Préparez-vous à avoir peur avec la Volvo 262 coupé dessinée par Bertone. Non votre écran d’ordinateur n’est pas déréglé. Oui la Volvo 262 C ressemblait à cela. Bon courage ! Patrice Vergès
Aujourd’hui, Volvo fête les 20 ans de l’arrêt de la série 240 produite de 1973 à 1993 à plus de 2,8 millions d’exemplaires. Volvo oublie de dire qu’elle était étroitement extrapolée de la 144 née fin 1966. En tant que journaliste auto, j’ai beaucoup roulé avec cette voiture que j’ai adorée. Certes, au fil des années, son essieu rigide se faisait de plus en plus sentir mais elle distillait une formidable personnalité. En revanche, j’ai toujours trouvé le coupé 262 complètement loupé. Je ne dois pas être le seul puisque seulement 2659 personnes l’ont acheté entre 1978 et 1982.
C’est la Carrozeria Bertone qui l’avait dessiné. Précisons, qui l’avait loupé. Mais il ne faut pas trop en vouloir à l’Italien car c’était mission Impossible. Il partait d’une caisse de 242 2 portes dessinée par Jan Wilsgaard (ça se prononce comme ça s’éternue) dont il tronçonnait le pavillon pour le remplacer par un pare-brise spécifique plus incliné et un toit surbaissé de quelques centimètres, le tout lié à une finition bien plus chaleureuse.
Las, si la silhouette de la 264 était lourdingue mais équilibrée celle de la 262 C ne l’était pas. La voiture semblait avoir été décapitée avec ses flancs trop hauts, son pavillon trop bas, sa custode trop épaisse, sa surface vitrée digne de celle d’un blockhaus. Déjà en 1978, ce coupé semblait démodé. Il n’a pas séduit grand monde d’autant que sa coûteuse fabrication imposant un aller et retour en Italie, plombait son prix de vente. Evidemment aujourd’hui, c’est la plus désirable et la plus collectionnable des Volvo Série 2
Vous avez dit bizarre ?
A cet égard, une anecdote perso si vous permettez. Je trouvais bizarrement pour ne pas dire étrangement qu’il y avait beaucoup plus de Volvo 264 que de 244 dans ma ville. C’était la version 6 cylindres qui se reconnaissait à son capot spécifique renflé et sa calandre chromée étroitisée mais plus ostentatoire. Elle était animée par le V6 PRV (V comme Volvo) coûteux en fiscalité (16 ch) et en consommation (16 l/100km). M’en étonnant auprès du concessionnaire Volvo, il me confia la réalité sous le sceaux du secret.
« Je vends évidemment presque que des 244 4 cylindres. Mais en sortant, mes nouveaux clients accrochent systématiquement la porte de la cour du garage. Du moins virtuellement. Nous faisons alors une fausse déclaration à leur compagnie d’assurance s’ils sont assurés tous risques. Je récupère un capot neuf de 244 que je remets dans le stock et l’assurance leur rembourse un capot de 264 dont ils me paient, de la main à la main, la différence de prix. Ils n’ont que le malus à payer. Plus tard, lorsqu’ils me le réclament presque systématiquement, je leur vends, à prix d’or cette fois, l’écusson arrière 264 » rajouta-il avec un petit sourire rusé.
C’était un temps où l’on ne désiglait pas encore nos voitures et on n’avait pas honte d’avoir réussi et même pas honte de faire semblant d’avoir réussi !
La Volvo 262 C souffrait de sa ceinture de caisse trop haute pour son pavillon trop surbaissé. Elle faisait songer à une voiture de croque mort……
La 262 C arborait la grosse calandre chromée qui la distinguait de la version 4 cylindres ou même de la 6 cylindres diesel ( moteur du VW LT à la fiabilité douteuse)
L’avis des Petits Observateurs
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