Peugeot 306 Maxi : le summum de la 306

Cette voiture est devenue mythique pour deux raisons. Elle s'est révélée imbattable en son temps pilotée par Gilles Panizzi et François Delecour en remportant deux titres de championne de France des rallyes en 1996 et 1997 et des dizaines et dizaines de victoire pendant des années.  Près de quinze ans après, Sébastien Loeb le nonuple champion du monde des rallyes, passionné par la 306 Kit-Car qu'il n'avait pu conduire vu sa jeunesse, en a ressorti une de sa collection privée. Malgré l'âge de sa monture théoriquement dépassée face aux voitures turbocompressées à 4 roues motrices, en 2017 il l'engagea dans deux rallyes dont il gagna le premier et cassa dans le second alors qu'il était en tête.  Il récidiva en 2021 toujours avec sa 306  Maxi bien affutée, il est vrai,  où il accrocha de nouveau la  première place avant d'abandonner sur  rupture de son moteur. Certes, il était neuf fois champion du monde des rallyes mais la conception de sa 306 était d'un autre temps !

La Maxi était dérivée de la 306 S16 de série avec une carrosserie aux ailes bodybuildées l'élargissant de 14 cm comme l'autorisait le règlement de la FIA

Son esthétique très réussie, un adroit cocktail entre la beauté et l'agressivité,  a joué un rôle très positif sur l'image magique de la 306 Maxi

15 ans pour la remonter de A à Z

Malgré son âge, une 306 Maxi Kit Car est encore une voiture très recherchée des passionnés de rallyes car elle a continué à évoluer au fil du temps en gagnant des chevaux. Un préparateur construit encore des caisses de 306 Kit Car en acier élargies de 14 cm comparée à la 306 de papa. C'est pour cette raison qu'elle se vend encore une belle somme à des prix variant entre 150 000 et 500 000 euros selon leur évolution et palmarès. Vincent qui avait commencé à courir sur la terre en 1992 puis en participant à environ 80 rallyes, même en 2005, n'avait pas les moyens de mettre une telle somme. " Pour moi, cette voiture était un rêve. Je l'ai donc achetée en kit. D'abord sa caisse qui est la numéro 36 construite en 1997 qui avait appartenu à un pilote. J'ai mis 15 ans pour en la remonter complète en Évolution 1 c'est à dire conforme à celles que Peugeot vendait aux clients. J'ai monté moi même le moteur dont j'ai acheté les pièces, les suspensions, les freins, bref toute la voiture.  Depuis qu'elle est terminée, avec ma coéquipière, Pauline Dernet, j'ai participé à 4 rallyes. C'est encore une voiture fantastique ! ".

Un habitacle de voiture de course à l'habitacle allégé au maximum

Boîte de vitesses à 6 rapports séquentielle à crabots. On pousse ou on tire le levier de vitesses

Colée à la route

Quel était le secret de la 306 Maxi ? Son extraordinaire tenue de route grâce notamment à son train avant et une suspension très élaborés qui lui a permit de tenir tête aux Mégane Kit-Car. Bien entendu, tous ceux qui ont couru avec, ont essayé de l'améliorer en adaptant des pièces des 306 Evo 2 qui étaient les voitures d'usine dont les ultimes versions de son moteur 2 litres issu de la 306 S16 de série avait grimpé à plus de 300 chevaux à 10 000 tr/mn. Les voiture client qui ne disposaient que de 220 ch, n'avaient pas la fameuses boîte de vitesses X-Trac à 6 et 7 rapports séquentielles avec coupure d'allumage pour éviter de débrayer ni une suspension aussi évoluée. Comme tous les possesseurs de Maxi, Vincent cherche à l'améliorer mais le budget est colossal. "J'ai un moteur type Evo 5 qui doit développer 260 ch environ à 8 500 tr/mn contre 220 ch au départ. Il y a eu 11 évolutions de moteur jusqu'aux plus puissants qui dépassaient 310 ch. Passer à l'Evo 7 me permettrait de grimper à 9 400 tr/mn pour sortir 280 chevaux mais pour cela,  il faut changer le vilebrequin allégé à 11,1 kilos. Il coûte 8000 euros !  Sa boîte à 6 rapports à crabots est dérivée de la série mais adaptée en mode séquentielle mais ce ne n'est pas une X-Trak à carters en magnésium à 7 rapports comme les usines. Certains en ont montées. On en trouve à plus de 30 000 euros, parfois bien davantage ! "

Moteur 2 litres issu de la 306 S16 alimenté par injection. Selon les nombreuses évolutions, sa puissance est passée sur les versions usine de 260 à plus de 310 ch

La voiture de Vincent est chaussée de roues de 18 pouces montées en Michelin MV20 hyper adhérents permettant d'accueillir de gros disques de 330 mm

Une voiture fascinante

Même si on n'est pas amateur de rallye, on ne peut être que fasciné par la silhouette de la Maxi  aux énormes ailes élégamment gonflées accroissant sa largeur de 14 cm (1,84), le toit surmonté d'un imposant aileron en carbone chargé d'augmenter l'appui de l'essieu arrière. Elle réussit à être à la fois agressive et pourtant belle. Tic tac des pompes, Vincent donne vie au 4 cylindres 2 litres qui aboie grave à travers son échappement qui laisse fuser un son à 350 km/h à la seconde.

Si la 306 Maxi allait moins vite que le son, il fallait en voir passer une dans une spéciale de rallyes. Une vision magique d'une voiture colée au sol avec en fond sonore, la sonorité stridulante et sans fin d'un moteur frisant les 10 000 tr/mn qui hérissait les poils des bras. La FIA qui avait donné le jour à cette catégorie Kit Car en 1993 souhaitait des voitures plus visuellement spectaculaires que le Groupes A WRC trop proches esthétiquement de la série.  C'était gagné avec la Maxi.

Pour Vincent, cette voiture est magique. Par sa beauté, son bruit fabuleux et les réactions enthousiastes qu'elle produit parmi les spectateurs et le plaisir de pilotage qu'elle lui donne. "Elle a un grip extraordinaire. Je sais que je ne n'exploite pas assez son fabuleux potentiel.  La limite de la Maxi n'est pas la voiture, c'est son pilote. Elle est un défit aux lois de la physique tant elle tient la route".

Réalisé en carbone, l'aileron permet d'augmenter sérieusement la charge sur l'essieu arrière

L'Evo 1 avait un arceau différent des versions Evo 2, c'est un véritable châssis tubulaire qui renforce la carrosserie

C'est le bureau de style de Gérard Welter qui avait dessiné la Maxi en intégrant élégamment des ailes élargies de 7 cm réalisées en acier

Vincent qui a commencé à courir sur la terre en 1992 a participé à environ 40 rallyes

Au coté de sa coéquipière Pauline Dernet, Vincent se fait plaisir en rallye au volant de cette voiture qu'il qualifie d'extraordinaire