Produite une petite vingtaine d'années à plus de 315 000 exemplaires, la Spitfire n'est pas une voiture de collection rare. Elle offre les sensations d'un roadster britannique des années 60/70 pour un prix très raisonnable.
Sensations en Triumph Spitfire MK IV !
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Cabriolet
- Marque
- Triumph
- Année
- 1972
- Modèle
- Spitfire
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, Royaume-Uni
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Jeudi 20 janvier 2022
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Je n'avais pas essayé une Spit depuis... 36 ans. L'un de mes amis m'a envoyé les scans de mon dernier essai de plusieurs Spitfire publié dans AutoHebdo fin 1985. J'en avais gardé le souvenir d'une voiture vibrante, peu disposée à rester sur la route à cause de son essieu arrière un tantinet gambadeur. Alors que la MK IV 1300 de 1972 appartenant à Georges dans laquelle je me suis glissé assez peu souplement (1,12 m de haut) reste obstinément fidèle à sa trajectoire, enroule les courbes sans gigoter, sans bruits parasites ni trop de vibrations.
Précisons que sur sa Spitfire qu'il a reconstruite de A à Z, il a tout refait ou changé voire amélioré. Ce n'était pas le cas des Spit essayées fin 85 totalisant une petite quinzaine d'années dans leurs jantes.
Cette photo ne laisse pas deviner la compacité des formes de la Spit longue de 3,79 m, large 1,49 m et haute de 1,12 m décapotée
La MK 4 se caractérisait par son avant et surtout son arrière affinés dans l'esprit de la Stag V8 et berlines 6 cylindres
De 1962 à 1980
Lancée fin 1962, la Spitfire démoda les autres petits roadsters britanniques Midget et Healey 1100. Comparée à ces derniers, sa silhouette signée Michelotti était plus moderne, sa tenue de route était plus portée par 4 roues indépendantes (châssis de la Triumph Herald) et son habitacle plus confortable grâce ses glaces latérales descendantes.
La Spit évolua aussi à travers nombreuses améliorations liées une augmentation de sa puissance grâce à sa cylindrée portée de 1150 cm3 à 1300 en 1967 sous la MK3. Fin 1970, sous le nom de MK IV, elle bénéficia d'un restylage dans l'esprit de la Stag et quelques améliorations mécaniques en particulier une boîte de vitesses entièrement synchronisée et un essieu oscillant toujours à lames transversales mais mieux guidées avec l'élargissement des voies.
Fin 1974, elle adopta une mécanique portée à 1500 cm3 qui lui permit de survire jusqu'en 1980 après 315 000 voitures produites grâce à son prix de vente très compétitif.
La MK4 avait adopté une nouvelle planche de bord avec l'instrumentation disposée face au constructeur. Le superbe volant Motolita est un cadeau de l'épouse de Georges !
Sous le capot, le petit 1296 cm3 alimenté par deux carburateurs SU avait de la place. D'où le montage d'un 6 cylindres en ligne sur la GT6
Court levier de vitesses. La commande électrique de l'overdrive qui rajoute 2 rapports sur la 3 puis la 4 est montée sur le pommeau
Subtil dessin descendant de la porte s'opposant à la remontée de l'aile arrière soulignée de chromes. Joli retro obus d'époque à la retrovision quasi-nulle
500 heures de travail !
Dans sa jeunesse en 1980, Georges avait déjà acquis une Spit MK4 dont il avait du se séparer en 1985. En 2015, une relation lui apprend qu'elle possède une Spit de couleur vert anglais de 1972 immobilisée depuis 1985 et dont le moteur est démonté. Voiture recouverte de poussière achetée dans un sous sol sans éclairage. A la lumière, Georges se rendit compte qu'il avait fait une très mauvaise affaire. Le moteur qui affichait 98 000 km était mort, la carrosserie pourrie, l'overdrive ne fonctionnait plus, le circuit électrique était out (classique sur une Spit), les sièges percés comme le plancher.
Pendant près de 3 ans dans son petit garage, Tenace, Georges va tout reprendre sur sa voiture, changer la tôlerie des ailes, ressouder, renforcer, insonoriser, apprendre même à piquer à la machine à coudre pour refabriquer les sièges, refaire le tableau de bord avec son plaquage bois. Il change tous les joints, les rotules, pivots, les amortisseurs, le radiateur, les freins, les croisillons de cardans avant de la faire repeindre en rouge Pimento red. Près de 500 heures afin de lui redonner l'aspect du neuf et surtout les sensations de conduite qu'offrait une Spit neuve lorsqu'elle sortait de chez British Leyland.
Le capot se soulevant en une seule pièce composée de plusieurs parties toutes refaites, offrait une belle accessibilité
En rachetant une Spit plus de 35 ans après la première, Georges a retrouvé les mêmes sensations à son volant
La meilleure de la lignée ?
Georges désirait une 1300 cm3 plus agréable que la 1500 au moteur moins tonique et moins fiable. D'ailleurs, afin de rendre le 1300 plus robuste, déjà sa puissance avait été réduite à 62 ch Din en 1970. Rien de sophistiqué dans son architecture assez ancienne à vilebrequin 3 paliers. Néanmoins dans la minuscule caisse de la Spit, avec seulement 730 kilos à traîner, il donnait l'illusion de piloter une véritable sportive. La MK IV pointait à 155 km/h et engloutissait les 1000 mètres en 36 secondes ce qui n'était pas si mal même si une Simca 1100 Spécial faisait aussi bien.
Les cheveux arrachés par le vent, dans la sonorité présente de son échappement et l'aspiration deux carburateurs SU, assis au raz du sol, la Spit nourrissait le sentiment qu'on roulait bien plus vite d'autant que le confort n'était pas sa qualité première.
Elle compensait ses défauts par son excellente maniabilité due en partie à une direction à l'étonnant rayon de braquage, par son ambiance contre un prix compétitif. Sans oublier un physique craquant. Même si aujourd'hui, les collectionneurs préfèrent la MK3 (65 320 ex) moins commune que les suivantes (166 000 ex).
Dans le sous-sol sans lumière, Georges n'avait pas pu voir qu'il avait acheté une quasi-épave
Fin 1985, j'avais pu essayer plusieurs Spit pour le magazine AutoHebdo
Je lui ai redonné la vie
Georges est le plus heureux des hommes dans sa voiture. "J'ai retrouvé toutes les sensations de ma première Spitfire mais en mieux. Elle tient mieux la route, ne vibre pas et se révèle plus silencieuse grâce à l'insonorisation rajoutée. Son 1300 est très doux avec un bruit rauque que j'adore. Les vitesses passent bien de même que l'overdrive. C'est une voiture que je ne vendrai jamais. Sans moi, elle allait terminer à la ferraille ! ".
Nous nous arrêtons pour faire quelques photos. Pendant que je tourne autour de sa voiture en me battant contre mon ombre sous le soleil, je saisis le regard amoureux de Georges envers sa voiture à laquelle il a redonné la vie. Qui a dit que l'amour rend aveugle ?
Équipée du 6 cylindres en ligne de 2 litres exigeant un bossage de capot et coiffé d'un pavillon, sous le nom de GT6, elle a aussi connu une honorable de 1967 à 1974
L’avis des Petits Observateurs
5 commentaires au sujet de « Sensations en Triumph Spitfire MK IV ! »
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J'aime beaucoup le travail de Michelotti pour Triumph. Contre nombre de mes contemporains j'adore la Stag, so british et so seventies. Et je souffre d'extrasystoles à chaque fois que je croise une Dolomite Sprint, si délicate, si suggestive et élégante.
Tout ça pour dire, qu'effectivement la Spitfire est une sorte de must have un peu comme la MGB concurrente.
Jeudi 20 janvier 2022 à 17h30
Mmmh cette taille de guêpe dans la ligne de caisse, juste avant le passage de roue arrière... Séducteur et Coquin, Don Giovanni (Don Juan) ! 😉
Vendredi 21 janvier 2022 à 15h10
En réponse à Nabu C
Un Designer dont on imagine la source d'inspiration.
Pierre (un chouya Designer. Oups!) 😃
Dimanche 23 janvier 2022 à 12h57
J'adore cette voiture. J'aurais du la prendre au lieu de ma R5 ! C'était le même prix en plus...
Vendredi 21 janvier 2022 à 16h27
Après la Sunbeam Alpine de la mère de mon copain, Triumph a été l'autre modèle de petite anglaise que je découvrais dans les années 80.
Je me suis approché d'une Spitfire rouge superbe, mais du haut de mon mètre quatre-vingt je me souviens je l'avais trouvée si petite.
Un travail énorme de Georges, bravo.
Dimanche 23 janvier 2022 à 12h35