Panhard, la doyenne des marques françaises a produit pendant une dizaine d'années ce modèle sous divers noms particulièrement sous celui de PL17 entre 1960 et 1963.
Panhard PL17 : le tigre rugit encore
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Coupé
- Marque
- Panhard
- Année
- 1961
- Modèle
- PL17
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, France
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Mercredi 25 janvier 2023
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
C'est avec un zeste d'émotion que je grimpe dans la Panhard PL17 d'Olivier de couleur bleu Atlantide puisque c'était également celle de la mienne achetée d'occasion à 18 ans. Il y a si longtemps ! Olivier a découvert les Panhard bien avant moi, dès son enfance sur la banquette arrière des trois Dyna au volant desquelles son père promenait sa famille comptant six personnes ! Il a été bercé par la sonorité si particulière de son petit flat-twin.
En 1961, époque où la mode était aux carrosseries cubiques popularisées par Pininfarina, la PL17 détonnait par ses formes rondouillardes
La version 1961 se reconnaissait à ses portes avant s'ouvrant dans le bon sens, ses bas de caisse nervurés et ses clignotants avant
Révolutionnaire !
La Panhard d'Olivier est une L4 de 1961. PL17 signifiant Panhard et Levassor 5 CV, 6 places et 6 litres aux 100. Elle était une évolution de la Dyna Z lancée fin 1953, elle même issue de la X lancée en 1946. La Z était une voiture révolutionnaire à l'époque par sa structure en Duralinox entraînant un poids très léger de 650 kilos malgré son gabarit imposant (4,57m). Grace ce poids réduit lié à une aérodynamique très performante, elle atteignait des performances exceptionnelles (130 km/h) pour 850 cm3 seulement en consommant peu. Revers de la médaille, elle était trop coûteuse à fabriquer et à l'achat pour sa cylindrée.
Lancée fin 1959, la PL17 n'était qu'une Z rajeunie qui, entre temps, avait pris 150 kilos en adoptant une caisse en acier plus classique. Sa silhouette avait été rajeunie à l'aide d'une face avant et arrière redessinées se caractérisant par ses épais sourcils en aluminium qui disparurent en 1963 soit deux ans avant l'arrêt définitif de la 17 après environ 165 000 17 produites depuis fin 1959.
La PL17 était une voiture volumineuse pour sa cylindrée avec 4,57 m de long. Son aérodynamique était exceptionnelle pour l'époque
Le petit 848 cm3 refroidi par air avec l'aide d'une turbine délivrait 42 ch dans la version normale et 50 ch sur la Tigre
Mon enfance, mes 18 ans et ma retraite
Olivier raconte sa passion des Panhard.
"Elle vient certainement de mon enfance avec les 3 Dyna de mon père, puis ma première Panhard à 18 ans, une 24 BT 1965 d'occasion un peu fatiguée échangée contre une 2 CV 1957 suivie d'une PL17 Tigre 1963 avec laquelle j'ai parcouru 80 000 km sans problème en deux ans. Près de 45 ans ont passé et à la retraite, j'ai eu envie de retrouver les Panhard. J'ai d'abord acheté à un ami garagiste passionné de Panhard une 24 BT suivie il y a trois ans, de cette belle PL17 de 1961 qui avait été refaite au niveau carrosserie mais pas mécanique. J'ai décidé de refaire le moteur moi-même dans mon garage. J'ai mis 4 mois !"
La taille du volant étonne aujourd'hui. La planche de bord était recouverte d'un rembourrage antichoc
Le capot très lourd surtout sur les versions caisse acier libérait entièrement la partie mécanique
Olivier n'avait jamais refait de moteur de sa vie et encore moins un Panhard à la grande originalité mécanique. De par sa spécificité, de nombreux garagistes refusaient de réparer des Panhard. Grace aux conseils du Dynamic Club Panhard et Levassor qui refabrique des pièces de moteur (chemises, pistons, soupapes, distribution évidemment), Olivier a réussi à se concocter un moteur neuf.
La Dyna imposait une conduite avec les bras repliés due à l'avancement du bloc de la colonne de direction. Les petits gabarits voyaient la route à travers le volant !
La PL17 avaient reçu d'épais sourcils qui disparaitront sur le millésime 1963. Les pare-chocs sont également en aluminium
Ce bruit si particulier
Malgré le temps, j'ai retrouvé dans l'habitacle de sa Panhard, son odeur, ses vibrations et la sonorité si particulière de son petit moteur bicylindre de 848 cm3 refroidi par air. Né en 1946 en 610 cm3, au fil des années, il avait gagné en cylindrée en en améliorations notamment en adoptant une turbine de refroidissement Conçu par l'ingénieur Delagarde, c'était un curieux cocktail de solutions modernes et surannées. Une mécanique demandant un entretien suivi et exigeant. Sur la PL17 1961, le M5 développait 42 ch SAE en permettant à la PL17 d'atteindre un honorable 125 km/h avec des relances plus laborieuses dues à son manque de couple. Panhard proposait une variante Tigre plus affutée poussée à 50 ch lui permettant de dépasser les 140 km/h. Une vitesse rarissime en 1960 pour une voiture de cette cylindrée.
Cette version recevait des enjoliveurs flasqués en aluminium
Olivier a retrouvé les Panhard de son enfance et de sa jeunesse
Des qualités mais des défauts aussi
En bonne traction avant, la PL17 avait conservé une tenue de route exceptionnelle pour son époque, une direction très précise, un freinage puissant, un réel confort et un appétit d'oiseau avec une consommation moyenne de 7 litres aux 100. Hélas, elle avait aussi quelques vices. Une mauvaise réputation au niveau de sa solidité due à quelques faiblesses conceptuelles bien connues des Panhardistes et aussi à un manque de contrôle de qualité aux sorties des chaînes. Le sympathique attaché de presse et directeur sportif de Panhard, Etienne de Valance disait : "Nous savions concevoir des voiture mais nous ne savions pas les fabriquer !".
Avec des ventes patinant autour 30 000 unités par an, Panhard dut chercher un partenariat avec Citroën. Si la firme au double chevron permit à la vieille marque de continuer à vivre, elle ne lui permit jamais d'investir suffisamment dans de nouveaux modèles. La PL17 ne fut pas remplacée et la marque arrêta son activité automobile en juillet 1967.
La PL17 était une évolution de la Dyna Z lancée en juillet 1953 qui innovait par structure en alliage d'aluminium que Panhard abandonna rapidement
Pub sur la PL17. Vous remarquerez que sa surface vitrée avait été bien été optimisée sur une silhouette plus tendue
Je la garde
Bien que passionné par la marque de la porte d'Ivry, Olivier est conscient des qualités et défaut de ses voitures.
"Dans mon garage, j'ai 4 boîtes de vitesses dont une neuve d'avance et pas mal de pièces. En revanche, si on trouve toutes les pièces mécaniques, c'est plus dur pour les éléments de la carrosserie. Je fais attention. J'adore la conduire, j'aime sa tenue de route, son confort, sa douceur de conduite et son bruit. Lorsque nous nous baladons avec, on n'arrête pas de nous poser des questions sur cette voiture. Les gens sont étonnés quand ils apprennent qu'elle a plus de 60 ans. Pas question de la vendre. Je la garde !"
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L’avis des Petits Observateurs
5 commentaires au sujet de « Panhard PL17 : le tigre rugit encore »
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Un de nos voisins en avait une. Le bruit était caractéristique. Ensuite il avait changé pour le coupé PL 24. Quelle belle voiture que ce coupé ! Dommage que Panhard n'ai jamais pu sortir un flat-4.
Lundi 23 janvier 2023 à 18h30
Quelle bonne surprise cette auto, il y en avait pas mal dans ma banlieue sud lorsque j'étais ado, elle faisait vraiment la différence avec les autres, et si je me souviens bien les feux arrières étaient différents de celle là, allongés et super-modernes pour l'époque! Quand a son bruit, la vieille dame d'a côté de chez nous le définissait bien: la voiture qui fait "clou-glou"!
Une auto sans prise de tête qui rendait les gens heureux...
Lundi 23 janvier 2023 à 18h59
C'est vrai que le bi-cylindre à plat, refroidit par air avait un bruit caractéristique et sonore (pire quand l'échappement était perçé), c'est pas pour rien qu'elles étaient surnomées pan pan.
La boîte de vitesses était réputée fragile et le moteur demandait un entretien régulier et spécialisé. La distribution en celoron à remplacer par de l'alu, le démontage impératif du moteur pour nettoyage des larmiers
Pour info, le nombre 17 est l’addition des chiffres de 6 places dans la voiture, de sa consommation de 6 litres (au 100 km),
et de sa puissance de 5CV fiscaux.
Lundi 23 janvier 2023 à 19h34
J'ai eu une 17 relmax 1963 dans mes jeunes années ( j'étais déjà original, les voitures courantes des gens de mon âge étaient des 104, des R5 ou des Fiesta). J'ai raconté dans un SDA la drôle d'aventure qu'à représenté l'achat et l'usage de cette auto.
Ce que je peux dire aujourd'hui, c'est qu'en 1980 on pouvait rouler sans rougir au volant de cette relique au milieu du trafic moderne. La tenue de route était bluffante et pouvait en remontrer à bien des copains qui se moquaient gentiment de mes excentricités.
Mardi 24 janvier 2023 à 09h32
J'ai eu ma période Panhard, non pas avec une belle PL17 mais avec deux 24 CT un modèle 64 et un 66. Beaucoup de kilomètres effectués a leur volant, aucune ne m'a laissé sur le bord de la route. C'était des autos très attachantes ou le modernisme côtoyait le rudimentaire...mais il fallait leur fournir un entretien très rigoureux. Quand je vois cette magnifique 17 je ressens toute l'émotion propre a la marque
Lundi 24 juillet 2023 à 21h45