Souvenirs d'Autos

Souvenirs d’Autos : La 911 de Tonton

Par Alain Lyard. Fidèle contributeur de cette rubrique, Alain Lyard nous rappelle que le Président Pompidou nous a quitté il y a 50 ans et que lui aussi aimait les Porsche. Comme le « Tonton » d’Alain…

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Vendredi 10 mai 2024

C'est une histoire qui est arrivée au début des années 1970, un an ou deux après l'inauguration de l'autoroute A6 par Georges Pompidou (en Renault 16), les détails mécaniques sont flous, mais le fond est là.

On peut dire que Tonton était déjà un vrai bagnolard, mais il ne fallait pas lui dire n’importe quoi…

En fait il s’appelait Hugues, c'était un grand gaillard au physique impressionnant genre Stallone époque Rocky et qui avait la simplicité et la générosité des gens qui, partis de rien, avait réussi en exerçant un métier ingrat à gagner suffisamment d'argent pour en avoir juste un peu trop pour s'offrir des autos qui lui plaisaient sans trop regarder leur prix.

Mais sous son air gentil et confiant il ne fallait pas lui en compter, c'est sans doute pour ça que tout le monde l'appelait respectueusement Tonton et particulièrement ses voisins artisans menuisiers ou décolleteurs de « l’Usine Contrescarpe », célèbre bâtiment industriel de la rue Biscornet au rez-de-chaussée duquel se trouvait son atelier de récupération où dans une ambiance à la Zola il brûlait et fondait dans des creusets toutes sortes de métaux et les transformaient en petits lingots.

Le jour de la fonte était toujours un spectacle impressionnant pour l’étudiant que j’étais…

…Il venait de troquer sa BMW 2002 Ti orange pour un Range Rover avec lequel il projetait pour les prochaines vacances de faire avec des copains la route Alger – le Cap (dans le sens inverse du record que les frères Marreau venaient de réaliser en moins de 10 jours, mais eux en R12 Gordini!).

Pour sa femme plus casanière, qui préférait le sable de l’île de Ré à celui du Sahara, il acheta une superbe Porsche Targa jaune, que je découvris admiratif, un soir devant son garage.

L'automne suivant, je reviens dîner chez lui pour écouter ses exploits de l'été (qui s'arrêtèrent à Nairobi) et un superbe cabriolet Fiat 124 rouge attendait devant le perron à la place de la Targa, et Tonton hilare, de raconter sa mésaventure :

Habitué d'un grand garage du 12e  où il achetait tous ses véhicules, cette fois-ci c’est un petit nouveau qui s’était occupé de lui, vantant les qualités de cette rare occasion « à peine rodée, qui n’avait quasiment jamais dépassé Barbizon »!

Illustration - Fiat 124 Spider
Fiat 124 Spider

Aux questions de notre sage ami sur la santé du moteur, la qualité du rodage, les performances de l'auto, il répondit en frimant, sûr de sa jeune expérience, qu'étant donné la réputation de la marque et la puissance de son moteur de 180 ch, cette auto était conçue pour la vitesse et donc indestructible.

Tonton dubitatif lui demande d'écrire tous les détails sur sa facture.

Pour ceux qui ont oublié ou pas connu cette période heureuse et insouciante, la vitesse maximale de la plupart des autos « normales » était entre 120 et 150 km/h, les péages n'existaient pas, encore moins les radars et lorsqu’on était enfin sur l’autoroute, on roulait la plupart du temps pied au plancher, quelque soit la voiture.

Quelques jours plus tard il descend à Marseille de nuit pour être tranquille à la traversée de Lyon et rejoindre son rendez-vous à Aubagne en 5/6 heures, la Porsche filant a plus de 200km/h dans les meilleures parties de cette nouvelle route extraordinaire, mais comme le moteur fumait à l'arrivée, il dû la laisser dans un garage et rentrer en train...

De retour à Paris, légèrement agacé, il va expliquer au patron du garage sa mésaventure en lui précisant qu’il avait respecté à la lettre les indications de son vendeur, preuve en mains.

Le patron du garage ne voulant pas perdre un ami et aussi bon client lui échangeât la Porsche pour la Fiat et vira le vendeur.

 

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion.

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…

Et si possible, joignez à votre histoire des photos….

On adore ça chez POA !

Merci.

L’avis des Petits Observateurs

4 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos : La 911 de Tonton »

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En effet, il ne me semble pas me souvenir que Porsche ait acquis sa réputation sur la fiabilité.
Pour traverser l'Europe pied au plancher sans défaillir, il y avait les Volvo (série 120 puis 140). Les perfos par contre n'étaient pas les mêmes. Notre Pompidou lui, c'était la 356 si mes souvenirs sont bons. C'était pas encore 180cv hein?

Vendredi 10 mai 2024 à 08h23

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En réponse à Chapman L

Et, pour la petite histoire, la Porsche de Georges Pompidou se porte bien. Elle a été rachetée par un amateur.
Elle est de couleur gris fer, couleur que je pense être d'origine.

Samedi 11 mai 2024 à 20h38

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