Les Essais de Patrice • Volkswagen

La Golf a 50 ans (épisode 5 ) : dieselissime !

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Si Mercedes a été le pionnier du moteur diesel en Allemagne et Peugeot en France suivi par Citroën, on peut dire que Volkswagen avec sa Golf a réinventé cette motorisation.

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Mercredi 28 février 2024


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Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

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Fin 1976, VW dévoilait sa Golf en motorisation diesel. Suite à la première crise de l'énergie fin 1973, les ventes de diesel commençaient à décoller avec 4% de pénétration en France. Pour la 204,   dès 1968 Peugeot avait innové en créant  le plus petit diesel du monde, tout en alliage léger pour sa 204 cubant 1255 cm3 poussé pour la 304 à 1357 cm3 et 45 ch DIN. Moteur dérivé de l'essence qui se montra, hélas, peu robuste.

Un moteur essence dieselisé

Comme Peugeot, VW diéselisa son bloc essence mais à partir de son 1471 cm3 jugé suffisamment rigide ce qui simplifia sa construction en abaissant son prix de revient. Inédit à l'époque, technologie reprise par GM un peu plus tard qui s'avéra catastrophique. Ce moteur à injection indirecte délivrant 50 ch Din fut le premier à proposer pratiquement le comportement d'un essence.  Il était plus prompt à démarrer à froid, suffisamment puissant et vif en montées en régime (5000 tr/mn).  La vitesse de la Golf 1500 D était supérieure à celle des 1100 essence (140 km/h) avec de bonnes relances et un honnête silence de fonctionnement du moins à chaud.

Il consommait environ deux litres de moins que la 1100. Grace au gros écart entre le prix de l'essence ordinaire à 2,09 francs contre 1,34 f pour le diesel, malgré son supplément très élevé de 3050 francs, soit 10 à 15 % que celui de la 1100, il se rentabilisait en moins de 40 000 kilomètres. La Golf D rencontra un beau succès conforté par la deuxième crise de l'énergie de 1979 qui fit grimper encore la part de ventes de voitures diesel à plus de 10 % à la fin de la décennie.

Illustration - Volkswagen Golf
Volkswagen Golf

Fin 1975, VW révolutionna le marché de la petite voiture diesel avec un 1500 cm3 dérivé du bloc essence

Illustration - Volkswagen Golf
Volkswagen Golf

"Extraordinaire", titra L'Action Auto pour l'essai de la Golf D

Le GTI du  diesel

Fin 1982, la Golf D fut secondée par une version turbocompressée venue de chez Audi. Poussé à 1,6 l et grâce à un turbocompresseur, sa puissance sautait à 70 ch DIN contre 4 minuscules chevaux fiscaux. La GTD devint la GTI des diesels avec des accélérations et des reprises plus vives que celles d'un moteur à essence.  Elle pointait son sigle à 160 km/h avec une consommation 30 % inférieure à la 1,6 l essence de 75 ch.

Impossible de citer toutes les Golf diesel essayées dans ces lignes. Néanmoins, j'ai le souvenir d'avoir été fort impressionné par ces deux modèles autant en 50 ch en 1977 qu'en turbo-diesel fin 1982. Surtout cette dernière qui, à l'époque, n'avait aucune concurrente. Je changerai sensiblement d'avis un an plus tard après avoir traversé une partie du Maroc avec la 205 diesel dont le moteur XUD7 dérivé également du bloc essence, fort de sa relative grosse cylindrée de 1768 cm3 60 ch pour ce petit gabarit,  offrait un agrément de conduite supérieur à celui d'une essence. Ce contre un tarif plus raisonnable que celui de la Golf toujours plus chère que les françaises.

Illustration - Volkswagen Golf GTD
Volkswagen Golf GTD

La Golf II reprit les mêmes motorisations diesel portées à 54 ch en atmosphérique et toujours 70 ch en turbo avec une boîte à 5 rapports

Illustration - Volkswagen Golf TDi
Volkswagen Golf TDi

La Golf III fut la première à adopter le nouveau moteur TDI à injection directe

110 chevaux !

La Golf II reprit les mêmes mécaniques profitant de l'engouement autour du diesel dont les ventes grimpaient régulièrement. Si la puissance de l'atmosphérique avait été portée à 54 ch pour l'atmosphérique, le GTD désormais équipée d'un catalyseur reçut une cinquième rapport. Baptisé E pour économique, il abaissa encore sa consommation et son silence de fonctionnement. Son succès généra des tarifs tout de même très excessifs. Il fallait parcourir de nombreux  kilomètres pour amortir la différence mais  il était indéniable que la GTD était plus plaisante  que la 1,6 l essence. En fin de carrière, la Golf 2 accueillit un bloc diesel porté à 1,9 l turbo porté à 60 ch contre 80 ch avec un intercooler.

En 1991, lorsque la Golf III vit le jour avec sensiblement les mêmes motorisations diesel (64 et 75 ch) la part des ventes de diesel en France dépassait les 35 % et plus de 50 % pour la Golf.  Un peu plus tard, nouvelle révolution avec l'injection directe dont Audi fut le pionnier avec Fiat. Moteur qui sous le vocable de TDI (Turbocharged Direct Injection) annonçait maintenant 90 ch.   Comme habitude, cette version TDI était loin d'être bradée mais quel agrément !  Quelques mois avant que la Golf 3 disparaisse, grâce à un turbo à géométrie variable apportant de la souplesse à bas régime et davantage d'onctuosité, le TDI 2 litres grimpait à 110 ch ! Enthousiasmant comparé à une 306 turbodiesel de 90 ch. VW avait pris une sacrée avance sur la concurrence à l'époque.

Illustration - Volkswagen Golf III TDi
Volkswagen Golf III TDi

Grâce à son gros réservoir de 60 litres, il était possible de parcourir plus de 1000 km sans ravitailler avec une Golf TDI

Illustration - Volkswagen Golf IV
Volkswagen Golf IV

Grace à l'injecteur pompe à haute pression (plus de 1600 bars), la puissance de la TDI sur la Golf IV grimpa jusqu'à 150 chevaux !

Maintenant 150 chevaux

En 1998, la Golf IV reprit les motorisations 90 et 110 ch. La révolution arriva en octobre 2000 avec une nouvelle génération de diesels à injecteurs pompe accroissant considérablement la pression de l'injection. Hélas très claquant au ralenti ! L'atmosphérique de 64 ch était épaulées par les TDI dont les 3 lettres rougissaient en fonction de leur puissance  s'étalaient de 90 puis 110 ch jusqu'à .... à 150 ch. Avec sa boîte à 6 rapports de série, la Golf TDI 150 ch pointait à 216 km/h.  L'essai d'une Golf TDI était toujours jubilatoire !

La place nous manque, hélas, pour évoquer les moutures suivantes. Une nouvelle motorisation 2 litres permit sur la Golf V de porter la puissance du TDI à 170 ch en 2005 où la part des ventes du diesel dépassait chez nous 50 %. Plutôt que d'augmenter la puissance, les Golf diesel successives réduisirent en priorité leurs émissions de CO2 et autres Nox.  Considéré comme le carburant de l'avenir au milieu des années 80, il commença à avoir mauvaise réputation en lâchant trop de particules nocives pour nos petits poumons.

Illustration - Volkswagen Golf V
Volkswagen Golf V

Sur la Golf V, la puissance du TDI grimpa à 170 ch !

Illustration - Volkswagen Golf VI
Volkswagen Golf VI

La Golf VI reprit les mêmes motorisations diesel avec des émissions polluantes réduites grâce à un nouveau catalyseur

Encore 26 % des ventes en 2023

La Golf 8 diesel compte trois motorisations s'articulant de 116 à 200 ch. Cette dernière avec un couple de 400 Nm accouplé à une boîte de vitesses DSG à 7 rapports pointe à 245 km/h avec une consommation mixte que de 4,4 l. Certes, une puissance exactement quatre fois supérieure à notre premier Golf diesel pour un poids presque doublé avec plus de 1500 kilos en ordre de marche. Las, la part de marché en France du diesel ne cesse de décroitre après être monté à 77 % en 2008. Pour la Golf, il était encore de 42 % en 2022 pour tomber à 26 % en 2023, soit largement au dessus de la moyenne nationale désormais inférieure à 10 %. La Golf 8 GTD récemment restylée sera certainement la dernière diesel avant que l'électrique la remplace tout à fait.  Enfin, on sait qu'il ne faut jamais dire jamais....

Illustration - Volkswagen Golf VIII
Volkswagen Golf VIII

Moteur diesel TDI de la Golf VIII, 200 ch, 400 Nm avec convertisseur catalytique double SCR

Illustration - Volkswagen Golf VIII GTD
Volkswagen Golf VIII GTD

Trois puissances au choix sur ce moteur s'articulant de 116 à 200 ch en passant par un 150 chevaux

Illustration - Volkswagen Golf VIII
Volkswagen Golf VIII

La Golf actuelle récemment restylée

L’avis des Petits Observateurs

4 commentaires au sujet de « La Golf a 50 ans (épisode 5 ) : dieselissime ! »

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La plus belle des Golf à mon avis.
Pour la petite histoire, son démarrage n'a pas été immédiat car VW avait tellement tardé à remplacer sa Coccinelle...
Et oui, pour les gens, quand on disat VW, à l'époque, on pensait tout de suite à la Cox.
Concernant la motorisation, c'était le premier moteur Diesel aussi petit et aussi pratique. En effet, on pouvait faire 3 km, couper le moteur, refaire 4 km etc. Si vous faisiez cela avec une Peugeot diesel, elle était bousillée au bout de 20 000 km. Chez VW, on avait du adopter l'alu je pense pour éviter les contraintes thermiques.

Mercredi 28 février 2024 à 13h13

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Autres temps autres moeurs.......mais nous sommes nombreux
à l'avoir aimé le diesel sur cette Golf, la GTD en 80 ch (ca fait sourire
aujourd'hui), mais quelle agrément pour l'époque! L'apparition du
turbo à géométrie variable et puis les injecteurs pompe aussi frugales
que consistants à bas régime, je me suis même régalé lors d'un voyage
avec une VII 2.0 TDI, finalement plus agréable que notre 1.5 TSI.
J'aime bien la dernière phrase de l'article.........ce satané diesel cochait quand
même un bon nombre de cases!

Jeudi 29 février 2024 à 15h53

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