Souvenirs d'Autos • Peugeot

Souvenirs d’Autos (400) : Une Peugeot 504 en Afrique

Écrit par

Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. L’excellent Alain Lyard (et sa photothèque magique) nous raconte une histoire incroyable de 504… quand je pense que c’était la paisible voiture bourgeoise de mon oncle…

Exclu communauté POA : un lavage programme 5 (valeur 17 euros) offert pour un premier achat de 35 euros avec le code POA35 !

Vendredi 23 décembre 2022


Écrit par

Photo Thibaut

Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel

Alias "Commandant Chatel"  de POA.

Lire la suite

Octobre 1978

Toujours à Yamoussoukro, au cœur de la Côte d'Ivoire, Gérard, Robert, Serge et moi faisions partie depuis bientôt trois ans du paysage et de l’histoire exaltante de cette ville nouvelle en construction.

Jusque-là, débordés par le travail au Palais, nous n'avions vu du rallye que les équipes officielles et les journalistes que nous croisions en coup de vent dans le hall de l’hôtel Président, mais cette année ce serait différent, nous avions une semaine de vacances et nos copines de Paris nous avaient rejoints…

…Gérard qui avait crée sa société et déménagé dans une vaste maison s’était offert une Renault 30, intérieur cuir super chic. 

Pour ma part, depuis l’épisode de la Toyota et différents déboires avec une BMW « Neue Klasse » 2000 magnifique mais déjà trop fatiguée qui rendit l'âme sur la route de Toumodi trois mois après son achat, excédé par ces occasions douteuses et au grand dam de mon boss, j’ai fini par acheter une superbe 504 GL neuve, or métallisé, intérieur cuir fauve, climatisée. La classe et enfin la sécurité, car ici on roule « avion par terre » comme disent les villageois qui nous voient passer sur la route de N'Douci où on fait une pause à mi-chemin d'Abidjan.

Nous allons donc pouvoir profiter un peu, l'équipe du rallye est toujours installée à l’hôtel dont Serge est le jeune sous-directeur et comme il est passionné de courses auto, nous allons être au courant de tout !

Les vedettes du jour étaient Makinen et Jean Todt en coupé 504,  Ambrosino et Bureau en 104. Mais Gérard et moi avions un faible pour les R5 Alpine de Ragnotti et de Fréquelin qui sautaient les bosses comme pas deux. Tous nous admirions quelques locaux dont Ambrosino, Mitri, et surtout Assef surnommé « Le Libanais Volant » (Taxi au quotidien, il conduisait toujours pied au plancher sur la piste comme sur la route).

Dans les engagés, un certain nombre d’inconnus avec des Mitsubishi ou des 504 berline, dont le cousin de nos amis Michel & Pierre qui géraient la boutique de l'hôtel et le motel « Mobil » où nous déjeunions souvent.

Pour terminer les présentations, le dernier personnage de cette histoire était un jeune médecin militaire dépêché là depuis peu en tant que coopérant et que nous avions surnommé « Pinuche ». Il avait comme logement de fonction la villa voisine de celle de Gérard avec une piscine bien trop grande pour lui tout seul et une 504 blanche à l'immatriculation des services technique de la Présidence, il était un peu trop réservé et naïf pour le pays mais nous l'aimions bien et c'était réciproque, même s'il ne semblait pas toujours apprécier à leur juste valeur l'ambiance festive et les débordements inévitables que nous provoquions tous les week-ends. 

Le rallye démarra dans la poussière du début de la saison sèche, nous suivions les étapes sur le terrain avec la R30 ou la 504 et la vitesse des pilotes était vraiment impressionnante à plus de 130 sur ces pistes où il faut rouler à plus de 80 km/h pour éviter l'effet « tôle ondulée » et où rouler à 120 est déjà un exploit !
L'avant-dernier soir de l'étape de Yamoussoukro, tout le monde me cherche à l'hôtel, catastrophe, le cousin a cassé le pont arrière de son auto et pas le temps d'en faire venir un nouveau d'Abidjan, alors l'idée est que leur mécano emprunte celui de la mienne, qu'ils remonteront le lendemain soir après l'arrivée, le temps que la pièce commandée arrive.

Réunion de crise car je ne suis pas du tout enchanté par cette idée, on cherche un plan B et la solution devient évidente : Pinuche! 
Après tout il ne se sert presque pas de sa bagnole... On va chercher l'homme et on s'occupe de lui au bar, au restaurant puis après en boîte pendant que l'autre partie de l'équipe part démonter la pièce convoitée sur sa voiture, aussitôt remontée sur l'autre auto, sauf qu'une nouvelle panne l'empêcha de redémarrer, alors les mécanos re-démontèrent la pièce pour remettre en état celle de Pinuche qui dormait déjà comme un loir, et le lendemain matin personne ne se rendit compte de rien…

Tous ceux qui ont participé à cette aventure en rient encore…

Bonus 1 : À cette époque sans télévision à l'hôtel, perdus au fond de la brousse, nous entretenions une ambiance très « Beaux Arts » pour la détente du soir avec les conneries qui allaient avec, mais tous les matins nous étions sur le pont à l'heure et de bonne humeur! 

Bonus 2: Les mécanos Ivoiriens sont des gars hors pair qui vous rafistolent une auto avec des boites de conserve pour faire un carter et des bouts de chambres à air pour les durites!

Bonus 3: Mon boss croyant faire une bonne affaire avait acheté la BM à un entrepreneur Italien qui gérait des carrières de granit au centre du pays et importait le marbre qu'on utilisait et ses voitures lui servaient aussi à transporter tous les week-ends des matériaux à Assinie où il se construisait une super paillote, il avait remplacé la BM par un magnifique coupé Fiat 130 qu'il malmenait tout autant…

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Faites comme Alain et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. 

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.

L’avis des Petits Observateurs

5 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (400) : Une Peugeot 504 en Afrique »

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Ha ha, piquer le pont d'un collègue pour une course puis lui remonter dans la foulée parce qu'on a trouvé une solution.... Ça sent la jeunesse tout ça.
Avec ce temps maussade, ça fait du bien de sentir la chaleur et la poussière de l'Afrique.

Vendredi 23 décembre 2022 à 13h42

Signaler ce message

En réponse à Chapman L

Et oui, mes potes et moi avions entre 27 et 30 ans, et un seul slogan "Chaque jour tout est possible!" et je viens de vérifier:
Timo Mäkinen était le plus vieux : 40 ans, Jean Todt: 32, Ambrosino 27, Jean Ragnotti 33 tout comme Guy Fréquelin...

Vendredi 23 décembre 2022 à 14h50

Signaler ce message

Une clim' en 1978 ! l'équipement standard du modèle export "pays chaud"
J'imagine que ces deux 504 ont dû, après votre départ, faire le bonheur, sur place, d'autres usagers des années durant... 😎

Vendredi 23 décembre 2022 à 16h46

Signaler ce message

En réponse à Fred G

Bien sûr, les Peugeot étaient particulièrement solides, même celles qui venaient de l'usine de Kano au Nigéria, et celles qui étaient importées comme la mienne étaient "tropicalisées" avec de meilleures finitions.
Elles ont aussi fait la fortune de petits malins en France qui pendant de nombreuses années chargeaient des quasi épaves sur des semi-remorques qu'ils vendaient allègrement jusqu'au Mali.

Vendredi 23 décembre 2022 à 17h14

Signaler ce message