Le 16 août 1977, j’étais aux USA (Michigan), le jour du décès d’Elvis Presley. Ce jour-là, j’ai vu les gens pleurer dans la rue. Au news du soir à la télé, un reportage montrait la dernière voiture du King. Une Cadillac Seville.
Est-ce la raison de ma passion pour cette auto ? sans doute.
Celle-ci a été terminée le lundi 18 septembre 1978 à la Fleetwood Factory à Détroit, Michigan. C’est donc un modèle 1979.
Son n° Vin (visible derrière le parebrise) nous apprend que sa couleur de carrosserie est « Platinum Metellic, son toit vinyl « Light Grey Tuxedo » et son intérieur cuir « Slate Grey Sierra ».
La voiture a ensuite été expédiée, via le Canada où la division des exportations de General Motors était basée, à son propriétaire, M. Shahlavi en Iran.
Mais le régime politique vacille et la révolution est en route.
M. Shahlavi décide de quitter le pays et s’embarque pour la France sans oublier de placer dans les cales du bateau sa précieuse Cadillac !
On le comprend.
Il débarque à Marseille et s’installe à Paris. Mais, il se rend assez compte vite qu’il ne pourra garder une si grosse auto. Il est ami avec un médecin, le docteur Flambeaux qui lui rachète la voiture et en fait sa voiture de « week-end ». Il l’utilise principalement pour aller jouer au golf.
C’est M. Flambeaux qui se chargera de dédouaner la voiture et de la franciser.
Dans les années 1990, le docteur Flambeaux prend sa retraite et s’installe près de Grasse dans les Alpes-Maritimes où il continue à utiliser régulièrement cette auto… puis un peu moins… puis plus du tout.
La Cadillac devient donc une belle endormie.
En 2018, devenu trop âgé pour conduire, le docteur Flambeaux me vend sa voiture... car, je n’avais jamais oublié la Cadillac d’Elvis !
Mais, l’auto a besoin d’une grosse remise-en-route-révision…
Je la fais alors convoyer en Normandie chez Classic Drive, l’un des meilleurs spécialistes d’Américaines en France. La voiture s’offre une cure de jeunesse et de nombreux éléments mécaniques sont changés ou réparés.
Après une inspection dans les règles, Frédéric Boulant, le patron de Classic Drive me confirme le faible kilométrage de l’auto.
C’est dans une auto marchant du tonnerre que je redescends la voiture par la route dans les Alpes Maritimes où je séjourne régulièrement. J’utilise cette auto très souvent qui malgré sa taille est très agile et puissante.
Puis, en 2021, je me lance dans un « nouveau projet » (une certaine Rolls blanche que vous connaissez peut-être) et je décide de vendre la Cadillac à regret.
C’est toujours un moment « particulier », car si on veut la vendre… on ne veut pas que ce soit à n’importe qui.
Seuls les passionnés d’automobiles peuvent me comprendre.
Mais, le hasard fait bien les choses, car David Lacombe, le patron des « Taxis David Lacombe » en cherche une de son côté.
Nous étions faits pour nous rencontrer car ce passionné avait un vrai projet pour cette voiture.
L’affaire est faite en quelques heures et David prend possession de la voiture avec laquelle… il tombe en panne à 10 kilomètres de chez lui ! Mais une courroie rebelle n’a pas gâché son plaisir… c’est en tout cas ce qu’il m’a dit par texto !
Voilà un vrai « bagnolard » !
Après quelques menus travaux mécaniques (surtout un radiateur récalcitrant) la voiture est maintenant prête à déambuler sur les routes de la Dordogne et du Bordelais. Elle a convoyé ses premiers mariés cet été ! On leur souhaite tout le bonheur du monde.
Ne vous y trompez pas, sous une allure de « mémère », cette auto est une « bouffeuse de kilomètres » dans un confort pullman avec une climatisation particulièrement efficace. Il ne faut pas oublier que les américains parcourent des distances immenses et qu’ils aiment le confort.
Si le voyage dans le temps vous tente, rendez-vous sur le site de Daniel pour louer la belle auto.
L’avis des Petits Observateurs
7 commentaires au sujet de « Souvenirs d’Autos (391) : Cadillac Story »
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C'est toujours génial et passionnant de connaître l'historique de sa voiture.
Cela me rappelle une sublime Cadillac Eldorado couleur "crème Mont Blanc vanille" (miam !) avec intérieur cuir assorti que nous avons vu cet été à Dolus, sur l'Ile d'Oléron. Une Cadillac plutôt des années 69 ou 70 (bien avant le choc pétrolier) et donc longue comme un wagon.
Tout à fait le genre d'auto que l'on peut voir dans Inspecteur Colombo.
"... X'cusez moi de vous déranger M'sieur mais j'aimerais savoir si vous êtiez là hier soir entre 22 et 23 heures..."
Ben oui, j'ai grandi dans les feuilletons américains !
PS : Je suis un fan inconditionnel de la petite vitre de custode ovale des modèle "coupé"
Vendredi 21 octobre 2022 à 10h52
En réponse à GEORGES P
Une histoire peut en cacher une autre, puisque la référence à l'inspecteur Colombo nous ramène à son improbable Peugeot 403 cabriolet, modèle jamais vendu par Peugeot aux USA= d'après "l'aventure automobile en France", de C.Chou pin, c'est celle de l'acteur et amuseur français Roger Pierre, qui avait décidé d'aller faire le tour de la Californie avec sa voiture, et qui l'a vendue sur place une fois son périple accompli !
Samedi 22 octobre 2022 à 04h25
C'est vrai que le modèle qui a suivi, avec ce curieux coffre à la ligne brisée m'a beaucoup dérouté à l'époque où j'étais habitué à ce dessin simple, tendu et élégant. Avec le temps je m'y suis fait mais, quand même, celle là est vraiment chouette.
Vendredi 21 octobre 2022 à 11h02
En réponse à Chapman L
Sublime, avec les roues ... (rayonnées).
Vendredi 21 octobre 2022 à 16h49
En réponse à GEORGES P
Pardon, erreur de frappe, les roues fil
Vendredi 21 octobre 2022 à 16h50
Voilà ce que j'aime depuis le début dans cette rubrique, c'est qu'un souvenir n'est pas qu'unique, il en entraine d'autres, même s'ils s'éloignent un peu du sujet principal, et plutôt que de mettre la mémoire à l'épreuve, il fait travailler "nos petites cellules grises" comme le disait si bien Hercule (Poirot).
Alors en lisant ce numéro 391, j'étais persuadé avoir déjà croisé ici cette auto (j'ai bien sûr fini par la trouver dans la rubrique "essai à la POA") et j'ai remonté l'historique jusqu'au N° 5 (La Cadillac de Frank Fernandel!). Mon intuition n'était pas si mauvaise... Cela m'a permis de découvrir celle de la Berlingo (n°62) que je n'ai pas du voir passer a cette époque...
Tout ça pour dire merci cher Commandant, ne vous arrêtez pas, on en veut encore!
PS: où en est le tome 2 ?
Vendredi 21 octobre 2022 à 14h49
A cette même époque, j'étais en "summer camp" en Floride. La mère de l'un de mes (plus jeunes) camarades vint le chercher au volant d'une rutilante "Coupé de Ville" blanche à toit noir. Je ne saurais aujourd'hui affirmer laquelle de la voiture 😍 ou de la conductrice 😍 me fit le plus grand effet... Mais j'ai alors eu la confirmation qu'un simple changement de couleur pouvait tout modifier pour une voiture.
En effet, la "Coupé de Ville" des amis américains qui s'occupaient de moi sur le continent ne m'avait jamais fait d'effet similaire dans sa robe beige-rosé si à la mode à l'époque.
Depuis mes goûts ont évolué. Une Cadillac ne m'attirerai plus autant. Encore qu'une Eldorado de neuvième génération dotée du gros 8.2 L... 😎
Vendredi 21 octobre 2022 à 16h04