Par Patrice Vergès. Le Pick-up Ford F-150 Raptor est une institution aux USA mais il n'est pas officiellement importé en France. Et pour cause, à mille lieues du politiquement correcte automobile, sa démesure gargantuesque provoquerait à coup sur une polémique hystérique entre “pro” et “anti” de tous genre.
Ford F-150 Raptor : espèce menacée ou menaçante ?
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- Type de véhicule
- Pickup
- Marque
- Ford
- Année
- 2020
- Modèle
- F-150
- dossier
- Les Essais de Patrice
- Tags
- Les Modernes, États-Unis
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Lundi 28 décembre 2020
Dire que le F-150 est massif est un euphémisme. A ses cotés, on se sent tout petit Son gabarit qui flirte avec les 6 m en double cabine n'est pas adapté à notre environnement
Même loin, le Ford F-150 Raptor semble prés puisqu'il culmine à 1,92 m de haut, 2,02 m de large retros repliés et 5,86 m de long en double cabine comme celui que nous avons essayé. Marchepieds et poignée intérieure obligatoires pour l'escalader sans être sensible au vertige. C'est haut ! Comparées à sa colossale calandre gravée en grosses lettres du nom du constructeur au cas où on l'oublie, celles des Audi et des BMW font un peu petits bras.
Bras de suspension en alu, amortisseurs Fox à gaz adaptatifs à valves
Bestial
Bestial par sa mécanique puisque cet engin qui sort du département Ford Performance du constructeur à l'ovale bleu qui prépare quelques modèles sportifs de la marque notamment la Ford GT, est animé par le moteur Ecoboost civilisé de cette dernière. Un V6 essence tout en aluminium gavé par deux turbocompresseurs qui délivre l'honorable puissance de 452 ch à 5 000 tr/mn avec un couple de 590 Nm capable de grimper un mur sans élan comme un chat.
Même quand on mesure 1,87 m, il est difficile de photographier le moteur reculé dans l'habitacle légèrement incliné. Préparé par Ford Performance, il développe 452 ch
Cruel
Cruel aussi par son nom qui fait songer à celui de velociraptor, cruel petit dinosaure carnivore vivant il y a plus de 70 millions d'années qui se particularisait par la vitesse très élevée qu'il pouvait atteindre (75 km/h). Le Raptor va encore plus vite puisque qu'il peut en théorie atteindre 180 km/h, vitesse surréaliste eu égard à son gabarit.
Raptor XIII ème du nom
Le F-150 est une institution aux USA où il est vendu depuis des décennies à des chiffres de production étonnants pour nous, Européens. Nous essayons aujourd'hui la 13eme mouture née en 2014 et bien rajeunie en 2017 qui avait troqué son gros V8 de 6,2 l contre ce petit V6 plus léger, moins polluant et plus économique. Il avait été aussi allégé de 227 kilos comparé aux précédents puisqu'il avoue moins de 1700 kilos, ce qui est assez étonnant vu son gabarit. C'est le fait d'une carrosserie totalement en alliage d'aluminium et d'un châssis renforcé mais néanmoins allégé grâce à l'emploi de ce matériau plus léger.
La massive planche de bord comprend une instrumentation très complète avec un repère sur le volant pour savoir où placer ses roues
Bras en aluminium coulé et amortisseurs à gaz pressurisé
Par rapport aux autres F150, le Raptor reçoit une suspension différente qui fait appel à des bras en aluminium coulé et des amortisseurs à gaz pressurisé Fox à valves adaptables selon le terrain. Grâce à important débattement, ils lui apportent un confort étonnant malgré un essieu tout ce qu'il y a de rigide à l'arrière guidé par des lames contre un train triangulé à l'avant. Jeremy, son propriétaire passionné de pick-up nous a fait passer le test du ralentisseur, le fameux coussin berlinois que ce gros bestiau absorbe avec indifférence d'autant que par sa largeur de 2 m, ses roues l'ignorent en le débordant.
Marchepieds obligatoire pour grimper à bord. Seuils de porte signés Ford Performance, département sportif du constructeur américain
Le siège arrière strapontin permet à ce double cabine d'être considéré comme un utilitaire
10 rapports, 6 modes de conduite & E85 compatible
Vu qu'il n'est pas vendu en France, Jeremy l'a acheté via un importateur qui l'a homologué en utilitaire bien que ce soit une double cabine car ses sièges arrière relevables sont considérés comme des strapontins. Il échappe donc à un malus démesuré et à la TVS puisqu'il l'utilise au quotidien pour son boulot et son important plateau bien protégé peut accueillir le matériel indispensable à son entreprise de froid. Il a choisi une version full option (jantes Beadlock noires, toit ouvrant, volant chauffant, etc) dont le prix TTC tourne autour de 100 000 euros.
Son moteur a été adapté pour fonctionner à l'E85. On ne va pas vous faire croire que cet engin ne consomme rien mais comme la mécanique tourne en moyenne à 1 500 tr/mn grâce à la boîte de vitesses automatiques à 10 rapports qui choisit toujours le plus long en mode normal, il peut se contenter d'une grosse dizaine de litres aux 100. Chiffre que j'ai vu brièvement exploser sur l'affichage de la conso en mode sport en sollicitant davantage les 425 ch. Fort heureusement, pour son propriétaire, sa cartographie a été revue pour avaler du E85 à moins de 70 centimes d'euro le litre.
Par sa garde au sol et son amortissement exceptionnel, le F-150 Raptor oublie les creux et les bosses
Peur de rien
Bien sûr, le V6 ne gronde pas comme le précédent V8 mais par ses deux grosses sorties d'échappement, il lâche tout de même un lourd un feulement sourd qui se fait plus présent quand on appuie sur la pédale de droite (réglage électrique du pédalier). Face à une massive planche de bord, bien assis sur les sièges cuir séparés par un énorme tunnel central qui fait qu'on est étrangement loin de son passager, quelles impressions ressent-on à cette hauteur inaccoutumée qui permet de dominer la route ?
Sa largeur portée à 2,30 m avec les imposants rétroviseurs, oblige à avoir le gabarit dans l'œil surtout lorsqu'on croise une autre automobile sur routes étroites mais la position de conduite dominante permet de mieux appréhender l'autre. Heureusement, il y a de l'espace dans la région où nous habitons.
Énormes pneumatiques Goodrich de 315/70 X10 qui permettent de rouler quasi à plat
La fonction Baja qui déconnecte quelques fonctions permet d'utiliser au maximum ses 450 ch
Montagne sur roues
Le Raptor se caractérise par son étonnant confort en mode normal où il évolue en deux roues motrices en ignorant les bosses et les creux grâce à son prodigieux débattement de suspension. Tout est doux, tout est assistée, même trop notamment la direction qui gomme toutes sensations. Il compte 6 modes de conduite, de la normale, en passant par la route glissante où il se mue en 4 roues motrices puis, la neige, le sable, la roche par l'off-road jusqu'au mode baja pour rouler dans le désert. Là, l'engin devient nettement plus bestial avec des paramétrages différents de direction et une accélération plus vive. En rapports courts ou long évidemment. Je ne l'ai pas eu l'occasion de crapahuter avec, mais les confrères qui l'ont fait lorsque Ford a présenté cette version en 2018 m'ont expliqué avoir été sidérés par les capacités de franchissement d'un tel engin qui avale tout dans une singulière indifférence.
Par son gabarit hors norme, le Raptor n'est pas l'engin idéal pour rouler dans l'hexagone et encore moins pour se garer, bien que face à cette montagne sur roues, les automobilistes croisés affichent beaucoup d'humilité. C'est le parfum d'une certaine Amérique qui fait tout son charme. Pour ceux qui désirent un zeste de ce parfum, le Ford Ranger Limited double cabine diesel affiché à 33 660 euros, peut faire le job.
Jeremy aime ce qui est haut comme son Chevrolet Apache 3100 Napco (Northwestern Auto Parts Company) de fin 1955 à 4 roues motrices qui culmine à plus de 2 m du sol !
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