Souvenirs d’Autos (466) Renault 5 GTX Story

Le mundial 2024 vient de nous dévoiler les dernières versions de la Renault 5 ressuscitée, mais en 1988 il y eu la R5 GTX…

Sans être un grand consommateur de bagnoles, étudiant j'avais pas mal roulé dans nombre de modèles - jamais en bon état - appartenant à mes copains, de la vieille 203 poussive à la 2cv bariolée et ses essuie-glaces approximatifs et régulièrement en panne vu qu'on ne mettait jamais plus de 10 Francs d'essence à chaque fois.

Depuis, je n'avais possédé que quelques occasions qui étaient à peine mieux, maintenant jeune actif indépendant devenu (presque) raisonnable, je venais de me débarrasser de ma chère coccinelle décapotable qui était de plus en plus cabossée, de moins en moins étanche ni non plus pratique pour emmener mes toutes nouvelles clientes dans les shows room branchés de la rue du Bac.

Décidé d'investir dans un véhicule moderne, je listais mes critères : il fallait que l'auto soit petite pour se faufiler dans la circulation Parisienne - plus fluide et dynamique qu'aujourd'hui - qu'elle soit assez chic avec moquette et sièges si possible en cuir et un moteur fiable et suffisamment puissant pour faire de la route confortablement en dépassant allègrement les performances escargotesques de ma regrettée VW.

Comme je n'étais pas très au courant de la production automobile de cette époque, j'atterris rapidement au plus près de chez moi chez le concessionnaire Renault de la rue Amelot où le commercial me vanta immédiatement les lettres GTX qui brillaient sur le haillon du modèle présenté en vitrine, d'une couleur bronze métallisé genre doré, à l'intérieur cuir beige et top du luxe, équipée d'une boîte automatique. Elle semblait impatiente d'être adoptée, regardant le Cirque d'Hiver tout proche avec l'envie de bondir sur la chaussée comme dans la géniale pub qu'avait réalisé Publicis en 1972. Il faisait beau, elle était désirable, cochait toutes les cases, j'étais pressé et le gars excellent vendeur.

Conquis, j'achetais l'auto, ma première voiture neuve !

Lorsque je garais cette perle devant mon bureau rue d'Ormesson - à cette époque, la ville était joyeuse et insouciante, sans travaux tous les cent mètres, sans restrictions, sans les dangers des nouvelles mobilités  pseudo-douces, sans pistes cyclables, ni sens unique toutes les deux intersections, rue Saint-Antoine on circulait si bien et on stationnait facilement sans débourser des fortunes*, même nos élégantes « pervenches » étaient sympa et la fourrière ni agressive ni mafieuse - je me fis chambrer par mes potes du quartier qui me demandaient pourquoi j'avais vendu la Cox et qu'est-ce qui m'était arrivé pour acheter une caisse automatique de « gonzesse » (langage d'époque, pré-#MeToo), qu'elle était trop neuve, trop petite, que ce n'était pas mon genre, que la couleur était à gerber, etc, etc… rien que des jaloux !

Dédaignant ces commentaires au ras des pâquerettes, j'avais désormais un problème de moins à régler grâce à cette voiture efficace et si pratique avec son haillon et je pouvais travailler en paix, mes clientes rassurées de pouvoir monter dans un véhicule neuf et ma copine d'apprécier son confort pour les longs trajets qui nous emmenaient pour quelques jours de vacances à Bréhat dans sa maison familiale.

Je dois quand même dire que j'étais surpris et emballé par les capacités de cette petite auto - après tout ce n'était qu'une Renault 5 - mais en plus confortable, plus élégante et ses performances étaient vraiment épatantes, alors je fonçais heureux et confiant en l’avenir…

…Deux ans plus tard, par un matin humide et brumeux de Pâques, sur la route du retour, sans prévenir, sa boite de vitesse nous lâcha brutalement en rase campagne à 20 km de Saint Brieuc...

Saleté de bagnole!!!

Et ce fût pour moi celle qui sonnât le glas des voitures françaises…

* Pour info dans le centre de Paris l'heure de stationnement est à 6.25€/h, soit presque 1/2h de smic horaire 2024 (11.08€) pour les petites autos et 18€ les SUV…

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On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…

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