Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Ah ! Comme j’aime les histoires de Gérard Rossini ! Il me fait rêver ! Je m’évade grâce à lui ! Je propose de nommer Gérard « Golden Member » de cette rubrique (avec quelques autres, bien entendu).
Souvenirs d’Autos (397) : Une Bugatti 37 aux fraises
Écrit par
Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Course
- Marque
- Bugatti
- Année
- 1926
- Modèle
- Type 37
- dossier
- Souvenirs d'Autos
- Tags
- Les Anciennes, France
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Vendredi 2 décembre 2022
Écrit par
Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel
Alias "Commandant Chatel" de POA.
Juillet 1972 en Sologne.
Loulou (Louis), Blériot de son patronyme, petit-fils de l’illustre aviateur, venait d’acheter aux enchères dans l’une des premières ventes de voitures anciennes, au cœur du Bois de Boulogne, une Bugatti 37 en très bel état et opérationnelle.
Il habitait non loin, mais n’ayant jamais conduit ce genre d’auto, et sachant que j’avais à plusieurs reprises conduit celle d’Adrien Maeght (à compresseur je crois celle-là, donc une 37A) me demande de prendre le volant pour l’amener, de préférence sans dommage dans l’une des places de parking en sous-sol de son immeuble, réservée 3 jours plus tôt « à tout hasard »…
Quelques mois plus tard, nous voilà en Sologne, la Bugatti révisée, et moi roulant ce week-end- là en MG TC ; nous sommes invités à dîner à la Barrellerie, entre Marcilly-en-Gault et Selles Saint-Denis, à une trentaine de kilomètres de Bouchetault et du Grand-Vaulier les propriétés familiales de Loulou et son épouse.
Rouler sur les petites routes de Sologne en Bugatti 37 est un plaisir indicible et nous parvenons à un accord avec nos épouses qui feront l’aller-retour dans un carrosse plus contemporain.
Le dîner entre 5 couples amis et fans de voitures anciennes se passe dans l’ambiance que vous imaginez, et vers 2 heures, nous envisageons d’aller dormir. En ce qui me concerne, il me faut récupérer ma TC au Grand Vaullier.
Loulou me propose de conduire, ce que j’accepte fréquemment… La température est douce, presque chaude en cette nuit d’été étoilée : pas de serre-tête donc… Un tour de manivelle (il n’y a pas de démarreur sur les 37), le moteur est de bonne humeur et ça part au quart…
Ces virées nocturnes sont un délice : nous ne croiserons pas une voiture, juste un lièvre, évité peu après le départ. Suivant le catéchisme d’Ettore, il s’agit d’aligner les aiguilles à la verticale sur les compteurs : 3 000 tours = 100km/h… Tout est dans le vert !
Moins de cinq minutes après le départ, nous entrons dans une portion dont les deux côtés sont boisés. Il faut juste faire attention aux chevreuils éventuels. Un de nos sports favoris est d’en capturer à la main à Bouchetault avant de les relâcher. Cette nuit c’est Bugatti et si on peut éviter d’en rencontrer, tant mieux ! Nous arrivons en sortie de la partie boisée, et là une surprise nous attend : la seule fois dans ma vie pour ce qui me concerne : à l’instant où nous sortons des bois, une odeur, un parfum plutôt : fraise-fraise ++.
Nous nous regardons, stupéfaits ! Sans bien savoir pourquoi, je m’arrête :
- T’as déjà senti ça ?
- Non, jamais !!
Nous sommes plus habitués à l’odeur de l’huile de ricin chaude !
Nous quittons la voiture ; Loulou trouve derrière le siège un des 3 accessoires qu’il est bon de toujours avoir dans une 37 : une lampe électrique (préconisation Henri Novo). Nous franchissons le tout petit fossé qui nous sépare du champ : effectivement, on s’en serait douté, un champ de fraises et probablement le même de l’autre côté de la route… Des hectares de fraises et le parfum jamais retrouvé !
- Tu crois qu’on peut en chiper quelques-unes ?
- Oui, je connais bien le fermier ; on viendra le voir demain avec une bouteille pour lui raconter, mais pour nos épouses quelques pièces à conviction seront bienvenues !
Pas de sac, mais nos serre-tête (d’aviation) en cuir feront office de pochons à fraises de plein-champ ! Pour la forme, on en a goûté deux ou trois sur place… Grand souvenir, et récemment, en repensant à cet épisode, je me suis dit que si nous avions roulé dans une berline avec la clim (qui sauf erreur n’existait pas) nous n’aurions jamais senti ça, ni ressenti d’ailleurs...
Cette rubrique est aussi la vôtre !
Faites comme Gérard et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.
On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !
Merci.
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6 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (397) : Une Bugatti 37 aux fraises »
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POA deviendrait-il un repaire de délinquants ???
Après le confession de mon rêve (?) autoroutier la semaine dernière, c'est aujourd'hui une grivèlerie maraîchère qui nous est révélée...
Dieu merci, l'un comme l'autre étant au regard de leur ancienneté, POA n'aura pas à dénoncer aux autorités les mauvaises graines que nous sommes, et nous échapperons donc à un juste châtiment. OUF ! 😉
Je remercie donc chaleureusement notre Commandant Chatel de nous donner ainsi la possibilité de reconnaître notre odieux déviationnisme à l'occasion de ces autocritiques spontanées. Puisse notre attitude constructive nous laisser bon espoir de pouvoir revenir dans la (bonne) ligne (droite ?) du parti avant que le centralisme (pas du tout) démocratique du gouvernement POA n'ait eu à sévir à notre encontre !
🎉 🎊Longue vie à POA ! 🎉 🎊 🎉 Longue vie à notre gouvernement bien aimé ! 🎊 🎉
Vendredi 2 décembre 2022 à 12h38
Les fraises, les melons, les pins, l'herbe fraichement coupée, les foins, l'humus des sous bois, la pluie d'été sur le goudron chaud...Tout le bonheur de rouler en cabriolet, évidemment en Bugatti "y a pas match" comme on dit dans d'autres contrées tropicales...
Merci Gérard pour la super balade!
Vendredi 2 décembre 2022 à 14h33
En réponse à Alain L
Gérard met la barre très haut...
Il faut bien l'admettre...
Vendredi 2 décembre 2022 à 14h47
Cela me rappelle une odeur incroyable de tabac aux alentours de Sarlat, au clair de lune, sur la BMW (moto).
On avait l'impression d'être dans une boîte de havanes !
Le lendemain, on nous a expliqué qu'il y avait beaucoup de champs de tabac et de séchoirs à feuilles (SEITA).
Vendredi 2 décembre 2022 à 15h54
Si le cabriolet peut sembler un must pour profiter des senteurs de la route, rouler fenêtre ouverte, le coude à la portière, à la belle saison, permet tout aussi bien de bénéficier des bonnes fragrances que la nature nous offre dans son immense générosité.
Personnellement je ne me sert de la clim que sur autoroute à grande vitesse. Pour tous les autres parcours, c'est nez au vent si j'ose dire et en tant qu'ancien fumeur, je me délecte de l'odeur du tabac de la voiture qui me précède sur la route.
Je ne voudrais pas ici, faire mon anti mazout primaire mais, force est de constater qu'en suivant un TDi quelconque, l'odeur du diesel noiraud couvre un peu beaucoup les délicates senteurs de la terre mouillée ou des foins coupés.
Une bonne raison pour garder ses distances.
Merci pour cette belle histoire qui m'en rappelle une autre pas du tout automobile ou, lors d'une randonnée à cheval, nous avons mis pied à terre dans un sous bois, au milieu d'un champ de fraises des bois sauvage..... Un excellent souvenir
Samedi 3 décembre 2022 à 05h45
Ce n’est pas que je veuille ramener ma fraise, mais cette histoire de Gégé et de Loulou qui partent en barquette pour aller aux fraises à la sortie du bois de trousse chemise c’est un peu comme si l’ami Taupin, dont tout le monde connait la particularité climatique, voulait mettre la main au panier de la jeune effeuillée prise en stop pour vérifier si son réceptacle floral charnu était suffisamment mûr pour être cueilli… Foi de Nabu cette histoire a un double sens et le premier qui croit m’emmener aux fraises en racontant des salades, n’est pas encore né ! 😁
Samedi 3 décembre 2022 à 16h04