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Essai Ford Kuga 190 FHEV Hybrid Flexifuel : vraiment économique ?

Écrit par

Gaëtan Ferey (Ministre du Développement, Petites Observations Automobiles)

En associant un système Full Hybrid à un moteur thermique acceptant l’E85, Ford propose une solution unique sur le marché, qui promet tout simplement de diviser son budget carburant par deux. Promesse tenue ?

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  • Type de véhicule
  • SUV

Mercredi 29 juin 2022


Écrit par

Photo Gaétan

Gaëtan Ferey Petites Observations Automobiles - Ministre du Développement

Alias "Monsieur le Ministre du Développement" de POA.

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Jeudi 23 Juin. 9H45. Alors que mon Ford Kuga glisse tranquillement sur l’A13 (qu'on appelle aussi la Roubaudi Road), je m’interroge longuement sur la manière dont je vais retranscrire ces quelques jours passés au volant de cette auto. Il me vient alors une réflexion qui m’amène à vous faire cette confidence, en guise d’introduction : je ne trouve pas ce Kuga spécialement joli. Je ne le trouve pas moche non plus. Je le trouve sobre. Ce sera une qualité pour certains, un défaut pour d’autres. Tout dépend de ce que l’on attend de sa voiture.

En ce qui me concerne, c’est précisément l'une des choses que je trouve intéressante dans cette voiture. Alors que la concurrence cherche en permanence le « sur-design » pour se démarquer, les concepteurs du Kuga semblent s’être tenus à une certaine forme de rationalisme qui a également ses vertus : la forme au service de la fonction. Bref, le Kuga ne triche pas sur ce qu’il est réellement, c’est-à-dire en premier lieu un véhicule familial. Et disons-le tout de suite, il le fait très bien.

Ce constat se vérifie rapidement à l’intérieur : l’habitacle est particulièrement spacieux, les rangements nombreux et bien agencés, le coffre volumineux et logeable (581L). L’accès aux places arrières est aisé - facilitant grandement l’installation de sièges enfant par exemple - tandis que la banquette est coulissante. Une vraie papamobile.

Par ailleurs, la généreuse surface vitrée permet de profiter pleinement du paysage, comme au bon vieux temps des monospaces. C'est un sentiment devenu rare tant le design moderne impose des ceintures de caisse hautes aux voitures d'aujourd'hui. Si le sentiment d’espace profite au bien-être général, la présentation de l’ensemble est au contraire très sombre, ce qui pourra déplaire. Enfin, la qualité des matériaux est correcte, sans atteindre le niveau de ses concurrents premium.

Sur la partie multimédia, le Kuga souffle le chaud et le froid. Le grand combiné d’instrumentation 100% digital de 12,3’’ est complet et très lisible, alors que l’écran tactile Sync 3 commence à paraître un peu daté, ne serait-ce que par ses dimensions modestes. Il demeure cependant fluide et assez réactif. Comme dirait Julien, "il fait le job".

Intérieur Ford Kuga

Un monde de douceur

Passons aux choses sérieuses. Les premiers kilomètres en banlieue parisienne vont vite mettre en évidence un élément qui reviendra souvent pendant cet essai : la douceur de conduite. La chaîne de traction hybride est parfaitement calibrée, offrant ainsi des transitions thermique/électrique totalement imperceptibles, tout en offrant une réactivité de bon aloi. La transmission Powershift, dont le fonctionnement est très similaire à ce qui est proposé chez Toyota, y est pour beaucoup. Tant qu’on n’écrase pas l’accélérateur comme un forcené, le moteur sait se montrer discret, voire inaudible, et la puissance arrive sans le moindre à-coups. En ville, c'est du bonheur.

Notons au passage que cette transmission simule des passages de rapports virtuels pour limiter l’emballement du moteur. Assez efficace à basse vitesse, le ressenti de ce système devient assez artificiel quand le rythme s’accélère. Si l’on sollicite trop l’accélérateur, on entendra inévitablement le moteur monter en régime de manière un peu caricaturale, ce qui pourra surprendre les non-initiés. Mais cela ne dure généralement pas longtemps : les 190 chevaux de l'ensemble (un moteur 2,5L à cycle Atkinson de 152 chevaux associé à un moteur électrique) permettent des reprises largement suffisantes pour dépasser vite et bien. En termes d'accélération, Ford annonce un 0 à 100 km/h en 9,1s.

Mais ne vous méprenez pas : c’est en le conduisant en bon père de famille que ce Kuga donne le meilleur de lui-même. Le châssis est pourtant une belle surprise : stable et précis, offrant peu de roulis, il gratifie le conducteur d’un comportement routier qui se situe dans le haut du panier de la catégorie.

Précisons que l’exemplaire qui était à notre disposition était en finition ST-Line X, qui impose par défaut une suspension raffermie, ce qui n’a sans doute pas manqué de participer à cette efficacité. Revers de la médaille, on constate une certaine fermeté sur les bosses, ce qui compromet le confort sur route dégradée.

Sur autoroute, le Kuga prend soin de ses occupants grâce à une très bonne insonorisation et à des suspensions qui retrouvent de la douceur sur le plat. Le Kuga permet ainsi d’enchaîner les kilomètres sereinement, en évitant la fatigue. Le seul bémol vient du régulateur de vitesse adaptatif (inclus dans le Pack Assistance facturé à 1400 euros) qui se montre trop brusque dans ses réactions, aussi bien lors des freinages que des réaccélérations. C’est particulièrement sensible dans les bouchons, où les voitures circulent en accordéon.

Ford Kuga

Promesse tenue

La douceur de conduite de ce Kuga nous invite naturellement à pratiquer le jeu de l’éco-conduite. On s’amuse alors avec son très efficace système de freinage régénératif pour recharger la petite batterie de 1,1kWh, ce qui se fait très rapidement. De fait, en ville, il est possible de rouler entre 50 et 70% du temps en électrique, notamment quand le trafic se densifie. Sur le périphérique parisien, qui ne déçoit jamais quand il s'agit de bouchons, il est aisé de consommer entre 5 et 6l/100 km.

Bref, en faisant un minimum d’effort à la conduite, le Kuga vous le rendra comme il se doit à la pompe. A l’issu d’un trajet varié d’environ 750 km (1/3 ville, 1/3 route, 1/3 autoroute), l’ordinateur de bord affichait 6,8l/100 km. J’entends déjà certains se dire « ce n'est pas si terrible que ça ». Et ils auront raison. Sauf qu’il y a un « mais ».

En effet, la cuve de 54 litres de notre Kuga était remplie d’E85. Ce carburant entraîne une surconsommation théorique d’environ 20% par rapport au sans plomb. Le calcul est alors vite fait : si nous avions roulé avec du sans plomb traditionnel sur ce trajet, notre moyenne aurait été aux alentours des 5,5L au 100 km, un excellent résultat que ne renierait pas Julien, et qui met en valeur l’efficacité de l’hybridation. Pour finir d’enfoncer le clou, un simple passage à la pompe suffit : le litre d’E85 dépassant rarement les 0,90 euros (contre plus de 2 euros pour le SP98), le plein revient à environ 45 euros pour plus de 700 km d'autonomie, ce qui fait bien plus que compenser la surconsommation. Dans ce contexte, la promesse du constructeur semble tenue.

L’heure du choix

Si l'on ajoute à ce bilan la réduction de 50% des émissions de CO2 (de la production à l'usage) et de 90% des particules fines inhérentes à l’utilisation du superéthanol, le Kuga a tout du gendre idéal. 

Dans ce contexte, le Kuga se retrouve alors en concurrence directe avec les voitures hybrides rechargeables, à commencer par le Kuga PHEV 225, certes efficient, mais plus cher, et n'acceptant pas l’E85. Il faudra alors réfléchir à son usage pour faire le bon choix. Si la version PHEV a le potentiel pour réaliser des consommations très basses, voire nulles, il est conditionné au fait de pouvoir la recharger régulièrement, et de ne pas traverser la France tous les jours. Notre version FHEV Flexifuel a l’avantage de la simplicité d’usage et d’un coût au kilomètre maîtrisé en toutes circonstances.

Rationnel, efficace, agréable au quotidien, le Kuga ne manque pas de qualités. Surtout, la pertinence de la proposition de cette version Flexifuel ne fait aucun doute, à tel point qu’on se demande bien pourquoi les constructeurs sont aussi peu nombreux à lui emboîter le pas.

D’ailleurs, sûr de ses qualités, le Kuga ne les brade pas : la gamme commence à 40 200 euros en version Titanium, quand un Hyundai Tucson Hybrid 230 commence à 34 950 euros en finition Intuitive par exemple. Ce dernier est certes plus dynamique, et bénéficie d'un très bon rapport prix/équipement. Mais n’acceptant pas l’E85, le Hyundai Tucson ne sera jamais en mesure d'offrir les mêmes économies que le Kuga à l'usage. 

 

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L’avis des Petits Observateurs

4 commentaires au sujet de « Essai Ford Kuga 190 FHEV Hybrid Flexifuel : vraiment économique ? »

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J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi la presse auto en général, snobe un peu la marque Ford. Ils ont des véhicules pertinents, pas désagréables à utiliser et même à regarder et pourtant..... Ce n'est pas au niveau du premium..... C'est pas le même prix non plus.
Merci pour cette présentation si bien écrire et agréable à lire.

Mercredi 29 juin 2022 à 13h51

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On pourrait finalement appliquer à Ford pour sa motorisation le slogan "Simply clever" (simplement intelligent) que Skoda utilise pour ses petites astuces d'aménagement.
M. Ford, faites descendre ce combo (hybridation FHEV & E85) plus bas dans la gamme (Focus, Puma, Fiesta) avec boite automatique, et c'est le carton assuré.

Mercredi 29 juin 2022 à 21h56

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Je roule depuis plus d'un an en Kuga PHEV ST Line X....voit ure en LOA, après deux Mondeo HEV. Le Kuga était pourtant vraiment la voiture dont je ne voulais pas...et au gré d'un révision de ma Mondeo, j'ai fait 100km avec un Kuga...l'essayer c'est l'adopter !
Je souscris à vos commentaires à son propos...disc ret et sans esbroufe, mais je le retrouve à chaque fois avec plaisir. Ce n'est pas une bête de course, certes, mais se reprises en mode normal ou en mode sport sont plus que convaincantes, et la sonorité du moteur est vraiment très valorisante une fois que l'on a appris (et c'est facile) à contenir les envolées de la CVT, au demeurant très agréable dans 99% des cas. Cerise sur le gâteau, je suis à 3.1l/100 de conso moyenne sur 22.000km.
Son seul défaut est effectivement un écran un peu vieillot et certains matériaux peu valorisants. Mais si c'était à refaire, je reprendrai un Kuga...d'ailleurs il y aurait un face lift dans l'air....alor s pourquoi pas ?

Mercredi 29 juin 2022 à 22h01

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En réponse à Pierre G

Merci pour votre retour d'expérience ! je dois le reconnaître, j'ai eu bien du mal à rendre ce Kuga au constructeur, ce que je n'aurais pas forcément imaginé avant cet essai. Cdlt. Gaëtan

Jeudi 30 juin 2022 à 14h00

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