Chevrolet Corvair : l'Euro-américaine

Si Ford avec sa Falcon et Chrysler avec sa Valiant avaient lancé des compactes conventionnelles, GM avait innové avec un véhicule proche de l'esprit des petites européennes au moteur à arrière comme la Coccinelle ou la Dauphine. Compacte pour un Américain désignait quand même un véhicule de 4,40 m de long et 2,3 l de  cylindrée pour la Corvair qui offrait l'originalité d'être mue par un 6 cylindres à plat refroidi par air comme celui de la future Porsche 911.

Si commercialement, elle partit assez fort (253 268 ventes en 1960), rapidement, une mauvaise réputation lui colla à la peau due à sa tenue de route qualifiée de dangereuse. Il est vrai que son moteur arrière et sa direction légère exigeaient une conduite spéciale à laquelle les Américains n'étaient pas préparés, habitués aux lourdes propulsions. Face aux nombres d'accidents où elle fut incriminée, l'avocat Ralph Nader publia un livre " Ces voitures qui tuent "où il l'accusait d'être une tueuse. Grâce à la polémique qu'elle suscita, il se fit beaucoup de publicité.

Au fil des quatre années de production de la 1ere série, GM gomma tous ses défauts (barres stabilisatrices, direction) avant de dévoiler fin 1964, une toute nouvelle Corvair bien améliorée comme la version Monza que conduit  Paul.

Longue de 4,66 m, la Corvair de deuxième génération était proposée en quatre portes, coupé ou cabriolet

Sous cet angle, on devine mieux les doubles échappements s'évadant latéralement

Bleu du sol au plafond. C'est le domaine du skaï !

"J'ai eu une quinzaine de Corvair"

" Ma Corvair 2,7 l de 1966 est de la deuxième génération. J'en possède aussi une autre de première génération, une 2,4 l de 1963. Au total depuis 1971, j'ai possédé une quinzaine de Corvair et je suis toujours vivant ! Jamais eu une sortie de route ! Elles ont été vite améliorées par le montage de pneus radiaux et d'amortisseurs à gaz. Ma passion pour la Corvair très rare en France m'a poussé à créer un club  en 1984. Nous sommes 25 passionnés par cette voiture méconnue et à la mauvaise réputation très surfaite. Nader voulait surtout se faire de la pub. Nous comptons des coupés Monza et Turbo série 1 et même l'un de nos adhérents possède un coupé de 2eme génération qui n'a que 15 000 km d'origine ! "

La Corvair millésime 1965 avait été bien améliorée. Sous une esthétique plus latine, elle innovait par une suspension toujours à quatre roues indépendantes plus sophistiquée notamment à l'arrière. Elle était proposée en quatre portes sans montant, coupé ou convertible ou cabriolet à capote électrique si vous préférez comme celle de Paul. Elle  été vendue en France en 1966 au prix de 25 000 francs. Soit le prix de quatre Renault 4 L Export ! C'était un peu moins cher  qu'une Ford Mustang plus puissante et plus rapide (190 km/h contre 160) expliquant que la Corvair de deuxième génération n'a pas eu un gros succès. Seulement 109 000 ont été vendues en 1966 (13 487 convertibles) sur un total de près de 400 000 jusqu'en 1969 contre plus de 1,2 millions pour la première génération.

Paul qui a possédé une quinzaine de Corvair à crée ce club en 1984 dédié à ce modèle

6 cylindres à plat de 2,7 l refroidi par air alimenté par  4 carburateurs

Élégante platine accueillant les doubles phares

Double feux rouge sur la jupe arrière

6 cylindres à plat, 2,7 l  142 ch, quatre carburateurs

"C'est une voiture agréable à conduire, extrêmement  confortable et qui tient fort bien la route malgré la légende, il est vrai qu'elle est chaussée en 185 contre 165 à l'époque. Bien de conception identique, son moteur à une sonorité différent de celle d'un Flat-six Porsche, plus rauque surtout le mien qui a une double sortie. Un 6 cylindres refroidi par air, très souple, progressif et peu gourmand puisque sa consommation tourne entre 10 et 12 litres aux 100.  Énorme avantage, on trouve toutes les pièces détachées aux USA et elles ne sont pas chères. Elles permettent même de faire évoluer la voiture car il faut rappeler que la Corvair fut la première voiture turbocompressée de série. D'ailleurs il existait une version turbo plus puissante  avec 182 ch contre 142 pour la mienne. La boîte de vitesses automatique est une Powerglide à deux rapports seulement. On me demande souvent quelle Corvair je préfère ; première ou seconde génération ? Si la première a apporté un style qui a été copié, la seconde plus volumineuse (4,66 m) est plus belle à mes yeux avec ses flancs doucement galbés et ses ailes remontantes qui annonçaient la Camaro sortie un peu plus tard. Pour moi, c'est une merveille esthétique sous tous ses angles".   

C'était un véritable cabriolet 4 places. En France, la capote était à commande électrique

La commande de boîte auto est commandée par ce petit curseur situé à droite de la jauge à essence

Enjoliveurs imitant les jantes à rayons. La Corvair de Paul est chaussée en 185 X13 contre 165 d'origine

Corvair première génération dont le style (bourrelet de caisse) fut repris sur de nombreuses européennes