Pour ceux qui s’intéressent au Djet, voici l’histoire de sa courte vie puisqu’il a été seulement produit de 1962 à 1968 sous deux marques et deux noms différents.
Par Monsieur Patrice Vergès
Avec son ami Charles Deutsch, René Bonnet (1904/1983) avait crée à la fin des années 30, la marque automobile D.B. D’abord motorisées par des mécaniques Citroën puis Panhard, les DB remportèrent des centaines et centaines de victoires sur les circuits du monde entier.
Le Djet du Mans 1962, châssis tubulaires, roues magnésium de 13 pouces, moteur Renault double arbre
1961, Bonnet cassa l’accord avec Panhard et décida de créer sa propre marque en devenant partenaire officiel de Renault. Il élabora un programme très ambitieux comprenant deux volets ; la compétition et la fabrication de trois modèles commerciaux produits dans l’usine de Romorantin appartenant à l’un des ses actionnaires nommé Matra. Bonnet demanda à son dessinateur Jacques Hubert de réaliser une petite GT pour participer au Mans 1962. Dans cette optique, Hubert dessina une voiture uniquement dédiée à la piste. La plus compacte et la plus légère possible dont l’originalité pour l’époque était d’être mue par un moteur central. Après avoir participé au Mans, de nombreux clients de la marque se présentèrent au siège à Champigny pour en acheter un, séduits par sa silhouette très réussie. Mais avec son châssis tubulaire, ses petites roues magnésium et son double arbre Renault, le Djet n’était pas commercialisable. Claude Bonnet, fils de René, actif dans la société depuis 1959, se chargea de civiliser le Djet. Avec l’aide d’Hubert, il changea le fragile châssis tubulaire au profit d’une poutre centrale, le chaussa de grandes roues en tôle de R8, adopta des glaces descendantes et des pare-chocs et élargit la gamme de moteur avec notamment une version du 1108 cm3 de la R8 poussé à 70 ch sur le Djet I dont les premiers modèles ne furent livrés qu’en juillet 1963.
Claude Bonnet aujourd’hui avec la maquette du Djet. Sur l’écran d’ordinateur un projet de GT à mécanique Mustang qui ne vit jamais le jour
Allongé et élargi
Malgré ces améliorations, le Djet restait une voiture encore trop spartiate pour la clientèle qui critiquait l’étroitesse de son habitacle et son coffre minuscule. Après avoir songé à l’élargir ce qui était impossible, Claude pencha pour un compromis. Il élargit les voies de 10 cm et allongea la voiture de 40 cm. Non seulement, elle gagna de l’élégance et de la pureté et un coffre agrandi, il la suréleva de 5 cm pour que son avant ne frotte plus, creusa le plancher pour permettre à des plus grands gabarits de s’asseoir à son volant. Plus de 80 améliorations au total ! Il devait être présenté au Salon de l’Auto 1964 sous le nom Aérodjet qui était celui des modèles du Mans passés en soufflerie. En effet, en 1963 le jeune Beltoise avait remporté la victoire à l’indice Energétique au volant d’un Aerodjet à arrière allongé.
Le Djet I commercialisé avec ses grandes roues de R8, butoirs, glaces descendantes, châssis poutre, etc
Sur cette vue de profil, on se rend mieux compte de l’allongement de 40 cm de la partie arrière de la Matra. La pureté de la silhouette née du pare-brise très incliné (celui de l’Alfa SS) reste stupéfiante
Hélas, René Bonnet devait de l’argent à son actionnaire Matra qui le débarqua brutalement en septembre 1964 et reprit l’entreprise. Le Djet allongé fut quand même présenté au Salon sous le nom de Matra Bonnet en deux versions : V à moteur 70 ch et VS à moteur Gordini 85 ch.
Djet rime avec Jet Set
L’arrivée de Matra proche d’Europe 1 donna indiscutablement de la visibilité au Djet publicité dans de nombreuses revues auto. Il devint la voiture de la Jet Set du milieu des sixties. Si seulement 198 avaient été fabriqués par Bonnet entre fin 1962 et 1964, près du double fut construit par Matra en 1965 et près de 900 en 1966 où la marque vendait bien plus qu’Alpine. Il faut préciser que Matra abaissa son prix, élargit la gamme avec une version plus luxueuse et plus puissante à moteur 1300 Gordini. Au fil du temps, le nom de Matra Bonnet fut remplacé par Matra Sports et celui de Djet par Jet sur les dernières versions pour ne plus payer des royalties à Bonnet dont le fils Claude avait quitté la société après avoir vu ses projets d’amélioration du Djet refusés par les dirigeant de Matra.
Ultime version rebaptisée Jet 6 équipée d’un pare-choc à l’avant. On distingue bien l’élargissement des voies de 10 cm
Le stand Matra au Salon de Paris 1966
En fait, ces derniers ne croyaient pas à ce modèle pas assez commercial à leurs yeux et songeaient à la future Matra 530 qui vit le jour en 1967. Le destin du Djet était scellé car il n’y avait pas suffisamment de place pour produire deux voitures. Matra l’arrêta début 1968 après avoir construit 1495 modèles dont 222 à moteur Gordini 1300. Il est évident que si Matra avait eu davantage d’ambitions pour le Djet, il aurait pu avoir une destinée différente proche de celle de sa concurrente la Berlinette. Mais avec des si, on refait l’histoire…
Aerodjet du Mans 1964 à châssis poutre et carrosserie hyper-profilée au Cx de 0,20 autorisant 225 km/h
Superbe réplique d’Aérodjet reconstruite pas la société Epaf à Romorantin réalisée à partir d’un modèle de série
Les Petites News • Matra
De René Bonnet à Matra Sports (2)
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- Type de véhicule
- Coupé
- Marque
- Matra
- Année
- 1962
- Modèle
- Djet
- dossier
- Les Petites News
- Tags
- Les Anciennes, France
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Mercredi 30 avril 2014
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