Souvenirs d’Autos (452) Une Twingo escortée par la police

Septembre 1999, je dois partir terminer mes études à l'université de Salamanque en Castilla León.

à cette époque, pas de vol discount vers Madrid, je me suis donc tourné vers la compagnie d'autocars EUROLINES : c'était le moyen le plus économique pour voyager.

Habitant à Valence, la gare routière de Lyon-Perrache est le point de départ le plus proche.

Par sécurité, nous partons 2 heures avant l'embarquement en prenant l'A7, ma fiancé, Morgane, au volant de sa Twingo blanche accompagnés de son père, Gilbert.

Valence direction Lyon, un samedi après-midi hors périodes de vacances, il faut compter moins d'une heure de route... en principe.

En 1999 pas de smartphone, pas de Waze, pas de Tomtom traffic live, l'âge de pierre pour les automobilistes de moins de 40 ans.

Malheureusement pour nous, plus nous avançons vers Lyon, plus l'autoroute est chargée.

Nous arrivons près de Pierre-Bénite. Nous sommes à moins de 10mn du départ de l'autocar.

Sur les quais pour aller à la gare : le feu passe à l'orange, je dis à Morgane "Allez vas-y tu as l'habitude à Valence".

Son père : "Quoi, tu as l'habitude de passer à l'orange ?"

Au même moment, mon futur beau-père assis à l'arrière, nous signale deux motards de la Police Nationale attendant à ce carrefour.

Les motards nous suivent et nous font signe de nous arrêter.

Voiture immobilisée, les deux motards descendent de leurs motos et encadrent la voiture.

Le premier positionné côté conducteur, un sosie de l'adjudant Gerber, le second côté passager sosie du gendarme Merlot.

Gerber - "Bonjour Madame, papiers du véhicule, pouvez-vous me dire quelle était la couleur du feu que vous venez de passer ?"

Morgane - "Heu, orange ?"

Gerber - "Je ne crois pas".

Bloqué à l'arrière, Gilbert, nous demande de descendre, les deux motards sont en train de regarder les documents de la voiture, le permis de Morgane.

Morgane pleure car elle pense que c'est foutu pour l'autocar et pour mon inscription à la fac qui doit être formalisée le lundi matin.

Moi j'enrage de lui avoir dit de passer : une prune à payer + autocar loupé et mon inscription très probablement remise à cause.

Gilbert se dirige vers les motards et leur explique la situation.

Gerber et Merlot sont drômois comme nous.

Gerber revient vers la Twingo, redonne les papiers à Morgane et se tourne vers Merlot : "Tu penses la même chose que moi  ?"

Merlot - "Oui".

Gerber : "Madame, n'ayez pas peur pour votre permis, nous allons vous escorter jusqu'à la gare routière."

Gerber, s'adressant à moi : "Monsieur, vous allez avoir votre autocar".

Merlot : "Vous suivez mon collègue".

Nous voilà repartis, encadrés par les deux motards.

Nous arrivons à un premier feu qui passe au rouge, Morgane va pour s'arrêter, Merlot met les gyrophares et la sirène, Gerber nous fait signe d'avancer.

Et nous passons plusieurs feux rouges, escortés sous les yeux ébahis d'automobilistes lyonnais qui voient passer cette banale petite Twingo blanche immatriculée "26" encadrée comme une voiture officielle.

Les motards prennent la voix des taxis et Morgane gare la Twingo au niveau de l'entrée la plus proche.

Je descends rapidement de la voiture pour vérifier que l'autocar est toujours là et que je peux encore embarquer.

Aucun souci, je peux m'enregistrer, remercier et dire au revoir à Morgane et son père.

Entre temps, les deux motards sont retournés au même carrefour où ils étaient positionnés.

La Twingo, héroïne de cette histoire, nous la garderons 10 ans et ferons 100 000 km avec.

Nous avons déménagé deux fois en région parisienne avec.

Nous avons transporté notre premier enfant, un vrai petit monospace.

Une voiture basique sans airbags, sans vitre électrique, sans clim ni direction assistée mais d'une fiabilité et d'une praticité exemplaire.

Tellement pratique que lorsque nous attendions notre deuxième enfant, nous avons acheté une Twingo série limitée "Collector" : une version grand luxe vs la Twingo blanche.

La Twingo, une vrai voiture à vivre !

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