🎡Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Pierre, une fois de plus, nous envoie un souvenir nostalgique. Moi, je sens les odeurs et les saveurs d’un autre temps. Je ne dis pas que c’était mieux avant, je dis que Pierre nous fait voyager dans le passé avec brio. C’est différent.
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Pascal était mon meilleur ami, né en 1959 il était mon aîné d'un an, nous étions inséparables. Nous avions 5 ou 6 ans en ce milieu des années 60, le début d'une enfance heureuse.
Le mois d'août touchait à sa fin et dans quelques jours ce serait la Fête au village, dernier plaisir avant l'école.
Pascal adorait les voitures, il en parlait beaucoup et m'entrainait souvent au bord de la grand-route qui traversait notre village de Saint-Julien. Alors appelée Nationale 75, cette route reliait Tournus au bas de notre département de l'Ain, via Bourg-en-Bresse.
Assis sur le bord du trottoir nous tentions de deviner le nom des autos qui passaient alors. Cette route était source de jeux et de découvertes mais la circulation était rare. Tous les jeudis, nous traversions, pour retrouver Catherine la fille du pharmacien.
L'été elle partait au soleil dans la grande DS de ses parents, nous abandonnant alors un temps. De retour juste avant la rentrée elle nous parlait de la mer.
Par une large rue nous remontions en direction de la place de la poste et saluions monsieur Jacquet, commerçant en vins et limonade. Véritable colosse, il poussait de lourdes barriques jusque sur le plateau de son Camion Citroën.F Le puissant fardier s'éloignait lentement égrenant ses vitesses, emportant son lourd chargement. Le moteur bruyant secouait la grande cabine et dégageait une épaisse fumée. Nous nous jetions dans ce nuage en faisant des bonds et se pinçant le nez.
Le soir, par l'immense portail de la cave on apercevait le Citroën garé dans la pénombre. Avec sa large calandre et ses ailes avant immenses, il offrait une vision inquiétante. Nous restions à distance.
Chaque lundi jour de marché, arrivait un Camion attelé d'une longue remorque jaune. Appelé -LE BAZAR- on pouvait tout y acheter. Des étagères couraient de chaque côté de la remorque et nous regardions comme des trésors les autos, les camions et les engins miniatures alignés sur leur boite. Véritables richesses.
Ce convoi quittait la place un peu avant midi je me souviens, or nous sortions de l'Ă©cole Ă 11h30. Pour rejoindre le camion nous traversions alors le village Ă toutes jambes, et parfois achetions une miniature.Puis nous repartions vers la maison faisant rouler le jouet le long des murs, heureux pour des jours.
Samedi débuterait la fête du village. Assis sur les marches de la Poste nous profitions du spectacle des forains installant le grand manège des autos scooter.
Nous attendions avec impatience l'instant où elles seraient tirées d'un grand camion blanc et bordeaux. Sous la direction de monsieur Pierrot le patron, les voiturettes étaient envoyées une à une vers la piste par un toboggan. Elles débaroulaient dans un vacarme infernal pour filer ensuite sur la piste d'acier. Nous restions longtemps devant ce spectacle des autos tampon.
Bernard et Jean Yves, des copains, s'approchèrent, deux gars se disputaient sur la piste. Soudain le ton monta. Éclats de voix, bousculade, l'un d'eux furieux se précipita vers son Aronde garée là , s'y engouffrait et démarrait en trombe. Il passa si près de nos copains que tous deux trébuchèrent.
L'homme freina aussitôt, poussa la portière et bondit hors de l'Auto.
Il s'approcha des garçons et s'assura qu'ils se portaient bien, puis, le regard noir il se replia vers la Simca et repris sa fuite.
L'auto disparut moteur hurlant, sous les platanes de la rue de la gare. Nous nous échappâmes en direction de l'autre manège installé devant la maison de monsieur Guy.
Pendant ces jours de fête les habitants riverains étaient obligés de garer leur Auto au bout de la place. Ainsi la Caravelle de monsieur Guy se trouvait aux cotés des voitures jaunes de la poste, de la 403 de l'assureur ou encore de la camionnette Peugeot du maçon du village.
Nous jouions autour des Autos retirées là . Surveillant les alentours nous nous approchions du Cabriolet. Le menton et les mains posés sur les portières, il aurait été facile de se glisser sur les sièges. Nous renoncions.
Formidable Auto si belle et si différente, elle était notre préférée.
Nous rapprochant maintenant de notre manège nous observions le propriétaire achevant l'ouvrage, il chevillait Autos, Camions et Chevaux sur le carrousel de bois.
Il fallut bientôt rentrer, nous jetions alors un dernier regard vers la piste et choisissions ensembles pour dimanche la plus belle Auto du Manège.
Cette rubrique est aussi la vôtre !
Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !
Merci.
Souvenirs d'Autos • Citroën
Souvenirs d'Auto (274) : les Autos du Manège
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- Type de véhicule
- Utilitaire
- Marque
- Citroën
- Année
- 1960
- Modèle
- U55
- dossier
- Souvenirs d'Autos
- Tags
- Les Modernes, France
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Vendredi 17 avril 2020
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