Les Essais de Patrice • Citroën

Citroën D Super 5 : Au temps des vraies DS !

Écrit par

Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)

Fabriquée près de vingt ans de fin 1955 à début 1975 à 1 456 000 exemplaires, la DS à été produite en de nombreuses versions et motorisations. Avec une D Super 5 de 1974, POA essaie l'un des ultimes modèles construits.

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Jeudi 17 février 2022


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Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur

Membre du Gouvernement POA.

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En vingt ans de vie, la DS a doublé sa puissance en passant de 65 ch DIN à 130 ch tandis que sa vitesse grimpait de 145 à 185 km/h pour la dernière DS 23 à injection électronique. Son avance technologique était telle qu'elle s'accommoda avec grâce des nombreuses améliorations techniques dont elle bénéficia. Jusqu'à la fin de sa vie, la DS ne cessa d'évoluer et de s'améliorer. En 1970, Citroën avait fortement rajeuni la gamme à travers trois versions ; D Spécial et D Super plus proche de la DS qui adoptait l'injection puis une cylindrée portée à 2,3 l dès 1973.

Vous avez sous les yeux  une D Super de 1974 améliorée un an plus tôt où elle avait reçu l'ancien moteur de la DS 21  de 106 ch DIN accouplé à une boîte de vitesses à 5 rapports. Coté finition et équipements, c'était un mix entre la D Spécial assez dépouillée et la DS 23 plus cossue. La Super était équipée d'une direction assistée et des phares tournants de série vendue uniquement en boîte mécanique contrairement à la DS proposée en 3 types de transmission.

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

La DS étonna en 1955 par sa silhouette déroutante. En 1968, elle adopta une nouvelle face avant comptant 4 phares

La D Super d'Olivier arbore un très beau Vert Argent optionnel à l'époque

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

Prés de 30 ans de D Super !

Il y a presque 30 ans qu'Olivier jouit du fabuleux confort de la D Super puisqu'il a acheté la première à 20 ans en 1994.

"C'était ma première voiture, une 2 litres Bleu Delta. Si mon grand-père roulait déjà en DS 19, je n'étais jamais monté avec lui. Enfant, si cette voiture me faisait peur, adulte, elle m'a fasciné par sa ligne étonnante proche d'une sculpture à mes yeux.  J'ai toujours rêvé de rouler en DS.  En conduire une pour la première fois fut totalement dépaysant avec sa direction très assistée et sa suspension qui montait et descendait. C'était une sensation extraordinaire !"

Olivier a conservé 8 ans sa première DS Super pour la vendre en 2002 à 180 000 km car il avait déniché une autre DS Super 1974 couleur vert Argent en bien meilleur état.  C'était une 2175 cm3 avec la boîte à cinq rapports qui ne totalisait que 154 000 km et soigneusement entretenue. " Elle était plus puissante et moins bruyante grâce à ses 5 rapports et plus agréable à conduire. Vert argenté, elle me faisait penser à la voiture du film "Les Valseuses" se souvient Olivier.

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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Fin 1969, la gamme D avait reçu une planche de bord rajeunie à cadrans ronds jugés plus modernes qui séduisit beaucoup

Superbe profil qui fait ressortir la pureté de sa silhouette très aérodynamique pour son époque

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

Fin 1972, la gamme D adopta un nouveau volant moussé. 4 pédales au plancher dont celle du frein à main à l'extrême gauche

Le gros 4 cylindres  de 2175 cm3 était situé presque dans l'habitacle avec la roue de secours jouant un rôle actif en matière de sécurité passive

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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50 000 km à son volant

Depuis 20 ans, il a parcouru avec près de 50 000 kilomètres, car à son grand regret elle est garée à 400 km de la ville où il bosse. Bien entendu, il a effectué de nombreuses réparations dessus dont la liste est trop longue pour être détaillée (freins, suspension, carrosserie). La DS est une voiture mécaniquement exigeante qui n'exige pas l'à-peu-près. Mais comme vous pouvez vous en rendre compte au vu des photos, elle est dans un état exceptionnel autant mécanique que carrosserie. Son état lui permet de prendre la route sans problème pour des voyages de 400 km et il avoue avoir tutoyé les 175 km/h compteur d'une précision diabolique dans un pays qui n'existe plus.

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

Olivier l'a chaussée de Michelin XAS comme à l'époque se signalant par leur dessin asymétrique

Les clignotants très caractéristiques de cette voiture enfouis dans des cornets chromés sur la D Super comme la DS (en plastique sur la Spécial)

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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Presque une DS

Bien que moins chère qu'une 23 Pallas à injection (32 000 francs), la D Super coûtait quand même 24 000 francs en 1974 avec l'option peinture métallisée. Si vous n'étiez pas né en 1974, cette somme ne vous parle pas mais c'était tout de même 25 mois de salaire d'un smicard équivalent à presque 32 000 euros 2022. Elle les valait car malgré son âge, elle offrait des performances élevées avec des meilleures relances grâce à sa boîte à 5 rapports étudiée pour les autoroutes.

1974 est marqué par la crise de l'énergie qui fut fatale à la DS assez gourmande dont les ventes s'écroulèrent. Sa D Super n'a été produite qu'à 6 104 unités contre 19 474 D Spécial à la fiscalité plus intéressante de 11 CV contre 12 et 8 374 DS 23 soit un total de 40 039 contre près de 97 000 l'année précédente.

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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La DS Super était équipée de phares directionnels de série commandés par câbles, en option sur la Spécial

En 1973, la gamme D avait bénéficié de nouvelles poignées de portes intégrées style GS et SM

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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Un ovni sur la route

Je n'étais pas monté dans une DS depuis 2014 où j'avais pu rouler dans la 21 1967 du docteur Estipallas dont le reportage est toujours visible sur POA.  C'est toujours un moment attendrissant de retrouver l'atmosphère de cette voiture considérée comme un ovni lorsqu'elle vit le jour par sa silhouette surprenante et sa technologie très novatrice. Même trop novatrice qui poussa Citroën à l'épauler par l'ID 19 moins sophistiquée et plus fiable.

C'est la voiture des cinq sens par son odeur intime si particulière, le moelleux déroutant de ses sièges, sa visibilité aussi fabuleuse à l'avant que médiocre à l'arrière, sa suspension qui monte et descend en lâchant des soupirs au gré de l'accélération et qui ignore parfaitement les ralentisseurs. Seul son âge se perçoit au niveau étroitesse de la caisse et la sonorité présente de son moteur situé presque dans l'habitacle. Une sorte de mugissement lorsqu'elle accélère en se tassant sur son essieu arrière et en levant son capot profilé.

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

Olivier roule en D Super depuis prés de 30 ans

Pub d'époque symbolisant la vitesse avec la puissance annoncée en norme SAE plus valorisante

Illustration - Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5
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La voiture d'une vie

Au volant, Oliver est un homme heureux.  Lorsqu'on roule en DS, il faut prendre le temps d'échanger avec les personnes croisées car elle suscite les commentaires et les appels de phares. Cette voiture dégage un fabuleux capital sympathie comme j'ai pu m'en rendre compte lors de ce bref essai.  A l'opposé de  nombreux possesseurs de D Spécial ou D Super, Olivier ne l'a pas "Pallassisée".

"Je la préfère dans cette version plus dépouillée et plus pure que la Pallas. C'est pourquoi j'ai conservé les petits enjoliveurs d'origine et ne l'ai pas équipée d'accessoires et l'ai chaussée de pneus d'époque dans les mêmes dimensions. Je compte la conserver car j'ai beaucoup investi dessus sauf si je trouve une 23 IE dans le même état exceptionnel. De toute façon, je continuerai à rouler en DS, c'est une voiture fabuleuse". C'est surtout la voiture de sa vie.

Ce livre commis par votre serviteur compte deux chapitres consacrés uniquement aux DS

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Les Essais de Patrice Citroën DS Super 5

L’avis des Petits Observateurs

11 commentaires au sujet de « Citroën D Super 5 : Au temps des vraies DS ! »

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Moi qui ai possédé et conduit à peu près tous les modèles DS et ID, c'est peu de dire que cette voiture est un monument.
Je les ai connu en simple voiture d'occasion, très souvent bradées, ce que j'ai fait avec est inavouable aujourd'hui qu'elle vaut si cher.
Je me posais la question il y a quelques semaines de quelle version je me rendrais acquéreur si l'occasion m'était donnée.
Ma première fût une ID19 de 1963. Je crois que je craquerai à nouveau pour ce modèle, très pur, avec les roues mono écrou et surtout, les essuie glaces à fonctionnement opposé, beaucoup plus adaptés au pare brise panoramique. Je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi ils étaient passés aux essuie glaces parallèles si peu efficaces.

Jeudi 17 février 2022 à 14h25

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Le signe d'un dessin parfait, la DSuper d'Olivier est dépourvue de toutes baguettes d'ornement et des enjoliveurs les plus simples et pourtant elle garde tout son prestige.

Jeudi 17 février 2022 à 14h28

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Je comprends cet attachement à cette auto mythique car j'ai possédé exactement le même modèle. Conservé 2 ans je l'ai quitté après 145 000 km parcours professionnellement. Elle ne m'a jamais déçu et s'est acquittée de sa tâche sans aucun souci, elle aimait les kilomètres sans fin par tous les temps à des allures inconnues de nos jours. Je la regrette un peu aujourd'hui même si ses remplaçantes n'ont pas démérité. Les "grandes" Citroën ont toujours été des dévoreuses de bitume

Jeudi 17 février 2022 à 17h39

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Une grosse déception pour moi: mon père, qui était à l'époque très conservateur sur le plan automobile, n'a jamais voulu acheter de DS. Il préférait Peugeot ou Opel. Bon, je lui ai pardonné plus tard quand il s'est mis à acheter des BMW.

Jeudi 17 février 2022 à 17h54

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La DS était en avance sur son temps mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts de Javel et le temps a repris de l’avance sur DS… Bien que tout parallèle soit sacrilège (Vade retro Nabu), la DS d’aujourd’hui est la Tesla Model S, qui accuse déjà dix ans d’âge… Dieu que le temps passe vite !

Oui, mais cependant moins vite que ce que l’on s’imaginait alors. En 1970 on pensait qu’en l’an 2000 les autos ressembleraient à des soucoupes vitrées qui voleraient d’immeubles en immeubles, se croisant dans les trois dimensions et se posant sur des plateformes d’accueil, suspendues…

Aujourd’hui en 2022 si l’on imagine la voiture de demain complètement autonome, totalement auto-mobile en somme, on hésite à se perdre en conjectures sur la question du quand…

Une question de standard de connexion numérique, de N de G. Le travail de Patrice Verges ne sera qu’un lointain souvenir, tout comme le comportement bagnolard. Nous aurons alors totalement perdu le contrôle.

😉
Nabu......bip.......bip ......

Jeudi 17 février 2022 à 18h39

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En réponse à Nabu C

Je m'éloigne de la Citron, mais suis-je redevable de royalties voire coupable de plagiat si j'ajoute que dans ce cas, ... Nabu, rien à espérer ?

Dimanche 20 février 2022 à 19h20

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En réponse à Nabu C

Nulle vraie question en réalité...
Vous sembliez à la fin de votre commentaire envisager de "perdre le contrôle" .... J' ai simplement voulu interroger en disant que, dans ce cas, "il n'y a plus rien à espérer ?"
Et comme j'ai écrit le "il n' a plus" à ... votre manière, j'ai considéré avoir fait un emprunt illégitime et donc risqué d'être redevable de "droits" voire accusé de plagiat. Le tout bien sûr sur un mode humoristique.
DSL à mon tour si j'ai juste crée la confusion.

Lundi 21 février 2022 à 21h07

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En réponse à François L

J'avais bien saisi le jeu de mots mais je ne faisais pas le lien avec ce qui le précédait...
Comme quoi on peut aimer l'humour et parfois ne pas le comprendre.
A mon tour d'être DSL.
😉

Mardi 22 février 2022 à 07h27

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Cette voiture me renvoie en 1980 lorsque mon grand-père m'a cédé sa DSuper 5 de 1974 avant de basculer sur la CX.....c'était ma première voiture, j'avais 20 ans et elle m'a accompagné dans de longs voyages....je l'ai bichonné et avec sa couleur marron foncé métal, elle avait des airs de DS23.....j'ai souvent atteint 200 km/h au compteur....à l'époque c'était encore courant....seul défaut, des pneus (Michelin XAS) pas très performants sur le mouillé et en virage... Un seul regret, de ne pas l'avoir gardée......mais j'étais jeune ....

Jeudi 17 février 2022 à 21h31

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Cette voiture est une légende, peut-être la plus exceptionnelle des automobiles du XXème siècle par ses innovations, son style et aussi le fait qu'elle ne s'adressait pas qu'aux plus fortunés. J'ai beaucoup conduit, alors que je venais juste d'avoir mon permis, les DS21 Pallas puis DS23 IE de mon père qu'il avait la faiblesse de me prêter, notamment pour sortir le soir avec celle qui allait devenir ma future femme! Je me rappelle comme si c'était hier ce confort complètement aseptisé par la suspension hydropneumatique avec ses magnifiques sièges en cuir, ce freinage super-assisté avec ce champignon sans course qui posait des problèmes de dosage aux néophytes mais qui était finalement très agréable et sécurisant quand on l'avait apprivoisé (mais un ABS n'aurait pas été superflu en situation d'urgence!)
Il y avait la DS et les autres voitures, on avait un sentiment d'appartenance à une élite quand on conduisait ce paquebot roulant, par ailleurs très efficace en conduite dynamique (ce que l'on ne s'épargnait pas à cette époque). Mais pour avoir conduit les modèles à pédale d'embrayage et aussi à transmission semi-automatique, il n'y avait pas photo: une "vraie" DS se doit d'avoir le court levier que l'on actionnait avec le petit doigt derrière le volant, qui offrait un confort incomparable par rapport au gros et pesant levier des versions à embrayage (même si l'on ne disposait alors que de 4 vitesses).
Je suis ensuite devenu un Alfiste pour le reste de ma vie automobile, une autre culture et d'autres aventures, mais je garde un souvenir ému de cette DS qui n'était pas à l'époque un simple étalage de chromes bling-bling mais qui portait haut le savoir faire exceptionnel de Citroën. Le slogan publicitaire de Citroën en Allemagne était à l'époque "Intelligenz auf Rädern" (l'intelligence sur roues), et c'était bien trouvé. Tout ceci s'est achevé avec la SM et le reprise de Citroën par Peugeot.

Samedi 19 février 2022 à 09h56

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