Continuons notre saga des voitures dont le physique ingrat a entachée leur carrière commerciale. Malgré son nom, la Chrysler 180 était une voiture française née au début des années 70. Par Patrice Vergès.
Depuis longtemps la clientèle Simca attendait un modèle de gamme supérieur concurrent de la 504 et Citroën ID. Des bruits divers prétendaient que le projet 929 serait extraordinaire, fruit de l’association harmonieuse des deux bureaux d’études du français Simca et du britannique Rootes réunis sous le giron de l’Américain Chrysler qui avait racheté ces deux marques un peu plus tôt.Hélas, quand cette voiture vit le jour en septembre 1970, la déception fut à la hauteur de l’espérance. D’abord, elle ne s’appelait plus Simca, une marque bien connue en France mais Chrysler. Un nom à connotation américaine ne signifiant vraiment pas grand chose pour un parigot tête de veau. Ensuite, physiquement avec son profil de petite américaine aux flancs épais et lourds à la surface vitrée très mesurée elle déçut pas mal ceux qui l’attendaient impatiemment.Son designer, le Britannique Roy Axe directeur de style de Chrysler Europe déjà auteur des Sunbeam, n’avait vraiment pas eu la main heureuse. Simca, heu pardon, Chrysler France, décida intelligemment de communique plutôt sur sa mécanique moderne d’origine française que sur sa silhouette de bunker de surcroît mal posée sur de trop petites roues de 13 pouces aux voies étriquées.
Un moteur made in France
Dès les premiers essais, la clientèle fut assez déçue notamment par le confort confié à un essieu bêtement rigide à l’arrière et son manque chronique de visibilité. Son unique point fort était d’être proposée à des prix plus compétitifs que ceux de ses concurrentes Peugeot 504 et R16 TS. Bref, à part quelques personnes séduites par l’exotisme des formes de petite américaine, il n’y avait pas la queue chez Simca pour commander cette voiture dont l’esthétique choquait. Simca tenta avec de petits moyens de la rendre plus désirable physiquement en habillant ces flancs trop lourds pour l’époque qui séduisent tant sur une Audi aujourd’hui, de baguettes chromées soulignant le vitrage pour tenter de l’agrandir visuellement. Un pavillon recouvert de vinyle noir d’inspiration américaine dégraissa la voiture en la scindant en deux avec le concours d’une baguette chromée latérale qui remplaça l’adhésif à trois francs six sous. Les roues grimpèrent de 13 à 14 pouces pour mieux asseoir la voiture au plan esthétique. L’intérieur tristounet empruntant trop d’accessoire à la Simca 1100 ne fut pas oublié, couvert à l’excès d’un faux bois imitant à merveille le….. faux bois et d’une sellerie éclaircissant l’habitacle. Mais, rien n’y fit même pas l’apparition d’une intéressante version 2 litres automatique poussée à 110 ch venue trop tôt.
Dès les premiers essais, la clientèle fut assez déçue notamment par le confort confié à un essieu bêtement rigide à l’arrière et son manque chronique de visibilité. Son unique point fort était d’être proposée à des prix plus compétitifs que ceux de ses concurrentes Peugeot 504 et R16 TS. Bref, à part quelques personnes séduites par l’exotisme des formes de petite américaine, il n’y avait pas la queue chez Simca pour commander cette voiture dont l’esthétique choquait. Simca tenta avec de petits moyens de la rendre plus désirable physiquement en habillant ces flancs trop lourds pour l’époque qui séduisent tant sur une Audi aujourd’hui, de baguettes chromées soulignant le vitrage pour tenter de l’agrandir visuellement. Un pavillon recouvert de vinyle noir d’inspiration américaine dégraissa la voiture en la scindant en deux avec le concours d’une baguette chromée latérale qui remplaça l’adhésif à trois francs six sous. Les roues grimpèrent de 13 à 14 pouces pour mieux asseoir la voiture au plan esthétique. L’intérieur tristounet empruntant trop d’accessoire à la Simca 1100 ne fut pas oublié, couvert à l’excès d’un faux bois imitant à merveille le….. faux bois et d’une sellerie éclaircissant l’habitacle. Mais, rien n’y fit même pas l’apparition d’une intéressante version 2 litres automatique poussée à 110 ch venue trop tôt.
Face aux ventes qui ne décolèrent jamais, Chrysler France déménagea sa chaîne de production en Espagne où elle fut proposée en diesel, version pas vendue en France mais qui fut plébiscitée par les taxis espagnols
Simca, Chrysler ou Talbot ?
La vente de Chrysler France à Peugeot qui se retrouva avec sur les bras avec cette berline aux lignes démodées lui porta le coup fatal. Comme ses sœurs, elle abandonna le nom de Chrysler 180 pour Talbot 1610 accolé à Simca ressorti de la naphtaline ce qui dérouta encore plus les rares acheteurs qui purent en commander une jusqu’aux débuts de 1980 où elle s’effaça après moins de 280 000 exemplaires produits dont la majorité fut vendue à l’exportation.
Sa carrosserie lourdaude lui avait rapidement valu au sein de l’entreprise, le surnom de la « Grosse Bertha » en souvenir du gros canon allemand qui bombarda Paris pendant la guerre de 1914. Pour un commercial d’une concession Simca Chrysler, vendre une Chrysler était un exploit. Pour les aider, sa vente était assortie d’une grosse prime. Toute l’astuce du vendeur en quête de cette prime consistait à détourner un acheteur de 1308 que la marque peinait à livrer suite au succès pour tenter de lui en fourguer une. J’ai encore le souvenir du regard heureux d’une des relations, commercial chez Simca qui avait réussi à vendre une Chrysler 180 de couleur orange. C’était un héros pour ses collègues. Sa bonne mécanique qui lui survécut connut une belle et longue destinée proposée sur de nombreuses voitures de sport du groupe PSA autant Peugeot que Matra, Talbot et même Citroën (BX 4 TC). Mais cela est une autre histoire……
Fin 1970, les formes lourdes de la Chrysler 160/180 déroutèrent la clientèle française; Exceptée une mécanique moderne, la Chrysler offrait des qualités dynamiques inférieures à celles d’une Peugeot 504 ou R16
Simca tenta d’alléger sa silhouette à l’aide se baguettes chromées soulignant les passages de roues, d’un pavillon en vinyle, d’une baguette latérale et d’autres artifices esthétiques
L’avis des Petits Observateurs
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