Par Patrice Vergès. Certains n'aiment pas les Opel alors que d'autres les adorent. Ces derniers estiment bien davantage Opel que la moyenne des acheteurs d'autres marques. C'est le cas de David Dubourg frappé par le Blitz (éclair) dès son enfance.
Un père vendeur chez Opel, une enfance passée sur la banquette arrière d'une Kadett, puis une adolescence à faire l'assistance de son père qui courait au volant d'une Kadett GT-E groupe 2, ça nourrit la passion d'un homme. La semaine, depuis 1994, David dirige un beau garage Opel dans la région bordelaise. Le week-end, il prend le volant d'une Opel de collection (une Kadett GTE 1983) pour participer à quelques rallyes historiques (VHRS) autant en pilote que coéquipier, passion qui l'a entraînée jusqu'à devenir une active cheville ouvrière du Bordeaux-Aquitaine Classic, l'un des plus beaux rallyes historiques français réservé uniquement aux voitures d'époque.
David nous ouvre les portes de son garage où la lumière rasante du soleil nous dévoile une Kadett Rallye coupé 1967 qui semble plus neuve que neuve. Avec cette voiture, il s'est initié à la compétition dès 2009 en participant à une trentaine de rallyes historiques de navigation (VHRS). Son épouse Cathy partage la même passion de la marque. Bientôt elle roulera au volant d'une Corsa A SR 1983 que lui concocte David.
De l'ombre à la lumière
Avant il faut savoir que la Kadett Rallye née il y a juste 50 ans (fin 1966) a fait passer Opel de l'ombre à la lumière. Avant elle, les Opel étaient de bonnes machines à rouler, belles, robustes mais aussi excitantes que des machines à coudre. Puis il y a eu le miracle de la Rallye. A partir du coupé dérivé de la berline 4 portes, Opel dévoila une version plus sportive baptisée pompeusement Rallye. Mieux assise sur des pneus plus généreux, son petit 1100 cm3 développait la colossale puissance de 60 ch DIN contre 54 grâce à l'ajout de deux carburateurs. Opel la para de bandes latérales, d'un capot noir mat et d'une teinte vive agrémentée de quelques gimmick (drapeaux, phares supplémentaires, fausse double sortie d'échappement) naïfs qui firent ricaner les exégètes.
Miracle ! Sans être un foudre de guerre (148 km/h), la Rallye se révéla nerveuse, efficace, très amusante à conduire, pas très chère et comme toutes les Opel, incassable. Face au succès commercial inattendu, Opel dévoila une version plus ambitieuse 12 mois plus tard en glissant à la place du 1100 cm3, le gros 1900 cm3 90 ch de la Rekord. Avec 165 km/h, la Rallye 1,9 l devient une vraie sportive plébiscitée par les pilotes et se fit une place au soleil en rallyes. Si ce n'était pas la plus rapide, c'était la plus fiable, assurée d'être toujours à l'arrivée. Elle révéla une kyrielle de jeunes pilotes notamment Jean Ragnotti et Jean Louis Clarr et surtout donna une image plus dynamique à la firme au Blitz.
Amusante à piloter
Nous faisons un petit tour au coté de David dans sa Kadett. " Je l'ai trouvée à 5 mn de chez moi. C'était une première main avec les options de l'époque qui était restée 25 ans sans rouler. Si elle n'avait que 40 000 km mais elle avait été mal restaurée par le dernier propriétaire. Hélas, à cause d'un automobiliste qui n'a pas respecté un stop, j'ai du entièrement la refaire en la passant au marbre. Je me suis attaché à soigner le châssis en refaisant tout à neuf. Ce qui compte dans une voiture de course, c'est plus la tenue de route que la puissance du moteur".
En effet, dans le beau ronflement de l'aspiration de ses deux carburateurs Solex, la Kadett avale goulument le paysage. A croire qu'un moteur plus puissant se cache sous le capot noir. Il faut dire que ce petit coupé ne pèse que 850 kilos et dispose d'une boîte à 4 rapports assez courts et que les réglages aux petits oignons de la suspension qui fait dans la fermeté, la rendent précise et efficace. "Les Opel modernes qui sont d'excellentes voiture ne me procurent pas d'émotion. Ce n'est pas le cas des anciennes notamment la Rallye amusante à piloter. Les Opel sont des voitures simples et robustes. C'est ce qui a fait le succès de cette voiture en rallye ! "
⚡️Quand David rêve, il rêve d'Opel évidemment. Son rêve serait une Ascona 400 pour disputer des rallyes en VHC. Il ne faut pas oublier que la marque a été sacrée championne du monde des rallyes en 1982 avec cette voiture mythique. C'était il y a bien longtemps !
L’avis des Petits Observateurs
Soyez le premier a commenter
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire