Simca : "C'était la voiture de mes parents !"

Parmi les milliers de personnes venues admirer les Simca, le commentaire le plus fréquemment entendu fut "C'était la voiture de mes parents !". Parmi celui des participants avec qui j'ai pu échanger fut, sans conteste "Je l'ai achetée car mes parents en avait une !".

Parmi les 300 Simca présentes, on comptait près de soixante 1300/1500/1301 qui fêtait son soixantième anniversaire. Lancée en mai 1963 et fut la dernière Simca présentée par HT Pigozzi

Des millions de personnes ont roulé en Simca pendant plus de 50 ans en France et il est normal que cette marque disparue ait laissé une empreinte aussi forte. D'autant que Simca né en 1934, mort en 1986 sous la marque Talbot, construisait des voitures pas comme les autres. C'était un cocktail réussi entre une latinité née de ses origines italiennes Fiat mixée à la sauce US suite  à son rachat de Ford France  avant de l'être par Chrysler plus tard. Les Simca affichaient un exotisme inconnu sur les voitures françaises et qui faisait tout leur charme.

Simca 8 1100

Ancien président du Club Simca, Jean-Paul roule  avec un cabriolet Simca 8 1100 de 1939, l'une des plus vieilles voitures de cette concentration " Elle était très moderne pour l'époque avec son moteur culbuté, sa boîte à 4 vitesses et son éclairage 12 volts et freins hydrauliques. Elle est très agréable à conduire. Un vrai vélo ! En plus, elle a eu d'origine une finition VIP avec des boiseries intérieurs et même un minibar aux places arrière".

Chambord

Membre très expert du CAAPY (Collection de l'Aventure Automobile à Poissy, Wilfrid (à droite) qui travaille à Poissy et sa charmante fille Audrey et leur ami Georges possesseur d'un Simca 1100 S, étaient venus avec une Chambord. D'un superbe rouge Cardinal, sa Chambord 100 % restaurée, équipée de la boîte Rushmatic, date de juillet 1958. Rappelons que cette luxueuse berline à moteur V8 de 84 ch SAE qui succédait à la Versailles a été produite en France de fin 1957 à 1961 à 61386 unités avant de poursuivre sa vie dans des versions rajeunies jusqu'en 1969 au Brésil.

De part ses origines et ses achats puis rachat, Simca a proposé sur une cinquantaine d'années une gamme étonnamment étendue propre à séduire aujourd'hui les passionnés de la marque. Depuis les Simca 5, 6 et 8 qui étaient pratiquement des Fiat sous licence jusqu'à la dernière Samba et Tagora des années 80 extrapolées des Peugeot. Il n'y avait que l'embarrât du choix parmi les présents lors de ces 4 jours de fête à la marque à l'hirondelle organisée par un excellent petit groupe de bénévoles qui a travaillé plusieurs mois pour monter cette nationale particulièrement réussie pour accueillir des passionnés.

Coupé Plein Ciel

Camille et son conjoint Pierrick étaient  avaient pris la route depuis Paris (1300 km aller et retour) au volant de leur coupé Simca Plein Ciel 1959 "Grand Carrossier" chaussée de superbes roues à rayons qu'ils possèdent depuis 8 ans. Voiture dans laquelle elle a roulé lorsqu'elle était enfant car elle appartenait à ses parents. Dessinée par Facel qui la fabriquait également, ce coupé dérivé de l'Aronde était aussi proposé en cabriolet sous le nom d'Océane possédée également par ce sympathique couple.

Simca P60 Montlhéry Spéciale

La Simca Aronde a été produite de 1951 à 1963. Gérard possède l'une des ultimes versions de la P60 avec sa Montlhéry Spéciale de 1962. Elle se distinguait par son moteur 1300 Rush poussé à 70 ch autorisant 145 km/h dans une version plus luxueuse gris métal aux sièges crème clair en Naugahide. "A son volant, je retrouve les sensations de mon enfance car mon père roulait en Etoile 6, surtout au niveau du bruit du moteur très caractéristique et aussi de la boîte de vitesses en première" explique Gérard qui possède évidemment d'autres Simca.

Il y avait des possesseurs  de Vedette Chambord V8 et Ariane, des amateurs d'Aronde et de ses élégants dérivés Facel, de Simca 1300/1500 venus presque au nombre de 60 pour fêter les 60 ans de sa naissance, des dérivés Matra et CG sur base Simca, des accros de la Simca 1000 et du coupé Bertone. De nombreuses 1100 évidemment et 1308 et 1510 et Solara et même une Sunbeam 1000. Pratiquement toute la gamme était présente dans le cadre magnifique du lac de la Magdeleine à Gujan-Mestras près d'Arcachon.

Simca 1500 GLS

La Simca 1500, grande sœur de la 1300 a été fabriquée de fin 1963 à 1966 avant de laisser sa place à la 1501. Jérôme était présent avec une Simca 1500 GLS automatique de 1965 achetée il y a 3 ans,  de couleur verte Velasquez avec des beaux sièges bruns tabac. " C'est une GL qui a été transformée en GLS plus luxueuse certainement par le concessionnaire. C'est une voiture extrêmement agréable à conduire pour son confort et sa visibilité, assez puissante (80 ch SAE), douce avec sa boîte auto à 3 rapports. Et quel charme dans tous ses petits détails de présentation !"

Simca 1200 S

"Je l'aime parce que c'état la plus belle voiture de la gamme Simca"  avoue Jean-Michel devant son beau coupé 1200 S de 1968 de couleur blanc Ibiza exempte de rouille. Ce qui est étonnant car la corrosion fut le point faible de ce modèle produit chez Bertone en Italie. Sa 1200 S 1968 à moteur 80 ch (85 à partir de 1970) acquise en 2008 était chaussée de jolies jantes en alliage Amil. Dérivé du coupé 1000 qui avait vu le jour en 1961, le 1200 S devenu rare à cause de la corrosion a été fabriquée de fin 1967 à 1971 à 14 741 exemplaires seulement.

Pour vous vous situer l'ambiance, voici une douzaine de brefs portraits de Simcatistes passionnés venus de France et aussi de l'étranger (Belgique, Hollande, République Tchèque).

Simca Rallye 2

Dévoilée fin 1972, la Rallye 2 au moteur 1300 cm3 poussé à 82 ch a relancé la carrière de la Simca 1000 née fin 1961 en séduisant une clientèle plus jeune et plus sportive. Après en avoir possédé une en 1982, Jean Claude en a racheté une en 1993 qu'il souhaite conserver "jusqu'au bout". Sa Rallye 2 était équipée d'un échappement quatre en un plus musical et de jantes en alliage léger empruntée à une 1100 TI. " Je la prends toujours avec le même plaisir" nous a-t-il expliqué.

Simca 1100 TI

Le sympathique Guy, le sourire aux lèvres, nous a montré le logo Ti de sa 1100 sortie en novembre 73 de couleur vert Derby. " C'est l'une des premières versions à tableau de bord 6 cadrans style Rallye ". D'avoir acheté cette 1100 TI il y a 3 ans lui a rappelé que cette version sportive à moteur 82 ch fut déjà la première voiture qu'il acheta en 1985 avec son jeune permis de conduire en poche. Il la partage avec 6 autres Simca dont 3 Matra Bagheera. Quand on aime les Simca, on ne les compte pas !

Spider GC 548 à compresseur

Rarissime modèle que cette Simca CG 548 qui devait son nom à son poids allégé à 548 kilos construite seulement à 17 unités. La CG (Chappe et Gessalin)  de Guy dont le pavillon a été découpé pour mieux ressembler au CG MC à moteur central usine ne pèse 490 kilos. Avec son moteur de coupé 1200 S dont la puissance a été portée à 172 ch accouplé à une boîte à 5 rapports à crabots, son spider offre un rapport poids-puissance détonant aux accélérations fulgurantes. Ce passionné la fait repeindre aux couleurs des CG usine de l'époque, sponsoré alors par radio Monte Carlo et du jus de fruit Pam Pam 100 % synthétique.

Simca 1301 Spécial

Version allongée de la 1300 surtout dans sa partie arrière, la 1301/1501  a été  vendue de fin 1966 à fin 1975. Morgan qui écrit fort bien sur l'automobile d'hier sur le site News d'Anciennes a passé des dizaines d'heures à faire briller sa 1301 Spécial  d'un éclatant orange Pandjhari pour se rendre à l'Annuelle Simca. " C'est une des dernières 1301 Spécial de mai 1975 dont la puissance avait ramenée à 67 ch DIN contre 70 à cause des normes anti-pollution. C'est une version Export vendue qui totalise 130 000 km d'origine avec dont le moteur a été changé. Elle offre encore d'excellentes performances et un vrai plaisir de conduite. C'est une voiture que je ne vendrais jamais !".

Matra Murena 2,2 l

La Matra Murena comme la Bagheera utilisait de nombreuses pièces Simca autant au niveau de sa structure (train avant de 1100) que de ses motorisations. La Muréna qui a vu le jour fin 1980 pouvait recevoir soit le 1600 de la Solara soit le gros 2,2 l de la Tagora comme celle d'Estéban rencontré à Gujan au volant de la voiture de son père Jérôme. " Elle est de 1982 et c'est une rare version à toit découvrable qui totalise 117 000 km qui a été entièrement refaite. J'adore sa position de conduite sportive, son étonnant confort et ses bonnes performances avec ses 118 ch et bien entendu sa ligne " avouait Estéban qui possède également une Bagheera.

Talbot Samba cabriolet

Alexandre venait de Poitiers au volant de sa petite Samba cabriolet acquise très récemment qui a remplacé une berline LS. " Je suis fan des années 80 et la Samba me plait beaucoup. Datant de 1984, elle a 180 000 km d'origine mais marche très bien avec des bonnes performances avec son moteur 1360 cm3 80 chevaux à 2 carburateurs. Elle a été seulement repeinte en blanc qui n'était pas sa couleur d'origine. Jai passé 4 jours à la nettoyer de fond en comble pour venir ici ! " Dérivée de la Peugeot 104 Z comme la berline, la version cabriolet de la Samba dessinée et construite par Pininfarina a été vendue à 13 000 unités seulement entre 1982 et 1986. Une adorable voiture.

Talbot Solara Exécutive

Cyril était présent au volant d'une immaculée Talbot Solara de 1983 dans sa finition Exécutive se reconnaissant notamment à ses jantes en aluminium. Un modèle 1600 cm3 90 ch qui possède une boîte de vitesses à 5 rapports produit seulement à 1200 unités. Son état semblait proche du neuf. " Je la conduit depuis 4 ans et elle compte seulement que 60 800 kilomètres. Ce sont mes parents présents dans cette Nationale qui roulaient aussi en Simca, voiture qui a bercé mon enfance et qui nous ont offert à ma sœur et moi chacun une Simca dont cette Solara" raconte Cyril. Heureux homme !