Par Patrice Vergès. La Healey Sprite a été produite plus de 20 ans de 1958 à 1979 avec une cylindrée variant de 948 cm3 à 1500 cm3. Jean-Louis roule en version MK3 1100 de 1965.
Voir aussi : Vidéo Austin Healey Sprite
Écrit par
Patrice Vergès (Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur , Petites Observations Automobiles)
Par Patrice Vergès. La Healey Sprite a été produite plus de 20 ans de 1958 à 1979 avec une cylindrée variant de 948 cm3 à 1500 cm3. Jean-Louis roule en version MK3 1100 de 1965.
Voir aussi : Vidéo Austin Healey Sprite
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Mardi 23 février 2021
Écrit par
Patrice Vergès Petites Observations Automobiles - Romancier, journaliste, essayeur, auteur & chroniqueur
Membre du Gouvernement POA.
Dans cette rubrique, on insiste souvent sur la taille réduite des voitures du passé. La Sprite n'est pas menue, elle est minuscule avec 3,50 m de long, 1,10 m de haut décapotée et surtout 1,35 m en largeur contre, par exemple, 1,73 m pour une Clio actuelle. A deux, on ne se touche dans une Sprite, les corps se frottent, se caressent. Ça ne gênait pas Jean-Louis, puisque c'est la voiture avec laquelle il s'est marié avec Martine en 1978, utilisée également par leur fille Carole lors de son mariage en 2015. "Je l'ai achetée en avril 1978. Son vendeur avait déplacé notre rendez-vous la nuit. J'ai compris la raison en la voyant au jour le lendemain. Ses bas de caisse et ses ailes étaient percés ! ".
Née Frogeye, yeux de grenouille
Jean-Louis a fait refaire la carrosserie avec des éléments d'origine de bonne qualité à l'époque, réviser le petit 1100 qui ne tournait pas si mal, changé l'embrayage, le radiateur avant de la repeindre rouge Tartane Red. 40 ans après la fin de sa restauration en 1981, son Healey est toujours aussi séduisante.
Ce petit roadster est de la famille des Spridget, contraction de Sprite et Midget car produit dès 1961 sous deux marques différentes, Austin et MG se distinguant seulement par leur calandre. Née en 1958, la Sprite, petite sœur de la grosse Healey 6 cylindres, reprenait la mécanique de l'Austin A 35 poussée à 45 ch montée dans un châssis caisson en tôles soudées. Cette propulsion minimaliste se caractérisait esthétiquement par ses phares exorbités qui lui valurent le nom "d'yeux de grenouille" ou si préférez Frogeye en anglais bien plus cotée aujourd'hui que ses cadettes.
MK3
Ce ne fut pas le cas à l'époque et qui explique qu'après 49 000 exemplaires produits, elle adopta en 1961 un avant et un arrière redessinés pour être vendue sous les deux marques différentes. L'arrière revu dans le style de la future MGB dont les reprenait les feux rouges, accueillit enfin un couvercle de malle refusé à la première frogeye. Le type MK3 1964 de Jean-Louis avait déjà bénéficié de nombreuses améliorations destinées à l'embourgeoiser. Ses sièges étaient mieux rembourrés, sa capote toujours à arceaux se voulait plus pratique, tandis que son moteur en grimpant à 1100 cm3 en 1962, développa la fabuleuse puissance de 59 ch contre 46 précédemment tandis que son essieu arrière toujours extrêmement rigide était mieux guidé. Enfin, luxe du luxe, en 1964, elle avait enfin reçu des poignées extérieures de portes et des vitres descendantes plus pratiques que les panneaux amovibles. Pourquoi un tel luxe ? Pour riposter à sa dangereuse concurrence, la Triumph Spitifire plus moderne, plus rapide, mieux équipée.
Protocole pour descendre à bord
Jean-Louis mesure 1,68 m, pourtant un véritable protocole est indispensable pour descendre à bord. " Il est préférable qu'elle soit décapotée, il faut d'abord glisser une jambe, se laisser tomber sur le siège, puis tirer son autre jambe avec le bras". Je n'ai pas conduite celle de Jean-Louis mais deux autres au cours de ma carrière de journaliste. J'ai le souvenir de la gymnastique que j'ai dû faire et surtout de ma ridicule position de conduite, les bras repliés contre le corps à cause du dossier trop vertical et du manque de recul du petit baquet.
En 1964, avec les roues à rayons, le chauffage, le couvre-tonneau optionnels, une Sprite approchait les 12 000 francs (moins de 20 000 euros d'après le tableau de l'inflation qui est archi-faux). Une somme raisonnable pour une petite sportive anglaise bien que plus élevée que celle d'une Peugeot 404 dont elle avait à peine les performances.
L'impression de rouler à 200 km/h !
Il est vrai que son moteur à 3 paliers qui était le type A de la Mini mais monté en position longitudinale n'avouait que 59 ch. Ils l'entraînaient à 148 km/h avec de meilleures accélérations (37 secondes aux 1000 mètres) car elle n'avait que 750 kilos à tirer. Un poids plume. De toute façon à cette allure, avec le vent dans les cheveux, aussi prés du bitume, le bruit de la mécanique exacerbé par l'aspiration des deux carburateurs SU, ses passagers avaient l'impression de rouler à plus de 200 km/h. Sa direction très directe et le petit levier de vitesses assez ferme et son essieu arrière survireur en faisaient une véritable petite sportive avec laquelle il fallait se battre. Une vitesse qu'on ne pouvait pas tenir que sur bons revêtements car sa suspension arrière sautillante exigeait de lever prudemment le pied dès que la route se délitait.
Moteur de Triumph Spitfire
La Sprite s'améliora au fil des années en recevant des mécaniques plus puissantes notamment celle de son ancienne concurrente la Spitfire faisant désormais partie du même groupe. En fin de vie, elle fut vitriolée par un groin en caoutchouc comme la MGB pour continuer à se vendre aux USA, un marché très porteur pour cette petite anglaise. Au total, 354 164 Spridget furent fabriquées ce qui n'est pas si mal pour une voiture aussi radicale
Trop petite pour être vu
" Je l'utilise de moins en moins d'abord parce que j'ai d'autres voitures et ensuite par ce qu'elle est devenue dangereuse. Elle est si petite et si surtout basse qu'elle ne se voit plus entre deux hauts SUV dans la circulation " déplore Jean-Louis qui rajoute. " Nous ne la vendrons jamais d'autant qu'elle a plus une valeur sentimentale que pécuniaire (autour de 15 000 euros). Nous la possédons depuis 43 ans et c'est la voiture de notre vie".
En 1961, la Sprite désormais épaulée par une version MG a été redessinée dans un style proche de la future MGB
L'arrière offrait aussi un couvercle de malle refusé à la première version
Planche de bord très simplifiée comptant 4 compteurs Smiths. Les branches souples du volant atténuaient les vibrations remontant dans la colonne
1,35 m de large, vous enlevez le tunnel central d'où émerge le petit levier de vitesses, et vous imaginez le volume restant aux petits baquets d'origine
Ce moteur a fait le bonheur des Mini pendant plus de 30 ans en position transversale. En longitudinal, en 1100 cm3 alimenté par deux carburateurs, il donnait 59 ch SAE
Les roues fils étaient en option, comme le chauffage ou le tonneau-cover ou le volant bois
Le montage de la capote était une véritable cérémonie car auparavant, il fallait monter ses arceaux puis la capote. Une petite dizaine de minutes généralement sous la pluie !
Le sigle de la marque créée par Donald Headley en 1952 reprenait les ailes de celui d'Austin
La Healey et la Midget étaient équipées des feux rouges de la MGB qui semblaient beaucoup plus grands sur cette carrosserie plus compacte
Jean-Louis possède cette voiture depuis 43 ans ! Lorsqu'on roulait seul, le montage du tonneau-cover réduisait les remous d'air en améliorant l'aérodynamique
La Frogeye née en 1958 a été surnommée ainsi à cause de ses yeux de grenouilles.
Pas encore de glaces descendantes ni de couvercle de malle
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