La 205 GTI allait non seulement séduire une nouvelle clientèle en récupérant celle des déçues de la nouvelle Golf. Elle permit d’approcher celle plus branchée des beaux quartiers qui, pour rien au monde, n’aurait jamais roulé en 104.
La Peugeot 205 a deux fois 20 ans ! (2/2)
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Citadine
- Marque
- Peugeot
- Année
- 1983
- Modèle
- 205
- dossier
- Les Petites News
- Tags
- Les Youngtimers, Les Anciennes, France
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Mercredi 18 janvier 2023
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Il n’y avait pas que les cadres et les jolies femmes BCBG qui se ruaient sur la 205 GTI mais aussi le sportifs pour courir avec en Groupe N. Le Peugeot Talbot Sport (PTS) proposa un kit 125 ch (culasse retravaillée à grosse soupapes) homologué sur la route destiné à ceux qui trouvaient déjà que la GTI mériterait mieux que ses 105 ch. Mais ce kit qui lui permettait de pulvériser le mur des 200 km/h n’était pas donné et surtout exigeait de repasser la voiture aux mines ce qui barra son utilisation.
Le succès de la 205 GTI qui ne faiblissait pas se superposait à celui des 205 normales frisant déjà les 2000 exemplaires journalier produits dans plusieurs usines. Nous vivons dans l’ère des GTI en matière de publicité. Le clone de la Peugeot, la Visa GTI décollait d’un porte-avions dans une pub télé où une 205 GTI virevoltante semait un énorme bombardier.
Fin 1986, apparition de la GTI 1,9 l. Ce modèle à clignotants blancs date de 1990
La GTI 1,9 l offrait des performances exceptionnelles et un tempérament un peu moins pointu que la 1600 en lever de gaz grâce à des voies modifiées
Tous les constructeurs ajoutaient des GTI au sein de leur gamme en montant des turbos ou de gros moteur dans de petites caisses. Avec souvent moins de bonheur que Peugeot.
La pub où la GTI était poursuivie par un bombardier a été déclinée autant à la télé que dans la presse magazine
Le PTS proposait une large gamme de préparations pour les pilotes courant au volant d’une Peugeot
La 1,9 l : la Gteissime !
Peugeot comprit que pour garder son hégémonie, la GTI devait progresser d’autant que la clientèle était demandeuse. Le moteur existait déjà, c’était le XU 9 JA de 1905 cm3 105 ch de la 305 GTX. Avec l’injection et la culasse retravaillée, il grignota 15 ch, soit 130 ch. Pour faire passer cette puissance accrue, le train roulant fut revu avec la complicité de Michelin qui concocta des pneus MXV en 185/55 chaussant de superbes jantes de 15 pouces. C’était un diamètre rare pour une aussi petite voiture de 3,70 en cette fin 1986, réservée d’habitude aux grosses cylindrées. Ses roues lui donnaient une virilité accrue et une meilleure assise visuelle au sol. L’intérieur se voulait plus cossu avec un volant cuir beaucoup plus agréable que celui de la 105 ch et des sièges mi cuir-mi tissus.
Mais à croire que les miracles arrivent toujours deux fois. Avec 130 ch, la 1,9 l était encore excitante que la 115 ch. Plus rapide (205 km/h) plus nerveuse (29,9s) mais surtout plus efficace. Un peu moins « vive » en lever de pied grâce à un travail sur les liaisons au sol aidée par ses pneus miracle mais plus sûre avec son freinage renforcé confié à quatre freins à disque. Une petite merveille d’efficacité. Plus coûteuse de 12% environ que la 1600 qui resta la version la plus vendue, la version 1,9 l séduisit en majorité la clientèle masculine surtout avec le vaste toit ouvrant optionnel.
En 1988, la GTI adopta un intérieur légèrement modifié propre à la gamme 205. Les sièges garnis de cuir étaient de série sur la 1,9 l
Nouvelle planche de bord plus cossue et mieux assemblée du millésime 88
Les cadences montaient encore pour la 205 qui frôlait les 2500 exemplaires dont 10% de GTI. Soit presque deux fois plus que prévu ! Cela dit, comme les GTI était une voiture impliquée dans beaucoup d’accidents et de vols d’accessoires (ses roues !) ses tarifs d’assurance qui explosaient effrayèrent parfois la clientèle. Un club crée par Peugeot regroupait tous les amateurs de GTI qui se retrouvaient le dimanche sur les circuits autour des courses organisées par le Peugeot Talbot Sport qui proposa aussi une ligne de vêtements. La GTI était un art de vivre !
Dès 1984, homologué en groupe N, la GTI fit une belle carrière en rallye
Sous le nom de CTI, elle fut proposée en cabriolet 115 ch suivie par d'autres versions moins musclées comme la CJ
De 205 à 309 GTI
Beaucoup de possesseurs de GTI ayant désormais charge d’âmes passèrent à la 309 GTI apparue entre temps. Elle était un peu plus vaste et surtout proposée en 4 portes. De toute façon, la clientèle montait en gamme. Au fil des temps, la GTI s’embourgeoisa avec une direction assistée optionnelle qui la rendait plus agréable en ville, une climatisation et enfin l’ABS. Plus tard, Peugeot la déclina dans une version plus cosy baptisée Griffe d’un superbe vert Fluorite qui combinait le sport et le luxe.
De nombreux kits de carrosserie plus ou moins réussis étaient proposés à aux possesseurs de GTI
Début 1988, lancement de la 205 Rallye animée par le nouveau 1300 TU poussé à 103 ch
A l’opposé, la nouvelle 205 Rallye plus radicale qui poussa son premier rugissement en 1988 s’attaquait à la clientèle moins argentée. Elle reprenait notamment l’excellent châssis de la GTI mais avec des roues de 13 pouces. Sous le capot, le bloc XU avait laissé sa place au nouveau TU de 1289 cm3 en alliage léger animant depuis peu la gamme 205. Préparé par Danielson, gavé par d’imposants Weber de 40 délicats à démarrer, il délivrait 103 ch. Proposée à un prix compétitif et bien inférieur à celui de la 1600 115 ch, grâce à son poids de seulement 800 kilos, la Rallye offrait pratiquement les mêmes performances. Elle fit une jolie honorable carrière en compétition dans sa cylindrée.
Par rapport à la GTI, la Rallye avait une présentation simplifiée
La 309 GTI 16 S succéda à la 205 GTI. Excepté son esthétique plus fade, elle en avait les qualités
Début 1990, la concurrence de la nouvelle Clio RS 16 V plus moderne se faisait sentir. L'obligation du pot catalytique brisa le souffle du 130 ch qui chuta à 122 ch. La folie GTI touchait à sa fin sauf auprès des amateurs de tuning qui allaient lui redonner un deuxième souffle. Peugeot ne remplaça pas sa 205 par une 206 attendue mais déclina la gamme vers le haut avec une 306 embourgeoisée et par le bas avec la nouvelle 106. Deux voitures pour en remplacer une qui resta irremplaçable !
La 205 GTI s’effaça début 1994 après 330 000 exemplaires construits auxquels il faut rajouter plus de 30 000 Rallye et 72 000 cabriolets cumulant avec les versions normales, 5,3 millions d’exemplaires produits jusqu’en 1998. Un sacré numéro !
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3 commentaires au sujet de « La Peugeot 205 a deux fois 20 ans ! (2/2) »
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Qu'est ce qu'on dirait aujourd'hui si Peugeot avait monté sur la 205, le 16 soupapes de la 309 avec ses 160cv?.
Je ne serais pas étonné que quelques fanatiques s'y soit essayé😱
Mercredi 18 janvier 2023 à 07h58
En réponse à Chapman L
......c'était même le sport à la mode dans le milieu des
"préparateurs-bricoleurs-tuningeurs" à une certaine
époque. Il fallut attendre que les 309 16V passent sur le
toit ou autour des platanes, pour récupérer les moteurs.
Mercredi 18 janvier 2023 à 13h41
Merci pour tes articles, Patrice, qui font mon bonheur (et ma culture...)
Jeudi 19 janvier 2023 à 10h44