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Essai Volkswagen Arteon Shooting Brake eHybrid : Supplément d’âme

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

Commercialisée en 2021, et peu répandue sur nos routes, cette Volkswagen Arteon Shooting Brake est pourtant l’un des modèles les plus attachants de la gamme du constructeur allemand. On vous dit pourquoi.

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Mercredi 13 juillet 2022


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Photo Gaétan

Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Vendredi 8 Juillet, 17H15. Alors que je tente désespérément de rejoindre l’A13 par le périphérique parisien, je me suis déjà fait une première certitude sur cette voiture, ne serait-ce qu'en observant les automobilistes qui m'entourent : la Volkswagen Arteon Shooting brake fait tourner les têtes. Il est vrai que le très beau Rouge Roi de notre exemplaire attire l’attention, mais il serait malhonnête de réduire ce constat à cet unique apparat. Car oui, cette Arteon Shooting Brake est une belle auto. Son design racée, qui semble s'étirer à l'infini vers l'arrière, lui offre une vraie présence sur la route, sans surjouer l'agressivité. Nous avons là une belle synthèse entre un break, une berline, et un coupé, à l’image de ce que pourrait proposer une Mercedes CLA ou d’une Porsche Panamera Sport Turismo, qui sont, en ce qui me concerne, de bien belles références en termes de design.

Pour avoir un avis supplémentaire sur la question, je suis d'ailleurs allé voir Renaud afin de faire passer à l'Arteon le tant redouté Roubaudi test. Lorsque celui-ci a découvert notre break de chasse rouge, sa réaction ne s'est pas faite attendre : « la bagnole n’est pas morte », ce qui signifie en général que le Président est enthousiaste.

Le coupé des familles

Ce design, qui privilégie l'allongement au rehaussement, pourrait faire craindre le pire en matière de praticité. Il n'en est rien. En ce sens, cette voiture nous raconte également quelque chose d'intéressant : on n’a pas besoin d’être un SUV pour être pratique. Son habitacle est en effet très accueillant, et son coffre immense (565 litres). Il faut dire que cette Arteon mesure tout de même 4,87 m de long.

Il n’y à guère que l’accès aux places arrières qui obligera les plus grands à courber l’échine pour s’y installer. Ces derniers pourront ensuite profiter d’un espace aux jambes royal, et d’une garde au toit préservée, pour voyager confortablement. Ils pourront également profiter des sièges chauffants, d'une climatisation dédiée, et de prises 220 V et USB-C. Tout y est !

Cette Arteon peut donc totalement endosser le rôle de voiture familiale, tout en apportant à cette fonction une petite touche d’exclusivité, notamment si on la compare à une Passat SW, avec laquelle notre Arteon partage de nombreux éléments techniques. Une exclusivité qui se traduit bien sûr par un coup de crayon inspiré, mais pas seulement : si la planche de bord se veut un peu plus aérienne que dans une Passat, on remarquera surtout que l’Arteon a droit à des portières sans encadrement, comme sur un coupé. Et tout cela fonctionne bien.

Volkswagen Arteon Shooting Brake eHybird

Stabilité et confort à la carte

Sur la route, on retrouve un comportement typiquement Volkswagen : neutre, rassurant, et donc facile à prendre en main. L’ensemble est bien insonorisé, très confortable, même si l’on aurait aimé des suspensions un poil plus tendres sur routes dégradées, quand la suspension pilotée DCC est configurée en mode normal. Il faudra passer en mode Confort pour obtenir un toucher de route plus soyeux, finalement plus en phase avec l'esprit général de la voiture. Le mode Individual permet de se faire ses propres réglages (direction, suspensions, cartographie, etc...).

Si l’Arteon Shooting Brake eHybrid est loin d’être une ballerine (1815 Kg), le poids de l’ensemble semble bien contenu en raison d'un centre de gravité situé assez bas, grâce notamment à l'implantation des batteries. De fait, l'agilité (relative évidemment) demeure au rendez-vous sur petites routes, tandis que sur autoroute, l’Arteon permet d’enchaîner les kilomètres sans fatigue, en profitant d’une stabilité à toute épreuve. Notons que notre exemplaire était équipé en option de magnifiques sièges sport en cuir Nappa qui offrent un maintien latéral digne d'une voiture de sport.

Bardée d’aides à la conduite, l’Arteon coche évidemment toutes les cases sur ce point : surveillance des angles morts, système de freinage d’urgence, assistance au maintien de voie, et régulateur de vitesse intelligent sont de la partie. Si ce dernier brille par sa douceur dans ses modulations de vitesse, il nous a parfois surpris dans ses prises de décision : le régulateur étant connecté à la détection des panneaux de limitation de vitesse, il lui est arrivé de ralentir inutilement après avoir pris en considération la vitesse indiquée pour une sortie d’autoroute (90/70/50), plutôt que celle de la voie dans laquelle nous étions, ce qui occasionne alors des ralentissements inopinés. Cela peut surprendre. Heureusement, le conducteur peut reprendre la main facilement.

En ce qui concerne les écrans, le combiné d’instrumentation 100% digital de 10,25 pouces (Digital Cockpit Pro) est détaillé, très lisible, tout en offrant de nombreuses possibilités de configuration. L’écran multimédia de 9,2 pouces qui l’accompagne propose une ergonomie intuitive, et surtout, une excellente réactivité. Il n’y a gère que les graphismes de la carte de la navigation qui semblent un peu datés.

Consommations : la bonne surprise

Sous le capot, nous retrouvons la chaîne de traction hybride rechargeable bien connue du groupe VW. Elle associe un 1.4L 4 cylindres de 156 ch à un moteur électrique de 115 ch, lui-même alimenté par une batterie de 13 KWh (10,4 KWh utile). L'ensemble, gérée par une boîte DSG6, offre 218 ch et 400 Nm de couple, des valeurs qui permettent à l'Arteon d'être à l'aise en toutes circonstances. Le constructeur annonce un 0 à 100 km/h en 7,8 secondes. En mode hybride, les transitions thermique/électrique sont imperceptibles. Il faut souvent tendre l'oreille pour savoir si le moteur thermique officie. Il en ressort un vrai confort de conduite, avec une douceur typique des véhicules hybrides.

La bonne surprise vient des consommations constatées. Sur un trajet de 837 km, comportant environ 80% de route et d'autoroute (trafic très dense), nous avons réussi à obtenir une moyenne de 5,4l/100 km, ce que Julien ne pourra qu'apprécier. Cette distance a été réalisée avec un seul plein d'essence, et 3 pleins d'électricité, dont un effectué avant le départ. Il restait encore de quoi faire 110km dans le réservoir d'essence (50 litres de contenance). Précisons que ces kilomètres ont été majoritairement réalisés en mode hybride. Et on ne le répètera jamais assez : les voitures PHEV ne peuvent exprimer leur plein potentiel que si l'on prend soin de les recharger le plus souvent possible. 

 

 

Volkswagen Arteon Shooting Brake eHybird

Notons qu'au cours de ce périple, un premier trajet de 123 km, effectué à 80% sur autoroute aux allures légales, entamé avec une batterie pleine, s'est soldé par un joli 4,8l/100 km. Il restait alors 1/3 de charge à la batterie. Un second trajet de 400 km d'autoroute (dont au moins 50 km de bouchons), entrepris dans la foulée, sans recharge de la batterie, a fait remonter la moyenne à 6,2l/100 km. Cela reste remarquable, car c'était essentiellement le moteur thermique qui était à l'ouvrage sur ce trajet. Doit-on y voir, en plus d'une bonne gestion des flux d'énergie, un effet bénéfique de la ligne aérodynamique de notre Arteon ? C'est tout à fait probable. 

Quid de l'autonomie en mode 100% électrique ? Si la fiche technique promet une autonomie de 60 km en cycle combiné, nous avons réussi à parcourir 42 km sur un trajet principalement routier et autoroutier. Un joli score, compte tenu des conditions de roulage. Dans un environnement plus urbain, réaliser 60 km paraît alors tout à fait envisageable. Pour optimiser son autonomie, il ne faudra pas hésiter à utiliser le mode Brake qui force efficacement la régénération de la batterie au freinage, afin de grappiller de précieux KWh.

L'art de la synthèse

Et si le break de chasse était la synthèse automobile parfaite ? Belle et capable de provoquer un coup de coeur, tout en étant rationnelle et économe en carburant - si tant est bien sûr que l'on se donne la peine d'utiliser comme il le doit sa motorisation hybride - cette Arteon Shooting Brake offre un compromis des plus séduisants, aussi bien par sa ligne que par ses choix techniques. Elle permettra ainsi au bagnolard qui doit composer avec les contraintes du quotidien de ne pas tourner le dos à une certaine forme de finesse et d'élégance. Il faudra alors composer avec un prix de vente qui démarre à 57 990 euros en finition Elegance.

 

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L’avis des Petits Observateurs

2 commentaires au sujet de « Essai Volkswagen Arteon Shooting Brake eHybrid : Supplément d’âme »

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Article toujours aussi agréable à lire même si je ne suis pas client VW. Au sujet des SUV, je ne crois pas qu'ils soient plus pratiques, ils sont juste plus encombrants et moins aérodynamiques.
Pour revenir à cet Arteon, elle fait quand même très VW et 4,87 mètres, ça commence à faire beaucoup.
Pour finir le je ne pense pas qu'il se trouve beaucoup d'acheteurs pour cette couleur. Dans cette catégorie, le conformisme se limite au gris et au noir.... Peut être un peu de blanc sur un coup de folie 😁

Mercredi 13 juillet 2022 à 17h51

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VW persiste sur des niches (break de chasse, cabriolet (même si c'est un suv)) et c'est tant mieux !
La 508 break est sa principale rivale et est très réussie également. 😀
Opel Renault Citroën et Ford ont abandonné... 😕
Son efficience aérodynamique et son élégance devrait rameuter les conducteurs mais la secte hessuvé domine. Il faut dire que 4,87m, ca commence à être encombrant et 1815kg c'est beaucoup (même si c'est à cause des batteries).
Mais surtout M. Volkswagen, proposez de l'hybride simple (mais du vrai, du "full", pas du 48v) comme Toyota et Honda, c'est plus simple pour ceux qui ne peuvent pas recharger et puis ça coute moins cher à l'achat... Et d'un point de vue consommation, l'excellent article de M le Ministre du développement sur le Ford Kuga en démontre l'intérêt.

Mercredi 13 juillet 2022 à 22h39

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