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La Peugeot 205 a deux fois 20 ans ! (1/2)

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Il y a aussi des miracles en matière d'automobile avec des modèles qui ont sauvé pratiquement des marques. Il y a juste 40 ans, l'apparition de la 205 a redonné un deuxième souffle au groupe encore appelé PSA.

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Mercredi 11 janvier 2023


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Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

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Début 1983, le groupe PSA était dans une situation financière difficile suite à l'achat très mal digéré de Chrysler en 1978. Chez Peugeot, on attendait beaucoup de la nouvelle petite berline 205 dévoilée en ce début d’année. On souhaitait simplement en vendre autant que la 104 qu’elle remplaçait. L’infortune de la marque au lion n’était pas le fait de la 104 qui avait eu sa carrière barrée par la R5 plus aguichante mais du difficile rachat de Chrysler et de la descente aux enfers de la marque Talbot ex-Simca minée par les conflits sociaux. Heureusement, dès son lancement, autant par sa silhouette ronde et sympathique que par ses qualités dynamiques, la 205 séduisit autant la presse que les premiers clients. C’était une voiture bien née.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

La 205 a vu le jour en février 1983

Avant que sa silhouette soit figée, en 1979, elle afficha plusieurs styles différents de celui choisi (Christophe Bonnaud)

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Toute en douces rondeurs

Ce modèle avouait plus d’ambitions que la 104. Lors de son étude (M24), le  Président de Peugeot Jean Boillot,  avait demandé qu’elle prenne le nom de 205 plus valorisant que 105. Il avait insisté pour qu’elle adopte un berceau avant élargi capable d’accepter des moteurs plus généreux que le  1360 cm3 X à boîte de vitesses incorporée de la 104 qui motorisait les premières 205. Justement PSA venait de dévoiler un bloc inédit de 1580 cm3 type XU 5 J tout en alliage léger à boîte séparée pour les nouvelles 305 et BX. Dès la genèse de la M24, il avait été prévu d’extrapoler une version plus sportive s’inspirant de la Golf GTI qui connaissait un succès étonnant. Pininfarina et le centre de style Peugeot furent mis en compétition au niveau de sa silhouette. Finalement c'est l'équipe française qui s'imposa sous la direction du regretté Gerard Welter. Plusieurs designers se penchèrent sur son dessin particulièrement réussi tout en douces rondeurs.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

La 205 fut dessinée en interne chez Peugeot  par l'équipe de Gérard Welter. Elle fut proposée en 2 portes dès 1984

Février 1984, lancement de la version GTI, six mois après la diesel, un an après la gamme 205

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Déjà 1500 exemplaires par jour en 1984

Malgré ses problèmes financiers, sous le conseil de l’ancien coéquipier Jean Todt qui avait rejoint le constructeur fin 1981, Peugeot avait décidé de s’engager en rallyes avec une groupe B extrapolée de 205. Une version plus sportive destinée à une clientèle plus dynamique ne pourrait que conforter l’image de Peugeot tout en la rajeunissant et appuyer sa présence en rallye. En février 1984, un an après son lancement, la  205 était déjà produite au chiffre étonnant de 1 500 exemplaires/jour, bien au delà des prévisions les plus optimistes. Non seulement la 205 sauva Peugeot mais fit de Jacques Calvet nommé à la tête de PSA, le rédempteur de la marque. C’est à la même époque que fut dévoilée  cette version sportive  nommée GTI, un sigle qui ne manqua pas d’étonner car on le pensait réservé à la Golf. Mais il sonnait bien !

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Écrit en lettres rouge sur le fond noir de « la planche à laver » qui reliait les deux feux rouges, le sigle GTI allait devenir magique

La GTI recevait une instrumentation spécifique avec notamment la pression et la température de l’huile

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Ensorcelante GTI

Premier coup de génie, livrée uniquement en deux portes, la GTI avait de faux airs de coupé. Avec sa silhouette volontairement très proche de la Turbo 16, elle se distinguait de la 205 4 portes de papa qui adoptera aussi les deux portes fin 1984 quand la légende sera établie. La GTI adoptait une présentation craquante autant extérieure qu’intérieure avec une instrumentation complète, une inédite moquette rouge tapissant le plancher certes très salissante mais très dynamique. A l’extérieur, elle jouait la sportivité mais à l’inverse de ce qui ce fait alors, avec une certaine classe voire discrétion. Spoiler et léger becquet de custode, discrets élargisseurs d’ailes, phares longue portée, le tout posé sur des jantes Speedline  de 14 pouces en alliage léger s’inspirant de celles de la Turbo 16, chaussées de Michelin MXV185/50. Notons aussi un nouveau train avant bien triangulé, un freinage renforcé et une suspension affermie.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

La moquette rouge de l’habitacle soigné pour une voiture sportive caractérisait la version GTI

Les roues en alliage léger et les longues portées étaient de série mais pas les glaces électriques qui étaient optionnelles

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Sous le capot, le gros 1580 cm3 XU 5 J de la 305 GT remplaçait le 1360 cm3 85 ch de la GT. Grâce à une culasse retravaillée et l’injection électronique d’essence, sa puissance avait grimpé de 94 à 105 ch. Légère déception de la part de la future clientèle chauffée à blanc qui attendait une mécanique plus généreuse au moins égale à celle de  la nouvelle Golf 1800 cm3 de 112 ch. Mais la française offrait un rapport poids puissance quasi-identique (7,6 k/ch) du à son poids inférieur (880  contre 940 kilos) né d’un gabarit plus compact (3,70 m) que celui de l’Allemande (3,99 m). La GTI de Peugeot tombait bien car la nouvelle GTI  de la Golf II voyait le jour au même moment et on ne manqua pas de les comparer. Ce fut en défaveur de l’Allemande à qui on reprochait d’avoir perdu sa silhouette pure pour une carrosserie plus vaste et plus mollassonne.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Monté transversalement, le 1580 cm3 XU délivrait 105 ch sur la première version

La GTI fit la « une » de tous les magazines spécialisés même généralistes comme l’Auto Journal

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

La 205 sort ses griffes !

Dès les premiers essais, ce fut l’enthousiasme. La petite lionne se montra d’une étonnante agilité, d’une stupéfiante efficacité et d’un formidable agrément de conduite. Direction parfaite, motricité surprenante, train et avant et arrière hyper- réactifs. Coté perfs avec près de 190 chrono et 31 secondes  aux 1000, elle égalait la Golf dont le moteur était, c’est vrai, plus coupleux.  En fait,  on retrouvait dans la Peugeot  la vivacité de l’ancienne Golf que la nouvelle avait perdue. Outre son physique plus déluré, sa présentation plus pimpante, son agrément de conduite supérieur, la lionne était moins chère surtout avec les options de la Golf. A équipement égal, ce sacré numéro coûtait prés de 20% de moins.

Tous les magazines auto firent leur « une » sur la 205 GTI qui créa l’événement. Ils organisèrent des «  comparos » qui se soldèrent pour la plupart, par la victoire de la française. Certes il y avait un peu de chauvinisme dans les lignes mais ce modèle était tout simplement extraordinaire. Son succès dépassa Peugeot qui avait déjà beaucoup de mal à monter en cadence avec la 205 normale profitant de la fin de carrière de la R5.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

Tous les magazines auto organisèrent des comparatifs opposant le nouvelle Peugeot à la Golf GTI dévoilée au même moment

Deux ans après sa sortie, la version 115 ch boosta les ventes de la GTI

Moribond, il y a 18 mois, grâce à la 205, Peugeot retrouvait sa santé et surtout se construisait une image rajeunie qui fut déterminante sur les actes d’achat. La communication « Peugeot sort ses griffes » symbolisait à merveille cette nouvelle image de Peugeot d’autant que les premiers bons résultats en rallyes du championnat du monde démontraient que la Turbo 16 était bien née. Elle le prouva en accrochant deux titres mondiaux que Peugeot sut habilement exploiter.

Illustration - Les Essais de Patrice Peugeot 205
Les Essais de Patrice Peugeot 205

La suite bientôt, si vous le voulez bien...

L’avis des Petits Observateurs

9 commentaires au sujet de « La Peugeot 205 a deux fois 20 ans ! (1/2) »

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Amateur de berline vastes et accueillantes je suis un peu passé à côté du phénomène GTI.
Je me souviens d'un "after" où pour agrémenter une fin de soirée parisienne, nous avions opté pour finir à Deauville.
Nous étions dix, cinq garçons et cinq filles, mais deux voitures seulement. Une DS21 et une golf GTI première mouture (boite 4 comme la DS).
Eh bien nous étions 6 dans la DS et 4 dans ta golf. Nous sommes arrivés en même temps. Je suis un peu de parti pris, la DS m'appartenait, mais elle m'avait coûté à l'époque mille cinq cent FRANCS quand la golf valait neuve au moins vingt fois ce prix.
En plus, je crois me souvenir que nombre de jeunes filles de cette soirée, préfèrent rentrer dans la DS.... Plus vaste et confortable.
Mais vous savez ce que sont les souvenirs, on les enjolive toujours un peu.

Mercredi 11 janvier 2023 à 09h31

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J'ai eu la chance d'essayer toutes les 205 en France, au Maroc, en Espagne, en Suède. En février 1983 au volant d'une 205 d'essai, j'étais allé interviewer l'actrice Arletty chez elle. Un grand moment. A la fin de l'interview, elle m'avait embrassé sur la joue. J'avais conservé la trace de son rouge à lèvre sur ma joue toute la journée qui s'est mal terminée pour moi. Voiture cambriolée avec mon sac reporter volé et retrouvé dans une rigole remplie d'eau le lendemain par la police. ... Les cambrioleurs avaient rempli mon sac d'autres objets volés dans d'autres voitures certainement dont de nombreux rouges à lèvre, poudre et rimel. le policier qui a trouvé mon adresse avait un drôle de ton, pensant que j'étais un travesti. Ce ne fut pas le cas de mon ( ex) épouse qui songea que j'étais avec plusieurs .. femmes. Ce n'était pas le cas....

Mercredi 11 janvier 2023 à 09h59

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Bien sûr qu'on attends la suite, Patrice, même si je ne suis pas d'accord avec votre avis sur la Golf II, vu qu'en 1990 avec la GTI 16s qui fût la mienne pendant les presque 10 trop courtes années qui ont suivi, j'ai...

Mercredi 11 janvier 2023 à 14h20

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En réponse à Alain L

Alain, vous parlez de la GTI 16 S de 139 ch, j'évoque la version 112 ch qui avait déçu. La 139 ch que j'ai traitée dans mon bouquin "Génération 80" avait été bien améliorée autant au niveau puissance que tenue de route et finition. Une super voiture plus rapide à l'époque qu'une 205 GTI 1,6 qui poussa Peugeot à développer la 1,9 l 130 ch. c'est dans la suite !

Mercredi 11 janvier 2023 à 14h38

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En réponse à Patrice V

Merci ce ce détail Patrice, et pardonnez moi, je ne suis pas très calé sur certaines caractéristiques techniques!
Je devrais prendre le temps d'aller acheter votre (vos) bouquins ...

Jeudi 12 janvier 2023 à 14h46

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Beaucoup, beaucoup de jolis souvenirs grâce à la 205...
Nous avions vingt ans, nous étions jeunes, beaux, fous, et surtout très amoureux...
Mais quand on aime on a toujours 2 x 20 ans !
😁

Mercredi 11 janvier 2023 à 15h13

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Lors du renouvellement de la voiture de ma mère en 1992 (dont je serai le conducteur secondaire), elle souhaitait acquérir une 205 qu'elle trouvait "très jolie". C'était la phase 2 (glace de clignotants AV incolore et feux AR "fumés")Je n'insistât pas plus que ça pour une GTI 1,6L 115 ch : "tu vas te tuer avec ça!" avait elle opposé... Je militais donc pour une XS 1,4L 85ch au look approchant la GTI (trois portes, spoiler avant de la GTI , feux longue portée, sièges baquet...) Elle a fini par choisir un modèle SR "plus élégant" selon elle, 5 portes "plus pratique" 1,4L 75ch "suffisamment puissant". Je l'ai finalement plus utilisé qu'elle pendant environ 10 ans...
Une tenue de route qui pardonnait BEAUCOUP à un jeune conducteur, une consommation somme toute raisonnable, légère (pas de direction assistée à l'époque...).
Elle a partagé toute ma vingtaine : les soirées d'étudiants, les week-end à la montagne ou à la mer, les trajets du quotidien pour mon premier travail, les vacances d'été à l'autre bout de la France...
Un dimanche soir, à 300km de chez moi, elle n'a pas voulu démarrer. Appel de l'assistance, verdict du dépanneur : démarreur HS. "Il ne pourra être remplacer que, au mieux, demain après midi" Devant mon air dépité, et mon numéro d'immatriculation qui indiquait clairement que j'étais loin de chez moi, (je devais être au bureau le lendemain à 8h), le dépanneur eut pitié de moi. Il me montra une astuce : tapoter doucement avec un marteau plusieurs fois sur le démarreur pour faire bouger je ne sais plus quoi (de la limaille peut être...) et la voiture a redémarré ! J'ai donc conservé un marteau dans la boite à gant, et m'en servait chaque fois que le démarreur montrait des signes de faiblesse. Cela a duré un an. Un jour, le tapotage n'a pas pu ressusciter le démarreur : mon bureau se trouvait heureusement à moins d'1 km de chez le garagiste...

Mercredi 11 janvier 2023 à 18h47

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En réponse à Fred G

Avant l'astuce du petit coup de marteau sur le démarreur il y avait l'astuce de la manivelle..... Et ça marchait très bien.... Sur ma première voiture, une 203 de 1952, plus vieille que moi mais toujours vaillante. La difficulté était d'enfiler la longue manivelle par l'avant lorsqu'on était garé le long du trottoir et que la voiture de devant serrait d'un peu trop près.
Des années plus tard, j'utilisais le coup d'épaule, un pied dedans, un pied dehors pour pousser ma 4L au démarreur fatigué. La légèreté de l'auto permettrait cette fantaisie.

Jeudi 12 janvier 2023 à 04h41

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Encore une auto où je me dis......ah ben oui! j'en ai eu.
Une GTI 130, souvenir de ce moteur aux ressources inépuisables,
une suspension dure, des tentatives de vol nombreuses malgrès
le "codacar" de l'époque.
Reprise laborieuse d'un concessionnaire (personne n'en voulait)sur
une XR neuve (75 cv de mémoire), maladie chronique pour démarrer
à chaud, moteur agréable, mais gourmand.
Plus tard, une des dernieres series color-line en 1.8D avec recyclage
des stocks de jantes en tole "XS" que j'aimais beaucoup. Finalement, ma
205 préférée, sans doute son coté "bon cheval".
Quand j'avais mon garage, j'ai vu passer quelques étrangetés.....GTI 1.6 "PTS",
GT1 1.9 avec le 16V de la 309, TurboD avec le 2.1 D12 d'une XM.

Jeudi 12 janvier 2023 à 15h40

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