Souvenirs d'Autos • BMW

Souvenirs d’Autos (423) : BMW 525i Story

Écrit par

Thibaut Chatel (Commandant Chatel, Petites Observations Automobiles)

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Merci Arnold de revenir avec une nouvelle histoire…

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Vendredi 30 juin 2023


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Photo Thibaut

Thibaut Chatel Petites Observations Automobiles - Commandant Chatel

Alias "Commandant Chatel"  de POA.

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L'apprentissage du bagnolard est un long chemin et après les icônes badgées GTI indispensables à mon image de jeune boutonneux que je suis peu après mon permis, me voilà attiré par un autre style plus viril, plus «mec», voir mauvais garçon!

À l'époque, les petites annonces sont dans les journaux et je craque sur une serie 5 E12, les premières générations en 525 avec la boite auto, je sais pas pourquoi, rien de terrible et pas un foudre de guerre!

Rdv un samedi au garage vendeur à Orlèans, un boui-boui en tôle qui aurait dû me faire faire demi tour, mais naif, me voilà déjà la main dans celle de Monsieur A. le patron, une sorte de Grand Coquin dans Pinocchio qui vous passe la main dans le dos pour vous attirer au plus près de son escroquerie en vue.

Voilà donc la 525 de mes rêves... enfin, en partie, l'auto est désossée, plus de vitres, parechoc, baguettes, poussièreuse à l'intérieur, mais Monsieur A. me rassure!... c'est pour qu'elle soit plus belle avec sa nouvelle peinture.

Pas d'essai, pas de mise en route du moteur, je peux même pas poser mon séant sur le siège si sale !
Grand Coquin est une nouvelle fois rassurant avec cette formule universelle propre aux vendeurs de voiture «elle tourne comme une horloge». Alors je laisse une avance en échange d'une date approximative de livraison de l'auto, toujours aussi aguerri, je repars sans document, ni preuve attestant du versement d'un acompte sur cette merveille ! 
Les semaines passent, ponctuées d'appels au garage avec des réponses diverses et variées, des histoires de pièces, de peintre, de temps.... et puis c'est Madame A. qui prend le relais, tentant un «vous savez, je suis pas au courant, c'est mon mari qui......»
Enfin, une petite voix me dit que tout ça ne sent pas bon et accessoirement, mon auto actuelle est vendue et l'acheteur attend !

Visite surprise au garage, Monsieur A. est là, sourire, poignée de main chaleureuse, «justement, j'allais vous appeler, on avance, bla..bla.....» mais pas de voiture, elle est chez le carrossier. Je râle un peu, je vais être à pied, j'ai besoin de l'auto!
-    Promis, vous l'aurez la semaine prochaine !
Sans doute ne voulant pas entendre un nouveau report, me voilà sans prévenir à nouveau au garage, venu en train, comme si l'auto devait être forcément prête.

Bon, pour faire court, je repars avec une Cox 1303 bleue bi-ton «aimablement» prêtée, cette auto me laissera un souvenir très particulier, aujourd'hui encore, avec le regret de ne pas l'avoir apprécié à sa juste valeur, sa sympathie, son moteur ancestral, mais bon, à l'époque c'était pour moi une vieille trapanelle et puis j'attendais ma berline allemande haut de gamme !

Les semaines défilent, pas de nouvelle, alors une fois de plus je dois me «pointer» à l'improviste chez le roublard, qui cette fois va sonner les trois coups, préciser que les costumes sont de Donald Cardwell et les décors de Roger Harth pour me servir une tirade la larme à l'œil, m'expliquant un différend avec le peintre bloquant l'auto, une facture non réglée par manque de fonds, bref... je dois sauver la situation en versant une avance supplémentaire, chose, bien sûr que je fais, voulant rester dans le rôle de l'escroqué !

Le rythme étant pris, après quelques semaines, la Cox et moi voyageons de nouveau dans la belle ville d'Orléans où je vais connaitre la fin tragique de cette pièce de théâtre : Je n'aurai jamais cette 525, Monsieur A. ne peut pas me rembourser, mais... une lueur d'espoir apparait sur le visage de Grand Coquin, qui en travaillant son rôle à la perfection, me laisse entendre que je vais finalement être le grand gagnant de cette histoire.

-    Venez, j'ai quelque chose à vous montrer…

Me voilà devant une belle 528i, la même que celle de Mesrine, autant dire, une auto évocatrice pour le jeune en recherche d'image que je suis!

Pour le prix, Monsieur A. me fait un beau numéro de jonglage, agrémenté de petites phrases pleines de compréhension, d'efforts financiers pour me sortir un chiffre et en même temps son soutient physique pour ne pas que je m'effondre! Ah quand même, c'est pas la même chose!

L'auto est là, bien réelle, je vais l'essayer, elle me plait, je peux sortir de cette histoire sans fin, laisser la valeureuse Cox et rentrer à Paris en Bémmmm! Alors je signe le chèque, coup de fil à l'assurance et je roule dans le feulement du 6 en ligne, fier comme Artaban.

Finalement, lors de mes liaisons routières entre Paris et Toulouse, l'auto se révèle «moyenne», tenue de route délicate, éclairage léger, direction floue, c'est sur l'autoroute qu'elle donne le meilleur, infatigable, rapide, pour la consommation, pas de surprise, elle est très assoiffée !

Elle reste fidèle aux débuts mouvementés de cette acquisition, puisqu’un piston est percé une nuit du coté de Niort, avec un joli fumet blanc sortant de la jauge d'huile. Je rentre à Paris avec des journalistes portugais qui me font une place dans leur 190, encore un grand merci à eux!

Ça va me couter un moteur et la voiture immobilisée à Bordeaux un bon moment. Récupération de l'auto, remontée tranquille pour cause de rodage, mais pas seulement... passé 110, chauffe moteur, une fois rentré, il faudra changer le ventilateur et puis un problème d'étrier arrière, allez... les deux sont changés selon les conseils du garagiste.

Cette voiture qui était ma fierté, devient une sorte de boulet, je commence à la détester, elle sera d'ailleurs la première pierre de mon éducation automobile m'enseignant que les autos les plus désirées ne sont pas celles qui laissent les meilleurs souvenirs !

Alors... c'est par une triste journée froide et pluvieuse que je me retrouve sur le parking d'un concessionnaire Citroën, le seul ayant accepté de me recevoir pour une éventuelle reprise de la voiture sur une Ax neuve, eh oui, c'est la déchéance, mais personne n'en veut... consommation, vignette 16 cv et puis, en ce milieu des années 1980, le diesel est en passe de devenir le roi.

Quelques jours plus tard, c'est le jour de la livraison de l'AX, je vois la BM s'éloigner derrière le garage comme s’il fallait la cacher, et puis elle cale... un coup de démarreur, puis deux, mais rien, deux mécanos la poussent et elle disparait dans l'atelier.

Décidément… quand ça veut pas, ça veut pas!

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion. 

On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.

 

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8 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (423) : BMW 525i Story »

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Merci Arnold. Je me suis régalé à lire le récit de vos premières péripéties bagnolardes... Mais c'est comme cela que l'on apprend la vie, il faut en passer par là et finalement le plus tôt est le mieux.
Mes respects au Commanche et à sa merveilleuse rubrique SDA, pour nous faire vivre et revivre toutes ces émotions.
😉 Nabu

Vendredi 30 juin 2023 à 11h40

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Ah Arnold cette aventure parle à mon oreille et je me reconnais dans cette folle fuite en avant, sentant l'arnaque mais coincé dans un terrible effet cliquet ou reculer c'est tout perdre.
Il faut que je me replonge dans les profondeurs insondables de ma mémoire automobile.... Un histoire de Volvo 145 avec un si beau tableau de bord spécial façon Jeager..... Avec travaux.
Je me met à mon bureau et tâche de vous faire parvenir ce souvenir oublié mon commandant.

Vendredi 30 juin 2023 à 12h51

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En réponse à Chapman L

Volvo 145?????.......... j'adore cette auto, j'ai roulé quelques temps en 240 break en
regrettant de ne pas avoir une 145 😂

Vendredi 30 juin 2023 à 14h47

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En réponse à arnold N

Je confirme, elle est géniale la 145, avec le moteur B20, 4 cylindre 90 CV. Le verre des rétros extérieurs était bleuté...
Pour les novices, 142 c'est la 2 portes, 144 la 4 portes et 145 le break.

Vendredi 30 juin 2023 à 14h54

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Quand même, le pedigree de cette BMW devait être bien chargé...
J'avais remarqué un truc marrant, les garagistes donnaient toujours 2 ou 3 coup de pied dans un des pneus, tiraient sur leur Gitane maïs, avant d'ajouter en soufflant la fumée : "Vous inquiétez pas, elles le font toutes !"
Maintenant, on met le boitier "plip" dans un appareil relié à l'ordinateur et on connaît tout de la voiture. Et même de vous ! Il n'y a plus de charme...😀

Vendredi 30 juin 2023 à 14h49

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Arnold, la machine a remonter le temps a encore fonctionné a merveille, je vous remercie et me sens un peu moins seul. Aujourd'hui j'aurais tendance a dire "pourquoi tant de conneries"? mais voilà, lorsqu'on est jeune et rêveur certains (comme vous et moi) devaient passer par là pour grandir !!!

Vendredi 30 juin 2023 à 17h37

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En réponse à Alain L

En effet cher Alain, mais pas de regret pour moi, car après, il y a eu "la vie", les
enfants, les investissements etc etc........
Mais des "conneries raisonnables" quand même, l'actualité réçente me fait dire
que nous connaissions certaines limites! 😉

Vendredi 30 juin 2023 à 19h02

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