Souvenirs d'Autos • Ferrari

Souvenirs d’Autos (424) : Voiture de mec

Écrit par

Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. L’ami Gérard Rossini, décidément particulièrement en verve, nous envoie un nouveau Souvenir d’Auto ! Un grand merci à lui.

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Vendredi 7 juillet 2023


Écrit par

Photo Thibaut

Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel

Alias "Commandant Chatel"  de POA.

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Je pense que tout le monde l’a compris, j’ai conduit à peu près tout ce qui peut se conduire ; Dominique, mon épouse qui ne l’était pas encore à la fin des années 1960 était très tolérante, mais, légèrement féministe avant l’heure, me faisait les yeux gros lorsqu’il m’arrivait de dire « C’est une voiture de mec »
Bon, on n’en parlait plus…
Je n’ai pas un format de grand sportif, mais, paradoxalement, j’ai fait de l’athlétisme en scolaire et universitaire, et… du rugby, (que je déteste aujourd’hui) en effet, je courrai très vite et j’étais agile. Ça n’amusait pas du tout l’entraineur adverse de me voir sur la feuille de match pour deux raisons : c’est moi qui marquais les essais et surtout, il n’y avait aucune indulgence de l’arbitre lorsqu’un grand costaud me plaquait ! Bref, j’avais des jambes d’athlètes et un corps de gamin… Allô Maman bobo ?… Revenons autos…
Les « voitures de mec » étaient devenues un gimmick entre Dominique et moi  et, un beau jour pas fait comme un autre, en Normandie, durant le petit–déjeuner, (sans rapport avec Stephan Eicher, une des plus belles chansons de tous les temps et tellement actuelle ), je lui dis :
-    Aujourd’hui est un grand jour !
-    Ahhhh ?
J’avais évidemment préparé mon coup et, au retour du marché à Pont-Audemer, je range l’Hispano sur le bas-côté bien plat et repéré à l’aller d’une départementale peu fréquentée et je sors de la voiture :
-    À toi !
Elle était un peu effrayée mais ne détestait pas les challenges ; elle descend, monte derrière le volant, nous avons un peu de mal à régler le siège mais après avoir tout regardé de tous les côtés et manipulé à «  blanc » le levier de vitesse et les pédales,
-    Go !
Là, elle a compris !
Ça n’était ni comme dans l’Alpine, ni comme dans la R5 !
-    Bon ! on échange ?
-    Oui !
Elle ne m’a plus jamais fait les gros yeux pour «  une voiture de mec » !
Et une berlinette Ferrari , c’était autre chose ! : la course de la pédale d’embrayage est très importante et la pression à exercer dessus également tandis que le levier de vitesse est très haut (souvent 20 cm ou plus) précisément pour jouer son rôle de levier, c’est-à-dire de facilitateur…
Et ça n’est pas du luxe !... Ce qui fait que le passage des vitesses suppose un petit apprentissage souvent fatal aux conductrices ou aux conducteurs très âgés. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre que c’était la raison des boîtes automatiques sur certains modèles « bourgeois » de la marque : on est plus fréquemment milliardaire en fin de carrière qu’au début…
Et le jour où Jean-Pierre Duquesne à qui j’avais proposé – en boutade-d’échanger durant une journée sa Miura S contre mon Alpine m’a dit :
-    «  Quand tu veux ! », ce que nous avons fait, Dominique, à qui j’ai proposé le volant, m’a dit
-    Sûrement pas, c’est une voiture de Mec !
C’était à la fois bien envoyé et bien vu !

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. 

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.

L’avis des Petits Observateurs

9 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (424) : Voiture de mec »

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Il y a des fois je me sens très gonzesse. J'aime la douceur automobile même si, je dois le reconnaître, apprendre à maîtriser un véhicule un peu exigeant peut être un challenge intéressant.
Pour avoir fait une partie de ma carrière auprès de poids lourds, je suis assez fier d'avoir réussi à travailler avec des boîtes non synchronisées, des tricoteuses (deux leviers), des boîtes Fuller qui possédaient un nombre de rapports invraisemblables, tout ça, au régime, avec double pédalage et tout et tout. C'est vrai que l'image du routier costaud, moite, velu en marcel blanc sale correspond à ces machines à dompter. Malgré un physique à l'opposé, plutôt gringalet et filiforme j'ai survécu dans ce monde d'homme qui grâce à la technologie et toutes les assistances accueille aujourd'hui pour notre plus grand plaisir de fort jolie conductrices.
Je l'avoue humblement, il m'arrive, lorsque je me retrouve avec quelques vieux de la vieille, d'évoquer avec nostalgie l'époque de ces monstres de ferraille..... Un peu comme la scène de la cuisine dans les Tontons Flingueurs.... C'était des camions d'hommes.

Vendredi 7 juillet 2023 à 08h36

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Cela me rappelle quand ils ont sorti la Porsche 928. L'argument publicitaire était qu'elle était conduisible par tout le monde. Il faut dire qu'on sortait de la 911 qui devenait "délicate" si on allumait un peu.
Les voitures pardonnent beaucoup de choses maintenant. Mais la saveur a un peu disparu...

Vendredi 7 juillet 2023 à 09h09

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En vous lisant Gérard, je m'aperçois avec le recul et à mon grand âge, ce, bien que ma passion continue pour l'automobile m'en ait offert le luxe à deux ou trois reprises, que je ne suis jamais monté dans une Ferrari ni même une Lamborghini à boite mécanique rustique, dure et indomptable, faite pour les mecs qui en ont ou du moins censé en avoir...
Non, le seul souvenir qui me revienne d'un véhicule de mec est celui du Berliet GBC8KT, successeur de la bien-nommée Gazelle du désert, qui se trainait et nous secouait sèchement en manœuvre à travers les lignes ennemies imaginaires, improvisées dans le camp de Suippes... Avec un engin de cet acabit là, sans double débrayage point de salut ! 😁
Mes respects, mon Commandant.

Vendredi 7 juillet 2023 à 15h15

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J'ai souvent tendance à dire que.......homm e, femme, jeune,vieux.....tout
est possible, mais à deux conditions, y porter un intérêt et ne pas être
limité par le physique!
Attention "à la femme qui dort".......plei n de bonnes intentions lors du changement
de la dernière auto de ma douce et tendre, j'ai conseillé un modèle "léger" à la motorisation
raisonnable, et en boite auto. Essai par la dame en montagne (elle achète ses autos en Andorre) et
verdict sans appel!
Moteur trop juste, tenue de route pas assez incisive, freinage trop lèger pour les descentes de col menées bon
train. Pour la boite auto, pas question!......elle veut "maitriser les passages de vitesse en fonction des
régimes moteur".
Non sans humour et avec son coté piquant, elle m'a dit que c'était "une voiture pour les mecs" dans le
sens que l'on devine. 😀
Bien entendu, selon la formule consacrée "ce que femme veut".......elle roule dans une auto qui lui
convient et je dois dire que j'y trouve un certain charme. 😉

Vendredi 7 juillet 2023 à 15h52

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En réponse à arnold N

Ma mère a toujours aimé la conduite dynamique, alors que mon père conduisait plus "pépère". Avec notre première CX, elle s'était surprise à faire du 160 en remontant la longue rampe de Beaune sur l'autoroute du Soleil : " vous comprenez, avec cette voiture, c'est pas comme avec la R16, on ne sent pas la vitesse " ! Comme c'est lui qui achetait les voitures de la famille, elle lui a souvent reproché d'acheter des modèles sous-motorisés. Je lui avais suggéré d'acheter une 205 GTI d'occasion : " beaucoup trop dangereux pour moi ! ". Jusqu'au jour où elle lui a fait renvoyer au garage une Xsara 1,6l très chouette, pour la remplacer par une 1,8 16V toutes options, plus en accord avec son style de conduite ! A 93 ans, elle conduit tous les jours et elle s'impatiente encore au volant, quand on se traîne devant son capot !

Samedi 8 juillet 2023 à 21h35

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Il est vrai que si j'ai eu la chance d'être entouré de femmes qui aimaient les voitures, il est indéniable que comme certaines activités, l'automobile attire plus les hommes que les femmes. Comme me disait une amie de longue longue date "Avec tes histoires de nanas, de bagnoles et de flingues, tu es une caricature de mec..." 😲
Mais j'aime lorsqu'une femme tient la dragée haute aux hommes sur ce qui est censé être une activité "d'hommes". Notamment sur la piste où j'adore voir la tête de nombres de machos du volant lorsqu'ils s'aperçoivent que le pilote de la monoplace jaune qui les a ridiculisés est le fille d'un ami (qui plus est très jolie blonde, ce qui ajoute encore à l'affront 😉), ou qu'ils viennent d'être ridiculisés par une femme aussi féminine que douée (pilote d'essai professionnelle, excusez du peu ! re-😉).

En revanche, il est aussi indéniable que certains engins, de par les contraintes physiques qu'ils imposent, sont plus adaptés à des hommes que des femmes. Je pense notamment à des camions anciens qui demandent une puissance physique importante. Mais méfiez-vous néanmoins des "faibles femmes" souvent plus résistantes que bien des tas de muscles !

Vendredi 7 juillet 2023 à 17h38

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Sauf vot' respect à tous, je voudrais éclairer vos lanternes, car à la faveur des derniers 24h du Mans, puis de SPA, et Monza ce week-end, deux jeunes filles (a peine vingtenaires), Françaises qui plus est Monsieur! courent, l'une en catégorie GTE-Am chez Ferrari c'est Lilou Wadoux, l'autre en LMP2 ou en GTE avec le team 100% féminin de "Iron Dames" (la Belge Sarah Bovy, la Suissesse Rachel Frey et Michelle Gatting la Danoise...), certes ce sont des véhicules modernes (Porsche, Lamborghini), mais quand même, respect, les filles sont là dans des bolides pas vraiment féminins, et je trouve ça génial...
C'est une équipe formidable, qui forme aussi des jeunes filles au karting, allez voir leur site, ça en vaut vraiment la peine!

Samedi 8 juillet 2023 à 13h59

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En réponse à Alain L

C'est au Mans en 1975 qu'un équipage exclusivement féminin (Michèle Mouton, Christine Dacremont et Marianne Hoepfner) remportère la catégorie "moins de 2 litres" au volant de l'unique Moinet LM75, et 21ème place au scratch.
Moinet LM75 qui survit aujourd'hui aux mains d'un de mes amis (l'heureux homme 😉 ...). Inutile de préciser que comparé à une GTE-Am d'aujourd'hui dont les performances induisent des contraintes en accélérations, décélérations et surtout forces latérales qui demandent une conditions physique d'athlète pour les supporter 24 heures durant, la "manœuvre" de la voiture de 1975 est quant à elle nettement plus "physique".

Dimanche 9 juillet 2023 à 14h32

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