Monza : la plus emblématique des Opel

Depuis 2012, Sylvain Aufrére assume la présidence du club OCCF crée en 1988.  Un club très actif qui sera présent dans cinq salons en France en 2024. Sylvain est véritablement passionné par la marque au Blitz trop sous estimée en France alors que c'est loin d'être le cas dans tous les pays du nord de l'Europe.  A lui seul, par son amour de la marque, ce Montluçonnais a fait vendre plus d'Opel neuves en France que le meilleur concessionnaire Opel ! " Je roule au quotidien en Opel avec un Cabriolet Astra F et une Cascada. Par ailleurs, je collectionne les Opel. J'en possède 45 qui vont de la Kadett D 1982 jusqu'à la Monza qui, certainement, est celle que je préfère car c'est la plus puissante et la plus emblématique de la marque. J'ai même une machine à coudre Opel et aimerai bien avoir un vélo de la marque ". Rappelons qu'Opel née en 1862 avait produit des machines à coudre, puis des vélos et motos avant de se lancer dans la production de voitures. J'ai d'ailleurs publié un livre en 2016 sur l'histoire un peu trop méconnue en France de la firme au Blitz.

De la Senator à la Monza

Chez Opel, la crise énergétique de 1974 marqua la disparition de la série KAD (Kapitan, Admiral, Diplomat) trop gourmandes. Elle fut remplacée par la Senator plus compacte étroitement dérivé des dernières Rekord et Commodore. Si elle conservait toute la partie avant du soubassement de ces dernières sur le même empattement, elle adoptait enfin des roues arrière indépendantes. Sous son capot, on retrouvait le classique six cylindres en ligne à carburateurs en 2,8 l de 140 ch ou 3 litres de 150 ch. Alimentée par injection, la 3000 E voyait sa puissance portée à 180 ch. Malgré ses 205 km/h, ce n’était plus une voiture à vocation sportive pour autant, plus proche de l’esprit des Mercedes et BMW.

Opel en dériva un coupé qui affichait de profondes différences esthétiques avec la berline. Plus court de 15 cm, plus bas de 5 cm (1,38 m), il se distinguait par son élégant pavillon profilé équipé d'un hayon s’ouvrant sur une grande soute. Argument fort, il s'appelait Monza, nom plus évocateur de vitesse que Senator coupé.

Le coupé Monza adoptait la face avant de la Rekord 4 cylindres dont l'aérodynamique avait été améliorée début 1983

Tout l'arrière était différent avec un vaste hayon profilé dégageant un bon volume de malle

203 000 km d'origine

Fin 1982, à l’instar de la Rekord, la Monza et la Senator subirent un restylage important de leur face avant plus aérodynamique. (Cx chutant de 0,43 à 0,35). Lié à une boîte à cinq rapports qui accrurent ses performances (215 km/h) en faisant décroître sa consommation. Pour un coupé aux hautes performances, la Monza 3000 proposée en deux versions dont une GSE à la livrée plus sportive était vendue à un prix compétitif comparé à celui d'un coupé Mercedes ou BMW. Jusqu'en 1986, 16 594 Monza série II furent produites à ajouter aux 29 414 de la première série I. Pas mal du tout !

"Je possède ce coupé Monza depuis 2007. En intriguant avec la préfecture, j'ai réussi à avoir l'immatriculation 1984 car elle date de 1984 !  Elle est 100 % d'origine autant au niveau mécanique que peinture avec 203 000 km au compteur. Elle a toujours couché dans un garage ce qui explique son bon état sans traces de corrosion. Comme toutes les Monza, elle avoue une légère faiblesse au niveau des Macpherson dû au poids du 6 cylindres que j'ai compensée par une barre de renfort. Tout le reste est 100 % d'origine". avoue Sylvain.

L'intérieur était plus cossu avec des sièges particulièrement confortables tendus de velours

Président du club OCCF, Sylvain compte une collection de 45 Opel

Une grande routière

J'ai eu la chance de rouler beaucoup en Monza en son temps. C'était une grande routière rapide (215 km/h) et confortable avec une très belle suspension qui lui offrait une excellente adhérence aux roues arrière à condition de ne pas trop solliciter n'importe où ses 180 ch. Elle était proposée à un prix intéressant de 133 500 francs. C'était quand même une jolie somme équivalent à quatre Opel Corsa neuves ! Mais comparée à une BMW 628 CSI de 184 ch affichée à 236 000 francs, c'était presque 100 000 francs de moins !  C'est aussi l'avis de Sylvain.

" J'adore sa ligne, son moteur de 3 litres coupleux et puissant au fort joli bruit. Ce n'est pas une sportive mais plutôt une grande routière car elle est très confortable, offre quatre places bien que ce soit un coupé et un vrai coffre.  Je ne la vendrai pas car je ne vends jamais mes voitures. Voici pourquoi, je possède 45 Opel".

À la question, quelle serait l'Opel de tes rêves, Sylvain hésite un peu avant de répondre. " Bien sûr une Opel GT et surtout une Opel Omega Lotus de 377 ch." Sylvain sait évidemment que cette Opel devenue mythique est extrêmement rare puisque sur moins de 1000 produites, seulement 59 ont été vendues en France !

Le long 6 cylindres en ligne de 2969 cm3 alimenté par injection développait 180 ch DIN. La barre de renfort est absente sur la photo

Cette Monza était chaussée de jantes en alliage bicolore de 15 pouces comme la GS/E

Les phares redessinés en 1983 étaient équipés d'essuie-glace

Ce coupé offrait quatre bonnes et confortables places

La Monza a été proposée en plusieurs cylindrées s'étageant de 2,5 136 ch à 3 litres 6 cylindres et même 4 cylindres 115 ch en fin de carrière

En 1983, elle hérita d'une boîte de vitesse à 5 rapports mais une grande majorité de vendit en version automatique

La Monza était dérivée de l'Opel Senator bâtie sur un empattement plus long que celui du coupé