Dans les années 60/70, les trois grands constructeurs américains proposaient de surpuissantes Muscle-Cars avec la Ford Mustang, la Chevrolet Camaro et la Dodge Challenger pour Chrysler.
Avec les crises de l'énergie, cette mode passa avant que le revival revive et que Ford relance sa Mustang néo-rétro à la fin des années 90. Elle poussa Chrysler à ressortir en 2008 une nouvelle version de sa Challenger esthétiquement très inspirée par celle des seventies. Elle était réalisée sur la base d'une Mercedes Classe E, marque qui était alors propriétaire de la firme américaine.
Un fabuleux succès puisqu'en 3 jours, 6000 acheteurs se ruèrent dans les concessions Dodge pour en commander une. Toujours produite depuis 2008, la Challenger a volontairement très peu évolué hormis quelques détails stylistiques. Davantage au plan mécanique puisque la version la puissante délivre désormais 707 ch et même 840 sur la surréaliste Demon qui se veut la muscle-car la plus rapide au monde avec 325 km/h et le 0 à 100 en 2,5 secondes.
"J'ai toujours adoré les américaines"
Même si la Dodge Challenger SRT-8 n'est pas importée en France, il est possible d'en acheter une neuve par le biais d'un importateur contre environ 120 000 euros en 6,2 l 485 ch. Fréderic en a acquis une d'occasion trouvée chez Sud Aix Auto qui lui a livré un modèle 2009 homologuée (exportée du Canada) pratiquement à l'état neuf affichant seulement 27 000 km au compteur.
Dans l'œil de Frédéric brûle la passion de l'automobile. " J'ai toujours aimé l'auto depuis ma plus tendre enfance et j'acheté toutes les revues auto et lit évidement POA. Sur la cinquantaine de voitures que j'ai possédées depuis mon permis en 1993, j'ai comptabilisé une quinzaine d'américaines. La première était une Buick Skylark 1966 suivie de 2 Buick GS400, une Cadillac Sedan 1976, deux Chevrolet Blazer, une Pontiac Tempest de 1966 un gros GMC Suburban, une Mustang 1966 préparée qui était inconduisible et une de 2005 qui m'a beaucoup déçu par sa rusticité et son inconfort". Ajoutons quelques Jaguar, Ferrari, Bentley et Mercedes dont une 500 SEC W126 de 1986 que nous dégusterons une prochaine fois sur POA.
Puis il a découvert la Dodge Charger plus évoluée technologiquement que l'était la Mustang avec son train roulant emprunté à la Classe E et S bien plus exploitable au quotidien avec 4 vraies place et un coffre géant et une boîte auto à 5 rapports plus réactive. Elle semble neuve de couleur noire (sauf le capot) bien plantée sur ses démesurées 20 pouces d'ou se devine le rouge des puissants freins Brembo à quatre étriers. " C'est une série spéciale limitée à 500 exemplaires livrée avec un certificat. Elle se distingue de la SRT-8 classique par son toit ouvrant, ses badges, toutes les options, une bonne Hi-fi et des pneus plus larges à l'arrière portés à 255" explique notre passionné.
Discrètement indiscrète
D'une incroyable discrète indiscrétion même en teinte noire, la Challenger attire les regards lorsqu'on circule à son bord tandis que son grondement détourne les oreilles. Avec ses 5, 02 m de long et plus de 2 m de large avec ses gros rétroviseurs profilés, la ville n'est pas le meilleur terrain de chasse de ce gros coupé dont la visibilité intérieur est proche de celle d'un bunker de la guerre des plages du Bassin.
Son domaine, c'est la route. En fait la voiture n'a rien de brutal et se fait toute douceur tant au niveau suspension, que direction très assistée que de la boîte de vitesse automatique. De discrètes notes graves s'échappent des huit pistons. Mais le tachymètre gradué jusqu'à 300 laisse deviner que la SRT-8 cache bien son jeu avec dans les gadgets électroniques un totaliseur de G latéraux (!). Dès qu'on appuie un peu, le gros 6,1 l se met à gronder plus épais tandis que les 425 ch (435 d'après d'autres) poussent vigoureusement. Impossible de tester les 275 km/h mais la Challenger avale vite l'espace temporel. Et pas besoin de jouer avec la boîte qui peut être maniée en mode séquentiel. Avec presque 570 nm (!) de couple, le gros V8 repart comme un boulet de canon à bas régimes en avalant le 0 à 100 en 4,7 secondes et les 1000 mètres en 25 secondes. Le freinage est à la hauteur des performances malgré le poids de la voiture de 2 tonnes en charge.
Le glougloutement d'un gros V8
" J'ai été étonné par son confort, sa facilité de conduite et sa réactivité au plan dynamique et son freinage puissant. C'est un autre monde par rapport à la Mustang. Le bruit est peut être un peu étouffé à mon avis mais je ne sais pas encore si je vais monter des pots plus sonores comme je l'avais fait pour la Mustang. A force c'était fatiguant" avoue son propriétaire.
Bien sûr, une auto aussi exceptionnelle a ses exigences. Si son prix de vente reste raisonnable eu égard à ses performances de sportives, il y a sa fiscalité avec une carte grise à 1700 euros avec la pollution et une consommation qui atteint 20 litres ce qui est normal avec un 6,1 l niché sous l'interminable capot surmonté de deux prises d'air agressives. Mais c'est le prix à payer pour disposer d'une voiture aussi fascinante dont le premier plaisir est de l'admirer suivi de celui auditif dispensé par le V8 à la musique bien plus envoutante que celle d'une électrique aux yeux de Frédéric.
L’avis des Petits Observateurs
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