Souvenirs d’Autos (406) : La BMW Alpina qui portait la poisse

J’ai toujours aimé les Bmw. Dans mon enfance, c’étaient des voitures à la fois chic et sport et que le Commandant Chatel dise que ce sont des voitures de directeurs commerciaux ne parviendra pas à me faire changer d’avis  !

Après avoir eu une rare Bmw Targa 2002, je pensais avoir trouvé mon Graal avec une aussi rare Alpina B3 de 99. 
Autres éléments qui me fascinent avec les Alpina : 
-    Le stripping (les bandes latérales) certes un peu tapageuses mais que personnellement j’adore. C’est d’ailleurs je crois, quasi uniquement pour cela, que j’ai aussi craqué pour une R5 Alpine turbo ;
-    Le fait que cela soit une voiture de sport sous les traits d’une banale berline. Dans mon panthéon personnel, elle rejoint ainsi la catégorie des Théma 8.32 ou des 505 turbo injection et puis quel plaisir de doubler avec une voiture qui n’en a pas l’air une Porsche ou une Ferrari (la B3 aurait ainsi les mêmes performances qu’une Ferrari 328 de l’époque)

Mais pour en revenir à l’Alpina, cette voiture qui devait être le point d’orgue de ma collection s’est avérée être la plus poisseuse… 

Je l’ai achetée sans l’avoir vu dans le Sud en octobre 2018. Je sais on ne doit pas faire ça mais il y en a eu a très peu immatriculées en France (elles ont souvent été vendues à l’étranger et la Drire se montrent peu complaisante pour les immatriculer) et puis j’avais réussi à pas mal négocier le prix, donc j’étais plutôt content.

Lors de la remontée vers Paris, je suis estomaqué par les accélérations (on peut sortir en boulet de canon des péages, la voiture s’écrase littéralement sur les suspensions arrière, le moteur fait naturellement - comprenez sans valves - un bruit rageur) mais 
-    1ère déconvenue : je la trouve incroyablement basse, je me rends compte que je n’ai plus 20 ans, c’est compliqué de monter ou sortir de la voiture et puis, on voit bien la route que depuis un SUV ;
-    2nde déconvenue L’intérieur n’est pas aussi de qualité que je le pensais, ce n’est pas une Bm des années 80, ni même des années 70 comme ma 2002, en particulier, l’intérieur pelliculé vieillit mal et est devenu collant au fil du temps ;
-    3ème déconvenue : Surtout, au bout de quelques kilomètres, un voyant orange (moteur) s’allume. Je suis censé m’arrêter mais étant attendu sur Paris le soir, je poursuis finalement - sans encombre mais avec un peu d’angoisse - la route. Toutefois, elle file directement à la concession Bmw. Là, elle reste plusieurs semaines : pas de problème majeur mais le montant des factures s’envole quand même très vite.

Après l’avoir récupérée, je m’aperçois qu’elle est d’un usage bien moins facile que je ne le pensais, en fait, c’est une voiture de course à peine civilisée

-    1er inconvénient : la voiture est très basse, et en plus du mal au dos, même en faisant attention, je racle systématiquement le spolier avant ;
-    2nd inconvénient ; les roues extra plates et la jante sans valve apparente. C’est très beau mais la voiture a tendance à crever très souvent et une fois le moyeu central enlevé, très compliqué de le remettre, il faut passer au garage. Les jantes sont aussi très fragiles, une est voilée et le pneu se dégonfle lentement, le garage tente de la dévoiler, me facture 200 €, mais c’est sans effet et je dois en commande une nouvelle chez Alpina.
-    3ème inconvénient : les pièces sont disponibles chez Alpina mais elles sont très chères et c’est parfois compliqué de trouver quelqu’un qui sache les poser. Ainsi, pour le stripping, absent sur la voiture, c’était une option, j’ai d’abord tenté de passer par un manufacturier générique moins cher qu’Alpina mais le travail de découpe était tellement grossier que je n’ai même pas cherché à les faire poser (cela a dû me couter dans les 300 €). Je finis par commander chez Alpina mais même si cela passe par un spécialiste, la pose me laisse sur ma faim, il est vrai que le schéma est peu intuitif, le carrossier se mélange les pinceaux  et n’a plus assez de bandes pour en mettre sur la malle arrière alors que la B3 est semble-t-il la seule Alpina ayant des bandes à l’arrière ;
-    4ème inconvénient : la voiture n’est pas considérée comme de collection mais comme une voiture de sport et je paie l’assurance au prix fort, très fort.

Surtout, peut-être à cause de cette accumulation de soucis, la greffe ne prend pas :
-    Quand je demande aux enfants de venir avec moi aux rassemblements de Vincennes en Anciennes ou place Vauban, peu de volontaires, la R5 les attirait plus ;
-    Mon épouse ne l’aime pas trop, trop voyante, trop sportive, on la prendra seulement deux fois ensemble ;
-    Moi-même, je finis par très peu l’utiliser, la batterie se décharge, je la démarre toujours au booster, je me fais piquer la bâche pourtant dans un parking gardé.

Bref, las, je décide de la vendre à l’automne 2019. Très peu d’appels, un client de la concession Bmw qui l’a trouvée soit-disant très belle se défile, arrive le Covid, plus d’acheteurs, je trouve finalement preneur en mai 2020 pour un prix certes supérieur à l’achat mais qui ne couvre pas et de loin tous les travaux. Vous pensez que mes déconvenues s’arrêtent là. Que nenni :
-    Le jour de la vente, je suis obligé de la démarrer un nouvelle fois au booster, je ne sais pas comment je me débrouille, mais je claque la portière, moteur tournant, avec la clé principale et la clé de secours à l’intérieur. Nouveau appel au garage décidément ! qui fera d’ailleurs sans problème en quelques minutes une clé de secours (pas très rassurant sur la protection contre le vol)
-    En décembre 2020, appel du président Roubaudi qui voulait que je vienne présenter la voiture. Trop tard ! 

Décidément, cette Alpina aura été une suite de rendez-vous manqués.

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