Souvenirs d'Auto (42) : le Van made in France

Par Thibault Chatel. Pour une fois, cette histoire est vraiment récente. Nous sommes l'été 2013. Avec Laurence, ma compagne et Louise, sa fille, après un Road trip en Californie nous voilà à New York ! Quelle joie.



Comme je me crois très malin, j'ai réservé trois places dans une navette qui vous emmène de l'aéroport de New York à notre hôtel. J’ai pensé faire une économie…



Nous montons dans la fameuse navette, une sorte de gros van Ford pour une dizaine de personnes. Assez vite, je repère que le chauffeur a les yeux exorbités, rouges et qu’il est très nerveux… Il démarre et mes craintes sont fondées puisqu’il conduit comme un fou. Il passe d'une file à une autre en accélérant nerveusement, fait des queues de poisson, pile soudainement. C’est un enfer. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’il a pris du strong.

Parmi les autres passagers, il y a des allemands qui lèvent les yeux au ciel, des japonais terrorisés et une italienne qui se signe nerveusement.

Assez vite, j’essaie de dédramatiser avec Laurence et Louise et je fais quelques (mauvaises) vannes. Je dis des choses comme : « Je n'en voudrais pas comme chauffeur », ou « Nous serons tous morts d'ici quelques instants » ou encore « Il nous dépose directement au cimetière ».

Je sais, je suis irrésistible.

Après quelques-unes de mes saillies verbales, le chauffeur se tourne vers moi et me parle dans un français parfait :

-       Ma façon de conduire vous dérange ? Ce n’est pas la peine de m’insulter…

Argh ! Ce type parle français parfaitement !

Je réfléchis assez vite et je me dis que, heureusement, je n’ai dit aucun mot « insultant ».

Je suis forcé d'assumer. Et je dis au chauffeur :

-       Monsieur, je juste dit que vous alliez tous nous tuer ! Et j’ajoute que vous conduisez fort mal !!

-       Peut-être, mais moi, je connais mon boulot…

Va comprendre.

La conversation (passionnante) s'arrête là et quand il nous dépose à notre hôtel, j'évite soigneusement de lui donner le pourboire tant attendu… (bizarrement les Américains font  presque la manche avec les pourliches…)

Une semaine plus tard nous repartons avec la même navette. Je tremble… Le pilote sera-t-il le même ? Non, car cette fois, c'est une jeune femme qui conduit la navette et le retour se passe dans un calme olympien… et elle nous dépose à l’aéroport parfaitement à l’heure.

Petit bonus :

Notre hôtel est dans le « Lower east side », juste à côté du Hells Angel Club de NY. Et ces gens-là, habillés de cuir et roulant en Harley pétaradante possèdent un banc devant leur bouclard… où une petite plaque rappelle que ce banc est leur propriété privée !!! Même les Hells sont bourgeois aux US…



Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A