Par Patrice Vergès.La Mercedes W114/115 a été produite de début 1968 à fin 1976 à près de 1 920 000 exemplaires dans de nombreuses motorisations 4, 5 ou 6 cylindres autant en berline qu'en coupé
Mercedes 280 CE 1973 : l'étoile brille toujours !
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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Mardi 27 avril 2021
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Jean-Luc et son fils Florent ont acheté ce coupé Mercedes CE à deux. Pourtant les deux hommes n'avaient pas les mêmes envies. Le père, Jean-Luc qui a possédé une MGA et roule aujourd'hui en Morgan 6 cylindres, souhaitait une sportive un peu plus radicale. Ce n'était pas le cas de son fils Florent préférant une américaine confortable et luxueuse style coupé sans montant à boîte auto pour cruiser cool, le coude à la portière. Les deux hommes ont fini par s'entendre autour d'un coupé Mercedes W114 sans montant qui, à leurs yeux, combinait le sport et la puissance, le confort et un look particulier qui les a réunis. Ingénieur, ancien designer chez Renault, Florent est évidemment très sensible à l'esthétique.
Silhouette pure et équilibrée
"J'aime la pureté du dessin de Paul Bracq qui a signé cette voiture. C'est une ligne très épurée et minimaliste, équilibrée au niveau des volumes mais réussie" explique Florent en train de débaucher d'une main alerte sa silhouette sur une feuille de papier. Ce modèle baptisé " strich Acht" car né début 1968 se démarquait par sa forme cubique très lumineuse aux phares verticaux qui caractérisaient les Mercedes 220 depuis 1959.
Dérivé de la berline 115, le coupé 114 produit seulement à 67 000 exemplaires se différenciait par son pavillon redessiné dans un style plus tendu et abaissé de 5 cm (1,39m) se caractérisant par l'absence du montant central. Dans le traitement du pavillon notamment du toit, on reconnait l'esprit de la 230 SL Pagode également dessinée par le Français. Une voiture qui aurait séduit les deux hommes. Mais comme rajoute Jean-Luc en évoquant sa cote insolente " Ça réveille ! ".
Le coupé 280 CE qu'ils ont acheté il y a deux ans, date de début 1973. Depuis sa naissance fin 1968, il avait troqué en 1972, son 6 cylindres en ligne de 2,5 l simple arbre de 130/150 ch contre le 2,8 l double-arbre de la gamme supérieure W116 proposé autant en carburateur (160 ch DIN) pour la C qu'en injection électronique (185 ch DIN) pour le CE. Puissance qui lui apportait des performances de sportives avec 200 km/h et le zéro à 100 km/h en 9,5 secondes.
Déjà restaurée
C'est le dernier millésime à calandre étroite et feux rouges lisses puisque le modèle 1974 se reconnaîtra à sa calandre élargie et abaissée et feux striés antisalissure, mode lancée par Mercedes et gros rétroviseurs. Comme toutes les voitures à l'étoile, le coupé 280 CE était loin d'être bradé, affiché en 1973 au tarif préoccupant de 54 000 francs en version automatique, soit autour de 60 000 euros 2021.
Jean-Luc raconte " C'est une voiture que nous avons trouvée pas très loin de chez nous. Comme ces Mercedes n'ont pas eu pendant longtemps une grosse cote, elles ont souvent été restaurées à l'économie. Ce n'était pas le cas de ce modèle couleur bleue avec les sièges cuir vanille, restauré à la californienne avec une peinture pas très bien faite mais avec un moteur changé. Le compteur affichait 70 000 km et impossible de savoir si c'était le kilométrage réel car il ne compte que 5 chiffre. Mais il était en excellent état et proche de l'esprit de ce que nous désirions avec une boîte automatique."
4,6 millions de kilomètres !
Ce coupé a subit une révision complète autant mécanique que freinage, suspensions, sillent bloc et une sellerie regarnie. Excepté l'entourage chromé de pare-brise avant manquant, leur voiture est dans un état exceptionnel. D'où l'idée d'une petite balade à trois pour aller la photographier sous un ciel nuageux d'un printemps frisquet.
Avec ses 4 roues indépendantes notamment sa suspension arrière à bras obliques, une innovation à cette époque, son freinage confié à 4 disques, sa direction assistée, le coupé CE justifiait son prix élevé par une sophistication mécanique rare pour l'époque. Avec également une robustesse à toute épreuve puisqu'il n'était pas rare qu'une berline diesel flirte avec le million de kilomètres. Une 240 D grecque à même atteint 4,6 millions de kilomètres !
Son seul point faible était la rouille qui n'a pas atteint, fort, heureusement, le coupé du père et de son fils. Malgré ses presque 50 ans, leur CE laisse voir une moquette impeccable, des plastiques et une sellerie qui semblent neufs et une boiserie de bon aloi.
Une musique puissante
Le double-arbre 6 cylindres Mercedes qui a équipé la Classe S jusqu'en 1985, se caractérisait pas sa jolie musique épaisse et assez présente, gage de puissance et d'onctuosité. La boîte automatique à 4 rapports qui lisse les montées en régimes, m'a semblé un peu rude dans son fonctionnement du moins par rapport à ce qui se fait aujourd'hui. Les sièges généreux et le grand volant au moyeu sécuritaire rembourré rappellent qu'elle a été prévue pour de solides gabarits teutons. Par ses prestations, sa suspension, la CE était plutôt une grande routière confortable et sûre qu'une sportive même si elle en avait les performances. C'est exactement ce que souhaitaient les deux hommes, Jean-Luc étant déjà comblé par la hargne des 215 ch de sa Morgan V6 Ford tandis que Florent qui aime son confort rêve d'une suspension pneumatique adaptable à l'arrière. Ou bien pourquoi pas d'un coupé 560 SC plus récent mais toujours sans montant ? Malgré des goûts différents, le fils et le père ont la chance de conjuguer la même passion. C'est beau.
Le coupé 114 était dérivé de la berline 115 se différentiant par son pavillon surbaissé aux surfaces vitrées ceinturées de chrome qui seront repris sur d'autres coupés
Les motorisations 6 cylindres étaient équipées de pare-chocs plus généreux et plus enveloppant à l'arrière
Grand volant à cerclo-avertisseur qui sera remplacé par un modèle à quatre branches fin 1973. On remarque l'absence de compte-tours
Depuis 1972, le 2496 cm3 avait laissé sa place à un double-arbre de 2746 cm3 alimenté par injection électronique sur la CE, donnant 185 ch DIN
Ce millésime 1973 est encore équipé des feux rouges lisses. Remarquez la double sortie d'échappement soigneusement astiquée par son propriétaire
Le millésime 1973 avait encore la calandre étroite qui sera élargie en 1974
Cette vue de profil laisse mieux voir la pureté de la silhouette du coupé qui s'étire sur 4,68 m de long contre 1,39 m de haut
L'intérieur récemment soigneusement nettoyé par l'Atelier de détailling de Joffrey semble neuf
La Série W114/115 offrait une malle gigantesque comme les grandes routières de cette époque
A droite, Florent, à gauche Jean-Luc même passion mais goûts différents pour le père et le fils
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L’avis des Petits Observateurs
2 commentaires au sujet de « Mercedes 280 CE 1973 : l'étoile brille toujours ! »
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Après la W123, merci pour cette sublime 114... je le demande d'ailleurs si je ne la préfère pas ?
Oui, j'ai des problèmes !
Oui, j'ai des soucis !!
Oui, j'ai des états d'âme...
Jeudi 11 novembre 2021 à 21h02
Étant un jeune petit observateur et propriétaire d’une berline w114 de 27 ans, je ne peut que féliciter POA pour leur attrait sur ce merveilleux modèle ! Merci pour la qualité de cette article !!
Vendredi 12 novembre 2021 à 08h31