 19 juillet 2023 à 12h38
Une auto très séduisante, une véritable Alfa comme il n'en existe plus. J'ai eu sa remplaçante mais en 1600 TI boite 5, une vrai Alfa elle aussi avec son lot d' agacements que les joies immenses au volant faisaient un peu oublier...
Dimanche 23 juillet 2023 à 10h07