Les Essais de Patrice • Plymouth

Plymouth Prowler : Quoi ma gueule ?

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Par Patrice Vergès. Bernard roule dans une Plymouth Prowler noire alors que celle de Serge est jaune. Rencontre entre deux amoureux de cet étonnant hot-rod auquel les Français n'ont pas eu accès à cause de nos normes d'homologation plus sévères.

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Mardi 5 octobre 2021


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Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

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Si vous aimez l'anonymat, ne rodez (son nom en français) surtout pas en Plymouth Prowler. J'ai rarement vu une voiture qui aimante autant le regard en les détournant longuement. Construit de 1997 à 2002 ( avec un arrêt d'un an) sous deux marques différentes, d'abord Plymouth puis Chrysler lorsque la constructeur US a arrêté la première en 2001, la Prowler était une version néo-retro des hot-rod US des fifties.

Elle avait été d'abord présentée sous forme d'un concept-car au salon de Detroit 1993. Elle étonna par son physique  cunéiforme qui faisait appel à un capot hyper long s'opposant à un arrière court et ( trop) mafflu lié à un pare-brise hyper incliné. Elle dérouta surtout par ses roues géantes de 20 pouces à l'arrière situées en dehors de la carrosserie comme les hot-rods. Face à son excellent accueil auprès de passionnés, Chrysler décida de la produire en petite série en 1997 dans une version très proche. Hélas, après un prompt départ commercial, ses ventes se tassèrent vite pour plusieurs raisons : manque de puissance (214 ch), une utilisation trop restrictive, des qualités dynamiques décevantes et un prix de vente trop élevé de 35 000 dollars. Au total, seulement 11 702 voitures furent produites dont 3170 sous le nom de Chrysler. Peu comparée à la Dodge Viper !

Coup de foudre à 16 ans.

Serge conduit la Prowler jaune dépourvue de pare-chocs." À l'âge de 16 ans, en 1997 lors d'un voyage aux USA avec mes parents, j'ai vu une Prowler violette. Le coup de foudre ! J'ai usé une pellicule entière à la photographier. Je me suis dit plus tard, j'en aurais une !"

Serge a tout de même patienté 20 ans, après avoir usé et abusé de beaucoup de muscle-cars V8 (Mustang Shelby, Dodge Challenger, Viper) dégorgeant de chevaux. Puis, en 2018, il est passé à l'acte ce qui n'est pas facile car ce véhicule n'avait pas été vendu ni homologué en France. "En plus, j'avais des exigences bien précises, je la voulais de couleur Prowler Yellow, avec des options notamment les jantes chromées et pas plus de 10 000 miles. Finalement je l'ai achetée à un particulier en Louisiane. Elle était dans un état exceptionnel en correspondant à mes critères sauf les jantes acquises plus tard".

V6 de 3,5 l de 214 à 253 ch

La Prowler est bâti sur une structure originale en aluminium faisant appel à une belle suspension triangulée également en aluminium (1300 kilos). D'ailleurs, la voiture est assez compacte puisqu'elle ne mesure que 4,20 m de long, très large avec près de 2 mètres, et seulement 1,29 m de haut. Son moteur V6 de 3,5 l est monté en position très reculé dans l'habitacle tandis que la boîte de vitesses automatique type transxale est montée sur l'essieu arrière et que le freinage à 4 freins à disque brille par l'absence d'ABS. Né avec seulement 214 ch, la puissance du 6 cylindres à grimpé à 253 ch (SAE) en 1999 autorisant de meilleures performances (190 km/h).

La mécanique prend toute la place et pour Serge, il n'est pas facile d'inscrire ses 193 cm dans l'habitacle à l'accès très exigu barré par un angle d'ouverture ridicule des portes. Quant à la malle n'en parlons pas avec une capacité symbolique de 50 dm3 ni du réservoir de 45 litres seulement. Difficile de voyager en Prowler, d'où à l'époque, la vente en option d'une remorque qui reprenait le dessin de sa poupe !

Dommage qu'elle n'ait pas un V8 !

Bernard roule avec la noire. Même coup de foudre pour lui pour une version Plymouth de 2000 qui avait sensiblement le même kilométrage. " C'est aussi sa ligne qui ma séduit et le fait de disposer d'une voiture différente qu'on ne croise pas à tous les carrefours. J'aime la conduire car elle est très agréable, marche suffisamment fort pour moi et adore son bruit aussi ".

Curieusement, la sienne émet un son plus viril que celle de Serge. C'est certainement le fait de l'homologation française qui a exigé quelques modifications (clignotants, veilleuses, rétroviseurs, ligne d'échappement). Homologation qui a demandé de longs mois de patience surtout pour lui et un chèque de 4500 euros. Mais les deux voitures sont légalement immatriculées. Bernard aussi est passionné de V8 puisqu'il collectionne les Ford Vedette tandis que Serge amoureux de ce type de moteur, regrette qu'elle ne dispose pas d'un gros V8 bien plus musclé de 300 ou 400 chevaux, d'une boîte auto mieux étagée ne totalisant que 4 rapports et d'un caractère plus agressif.

Une Prowler, ça ne se vend pas !

"Ce n'est pas une voiture à utiliser tous les jours" précisent les deux passionnés qui reconnaissent qu'elle offre un océan de défauts dans un ilot de qualités. " Il faut être très prudent avec car certaines pièces sont devenues introuvables notamment le pare-brise. Comme la visibilité est très mauvaise même décapoté et la voiture très large, il faut faire attention.  On ne voit pas les roues avant d'autant que j'ai enlevé le pare-choc pour alléger l'esthétique. Je vais chercher un hard-top pour rouler avec l'hiver" explique Serge.

Malgré ses tares, tous les deux sont follement épris de leur voiture et pas question de la vendre. " Je ne vends rien " martèle Bernard qui compte un nombre important de voitures de collection. Même leitmotiv de la part de son ami Serge. " Une Prowler, ça se garde !". Pour ces deux passionnés, il vaut mieux une voiture de plus, qu'une voiture de moins...

Illustration - Les Essais de Patrice Plymouth Prowler
Les Essais de Patrice Plymouth Prowler

La jaune sans les pare-chocs, c'est celle de Serge, la noire celle de Bernard

Les deux Prowler sont de marque Plymouth arrêtée en 2001 par Chrysler

Illustration - Les Essais de Patrice Plymouth Prowler
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Les Essais de Patrice Plymouth Prowler

Planche de bord néo-rétro avec boîte auto (hélas) ne comptant que 4 rapports

Le V6 Chrysler de 3518 cm3  24 soupapes  tout en alu est monté très en arrière.

Illustration - Les Essais de Patrice Plymouth Prowler
Les Essais de Patrice Plymouth Prowler
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Les Essais de Patrice Plymouth Prowler

Les pares chocs peu esthétiques imposés par le crash-test reçoivent les clignotants

Le coffre de 50 dm3 permet d'accueillir.... deux blousons !

Illustration - Les Essais de Patrice Plymouth Prowler
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L'absence de pare-chocs sur celle de Serge permet d'admirer la belle suspension triangulée en aluminium

Jantes de 20 pouces à l'arrière contre 17 devant

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Les Essais de Patrice Plymouth Prowler

Au volant Serge, à ses cotés Bernard. Tous les deux passionnés de V8

Sous cet angle, on devine la boîte de vitesses à l'arrière encadrée par deux généreuses sorties d'échappement que la loi française a muselées

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Il était possible d'acheter une remorque reprenant les lignes de la Prowler

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