Par Patrice Vergès. Fin 1960, la nouvelle Taunus 17 M étonna par sa silhouette toutes en rondeurs qui lui valurent le surnom de "baignoire" qui s'éloignaient de celles carrées et acérées popularisées par Pininfarina.
Ford Taunus 17M : les hommes préfèrent les rondes
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
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- Type de véhicule
- Coupé
- Marque
- Ford
- Année
- 1968
- Modèle
- Taunus
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Anciennes, États-Unis
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Mardi 30 mars 2021
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Photos Xavier De Nombel
Pari osé par Ford mais pari gagné ! Par sa silhouette profilée toutes en courbes douces, la Ford Taunus P3 produite à Cologne séduisit immédiatement. Pininfarina avait lancé la mode des voitures aux angles vifs comme la 404, la Fiat 2100, l'Austin A60 et même l'Opel Rekord dont le défaut était de toutes se ressembler. Cette Taunus eut immédiatement un grand succès en prenant la tête des ventes de voitures étrangères en France en générant vite de longs délais de livraison.
Mécaniquement, cette propulsion de 1500/1700 cm3 n'offrait rien d'extraordinaire, étroitement dérivée de l'ancienne P2 née en 1957. Esthétiquement, par contre, elle innovait par son étonnante carrosserie passée en soufflerie. Elle avouait un CX très performant en 1960 de 0,39 contre 0,50 pour une 404 Peugeot. Elle étonnait aussi par ses phares de forme oblongue et sa vaste surface vitrée à double courbure : une première en Europe ! Autorisant des formes renflées, celle-ci permettaient d'offrir une habitabilité exceptionnelle surtout en largeur.
La Ford Taunus (nom d'un massif montagneux allemand) 1961 étonna par sa silhouette à contre courant de la mode
Sa ligne toute en rotondités offrait une aérodynamique rare à cette époque de mode aux lignes cubiques. Remarquez la vaste surface de son pare-brise
L'utilisation des glaces latérales bombées s'intégraient mieux dans les flancs renflés
"Je vais parfois travailler avec"
Laurent est bien connu du petit monde de la voiture ancienne puisqu'il assure de nombreux passionnés au sein de Passion Assurances qu'il a créée en 2007. Assurer des anciennes, c'est bien mais rouler avec, c'est mieux. Il compte 6 voitures dont une Thunderbird 1964 et une Dodge 1948 et trois Taunus dont deux P3 plus une P5 20 MTS sans oublier deux Opel.
" J'ai toujours aimé la 17 M dans laquelle j'avais roulé à l'âge de 8 ans aux places arrière car le père d'un copain en possédait une en 1968. En 1982, j'ai aperçu, le long du trottoir, une 17 M P3 pratiquement abandonnée qui allait partir à la casse. Je l'ai sauvée et roulé avec un peu de temps. Puis, plus tard, j'ai acheté un break 17 M 1500 Tournier avec lequel je vais parfois travailler. Mais, je la préférais en version 2 portes comme la 17 MTS 1963 dénichée dans LVA en 1989. Sauvée de la casse également, elle était en mauvais état et pourrie de partout. Je l'ai entièrement restaurée et ce ne fut pas facile car l'entrepôt des pièces détachées de la P3 à Cologne a brûlé en 1977 et on ne trouve plus de pièces. Bref, elle m'a coûté une petite fortune mais je l'aime".
Ligne "coup de vent"
Sa ligne originale que Ford appelait " Coup de Vent' était signée par un Américain d'origine suédoise nommé Wesley P Dahiberg déjà auteur de la Ford Falcon américaine. Pour le reste, la P3 était très conventionnelle. Son 4 cylindres tout en fonte développait une puissance banale. En 1700 cm3, 67 ch SAE contre 72 ch pour une 404 et 80 ch SAE pour une Fiat 1500. Elle la compensait par son aérodynamique lui permettant d'atteindre les 140 km/h et son poids peu élevé.
Le reste était aussi conventionnel avec un essieu rigide à l'arrière un peu trop sautillant porté par des lames tandis que son freinage était à tambours. Au cours de ses 4 ans de vie, Ford ne cessa de l'améliorer en lui offrant des freins à disque à l'avant dès 1962 et en dévoilant une version plus rapide nommée TS comme celle de Laurent.
Outre une présentation plus cossue, son moteur porté à 1758 cm3 annonçait 77 ch (145 km/h) et même 150 km/h en 1964 avec une puissance grimpant à 83 ch. Son tarif compétitif guère supérieur à celui d'une française malgré les droits de douane, sa qualité de construction à l'allemande, son équipement particulièrement généreux et la douceur de son excellente boîte de vitesses ne furent pas étrangère au succès qu'elle suscita en Europe.
La planche de bord était aussi inédite que son extérieur en faisant appel à des cadrans ronds peu usités alors
La version TS équipée de sièges avant séparés et d'un rangement central conservait son levier au volant
Je revisite mon enfance
A cette époque, comme la maison mère US, les Ford produites en Europe autant à Dagenham qu'à Cologne changeaient de carrosserie tous les 4 ans seulement. Fin 1964, la P3 céda sa place à la P5 100 % inédite animée par des moteur 4 ou 6 cylindres en V. Sa silhouette s'inspirait de la ligne fluide de la P3 en plus tendue. Produite jusqu'à fin 1967, la P5 eut plus de succès encore puisqu'elle fut fabriquée à plus d'un millions d'unités contre 669 731 pour la P3.
60 ans après, c'est ce dernier modèle qui reste le plus fascinant par son esthétique à contre-courant de son époque. C'est aussi l'avis de Laurent. "Avec, je revisite mon enfance où elle me faisait rêver. J'aime la conduire sans dépasser 90 km/h et apprécie sa visibilité étonnante et sa superbe planche de bord et sa commande de boîte d'une grande douceur. Surtout, j'adore sa ligne. Quand je la gare, en partant, parfois je ne me retourne rien que pour la regarder. Elle est magnifique ! "
La Taunus 17 M fut la première à proposer des phares de forme oblongue avant l'Ami 6
La Taunus P3 lança la mode des pare-chocs dits "moustache" s'intégrant dans les ailes avant et arrière
La P3 se signalait par une qualité de fabrication et équipement supérieur à celui des voitures françaises
Le moteur de Laurent n'est pas n'est propre ! Il s'agit d'un 4 cylindres en ligne de 1758 cm3 tout en fonte avouant 77 ch SAE (70 DIN environ)
Laurent au volant d'une autre de ses voitures de collection : une Opel Rekord
Dans ses publicités, Ford insistait sur la meilleure habitabilité offerte par la 17 M grâce à ses flancs renflés
La P5 qui lui succéda conserva ses formes rondes mais en plus tendues
La visite du conservatoire Opel, à Rüsselsheim en Allemagne en vidéo !
L’avis des Petits Observateurs
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